Le groupe
Biographie :

From The Vastland est un one-man band iranien de black metal formé en 2010 à l'initiative de Sina (instruments / chant). Il sort un premier album, "Darkness VS. Light, The Perpetual Battle", en Novembre 2011 sur le label Arx Productions, puis un second, "Kamarikan", en Mars 2013 sur le label Indie Recordings. "Temple Of Daevas" suit en Octobre 2014 chez Non Serviam Records. Le quatrième album, "Chamrosh", sort en Septembre 2016 chez Immortal Frost Productions.

Discographie :

2011 : "Darkness VS. Light, The Perpetual Battle"
2013 : "Kamarikan"
2014 : "Temple Of Daevas"
2016 : "Chamrosh"


Les chroniques


"Chamrosh"
Note : 16/20

From The Vastland est un groupe d’origine iranienne dont j’avais déjà chroniqué un album si mes souvenirs sont exacts (et après vérification, ils le sont ! Joie !). Relocalisé en Norvège, Sina, la tête pensante du groupe, avait de fait pu s’exprimer en paix et recevoir la collaboration et l’aide de certains musiciens norvégiens. Et le résultat s’était fait sentir, j’avais vraiment apprécié l’album que j’avais écouté. Et le revoici donc pour nous proposer un nouveau contenu.

L’album sonne relativement norvégien. Je parle toujours de ce son si particulier qui permet d’identifier un groupe originaire de Norvège, et j’ai parfois l’impression de radoter tellement je ne parle que de ça. Eh bien, Sina réussit à mixer ce son avec ses propres influences. Le titre d’introduction "Wizarsh" ne laisse pas de répit, et martèle nos oreilles avec force et conviction. On peut également noter des changements de rythme assez appréciables qui permettent de ne pas lasser l’auditeur. Suit "The Malkusan Witch". Je ne me suis pas renseignée sur le titre de ce morceau, mais je devrais probablement m’y pencher pour voir s’il n’y a pas une légende assez bizarre derrière ce nom. On ne sait jamais, le folklore des autres pays est toujours d’une richesse insoupçonnée, et le metal est un bon vecteur de découverte à ce niveau là. L’ambiance est ici différente, plus pesante et mesurée. Plus morbide en somme. Et moi, étant l’individu bizarre que je suis, ça me plait et me réjouit. Vient ensuite "Kresaspa & Seven Daevas". Là encore, je suis très intriguée par les titres. Sur ce titre, je note le rythme foutrement entraînant et les vocaux qui sont inhumains en fin de titre. J’ignore comment il a réussi à sortir ça de sa gorge, mais je suis impressionnée. Le titre suivant est "Chamrosh" qui réitère ces moments de pure joie musicale. On arrive à s’en prendre suffisamment dans la tronche pour trouver ça brutal, mais il y a une certaine liberté qui permet de ne pas se sentir oppressé. Le titre est abouti et mature, et on sent clairement l’expérience qu’il y a derrière tout ça.

Une ambiance plus pesante s’instaure avec "Saurva, Demon Of Hunger". Néanmoins, le morceau reste dans la continuité du précédent. Si je devais former une paire, ça serait clairement ces deux titres précis. Ils vont parfaitement ensemble. Mais une fois de plus, je m’incline devant ce mélange subtil entre subtilité et brutalité. Mon titre préféré reste cependant "I & My Serpents" qui martèle sans discontinuer. Il y a une telle puissance dans ce titre et un véritable rythme. Là encore, pas une seconde pour s’ennuyer. From The Vastland maîtrise son affaire. L’album s’achève avec "Mardazma" qui, là encore, fait des merveilles au niveau de l’ambiance. On retrouve ce savant mix entre les influences norvégiennes et iraniennes qui se mélangent pour former un titre des plus réussis.

En général, je suis toujours admirative des one-mand bands. Je trouve qu’il y a souvent une âme derrière ces projets, une âme qui s’exprime de façon tellement claire qu’il est difficile de ne pas avoir une opinion bien tranchée sur les albums qui en résultent. Et c’est le cas avec From The Vastland. Toute l’identité de Sina se retrouve dans cet album. Et il y a ce petit quelque chose qui le différencie des autres groupes que j’ai pu écouter, et qui lui donne une empreinte bien reconnaissable. Je suis convaincue par ce nouvel album, tout comme je l’avais été par le précédent. Le groupe a donc sû répondre à mes attentes, et renouveler mon intérêt pour ce folklore avec lequel je ne suis pas du tout familière... c’est donc le moment de retourner sur Wikipedia, je le crains.


Velgbortlivet
Février 2017




"Temple Of Daevas"
Note : 15/20

From The Vastland, groupe qui m’était encore totalement inconnu avant de débuter cette chronique. Originaire d’Iran, ce qui est assez rare pour être mentionné, le groupe a émergé des restes d’un autre groupe, Sorg Innkallelse. Depuis, From The Vastland a été repéré par un label norvégien, et a de ce fait reçu la collaboration de quelques noms connus de Norvège avec des membres de Keep Of Kalessin, ou encore de 1349. Et forcément, ça éveille la curiosité et ça donne envie de voir de quoi il en retourne.

L’album s’ouvre sur "Ancient Glory". Bon, il faut déjà préciser que ça sera le seul morceau à nous offrir une petite touche orientale. Le reste de l’album se verra résolumment inspiré par le black scandinave. Une petite introduction instrumentale assez inattendue donc. Les choses sérieuses commencent avec "Wrath Of Aeshma". Et là, en effet, on a perdu tout le côté oriental. Et l’influence de groupes tels que Gorgoroth est évidente, si on prête un peu attention aux sonorités. Etant curieuse de nature, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander qui était Aeshma, dont la colère est le sujet principal du titre. Et ce n’est rien de plus, rien de moins, que le démon symbolisant la rage dans la mythologie perse. Nouvelle surprise donc, son scandinave mais thèmes propres au groupe. L’album tout entier tournera autour du thème du Zoroastrisme, religion monothéiste, tournant autour du conflit entre le Bien et le Mal et toujours pratiquée de nos jours. Hé bah, j’en aurais appris des choses, rien qu’avec ce premier morceau ! Poursuivons avec "Nightly Praise Of Seve". Il faut avouer que ça passe plutôt bien. La production n’est pas franchement dégueulasse, même si j’ai parfois l’impression que la batterie est un peu trop mise en avant. Les vocaux sont tranchants et n’offrent aucune échappatoire. Les nombreuses transitions font de ce titre une réussite, qui ne nous ennuie pas. Suit "Kamak". Des hurlements sont dissimulés en fond sonore, accompagnés de ce qui pourrait être des paroles rituelles. Bon là, rien de nouveau. La souffrance "rituelle" est quelque chose qui transparaît régulièrement dans le black metal. Retour des guitares qui vous tabassent les tympans, accompagnées de cette batterie puissante. J’ai apprécié ce titre, parce qu’il ne vous lâche pas. Tout est dans l’intensité, une continuité haineuse sur presque sept minutes.

"Davalpa" commence plus calmement, mais cela ne dure pas. Les vocaux se font plus incisifs, et le tout semble mieux maîtrisé. J’ai eu un petit coup de coeur personnel pour ce titre pour une raison que j’ignore. Peut-être son incessante mélodie qui m’est restée coincée dans la tête, et qui foutrait, je n’en doute pas, un sacré bordel en live. Le point important étant que le titre m’a convaincu. Nous en arrivons à "Temple Of Daevas", titre phare de l’album. Et là encore une fois, j’apprends des choses. Les Daevas seraient donc des esprits maléfiques qui apprécient par dessus tout la destruction. Ils sont menés par leur chef, Ahriman. Et là je viens de comprendre le nom du musicien de Dark Funeral. Que de découvertes, vous dis-je ! Musicalement, le titre se révèle fort sympathique. Pas franchement innovateur, on ressent toujours cette grande influence du black scandinave, mais c’est efficace. Et je ne vais pas râler sur un titre qui donne ce que l’on attend de lui. "Alborz Rising" alimente le flot de haine de l’album, et nous replonge dans une spirale incessante. Même constat, c’est du bon black metal, classique, froid et cruel. Le genre de black sans concession que l’on écoute avec plaisir, parce que c’est fait avec respect. Fermeture de l’album sur "Djahi, The Vicious Wiz". Le titre s’ouvre sur un passage un peu plus ambiant, avant de retourner directement aux choses sérieuses pour finir d’enfoncer le clou. Une fin sans surprise donc, mais qui ne jure pas avec le reste du contenu.

J’ai apprécié cet album. Bien entendu, le reproche qu’on pourrait lui faire musicalement est qu’il n’approche pas grand chose de nouveau au genre somme toute. La seule originalité réside dans le choix du thème des paroles. On ne va pas se mentir, avec une musique aussi influencée par des groupes comme Gorgoroth, on s’attend à un énième déchargement de haine sur le christiniasme. Eh bien non. Et c’est plutôt agréable au final de vois de nouveaux thèmes apparaître, selon les pays d’origine des groupes. J’ai appris pas mal de choses que j’ignorais totalement dans cet album, y compris l’existence d’une religion totalement obscure qui apparemment est encore persécutée de nos jours. Bon, vous pourrez me dire qu’en fin de compte, entre ces thèmes, il n’y a qu’un pas à franchir, et tout se ressemble... et vous aurez raison. Mais n’empêche que ça m’a plu. Allez savoir pourquoi ! Un album sympathique à écouter quand on cherche du black bourrin.


Velgbortlivet
Novembre 2014




"Kamarikan"
Note : 18/20

Composer du metal au Proche et au Moyen-Orient relève encore de nos jours du défi, particulièrement en ce qui concerne le black metal, style encore très mal vu dans certains pays musulmans en raison de son style subversif et d'origine antimonothéiste et/ou païenne. Aussi doit-on reconnaitre un certain courage à un iranien, Sina, compositeur complet du projet From The Vastland. Orient oblige ou presque, l'album traite principalement des mythologies mésopotamienne et perse.

L'opus ne s'enlise pas dans des facilités usées jusqu'à la corde par quantité de groupes européens et américains. Il y a un réel effort de la part du compositeur d'offrir différents riffs que ce qu'on à l'habitude de nous servir. Et pourtant, c'est du black metal pur jus comme dans les années 90 qu'on a ici. Pas de mesures empruntées au death ou au prog. Quelques arpèges par-ci par-là viennent ponctuer le tout. L'ensemble est plutôt mélodique, pouvant parfois faire penser à d'autres groupes typés pagan comme Kampfar. Les parties batteries ne sont pas linéaires, le tout est dynamique. Au niveau de la production, c'est relativement correct pour un projet de ce genre.

Ce que l'on peut constater de manière assez amusante, c'est la régularité de longueur des morceaux tout au long de l'album, oscillant entre 6 et 7 minutes principalement. Parlons un peu de la jaquette. Elle n'est pas sans rappeler un style propre à Watain, mais c'est là la seule véritable similitude.

"Kamarikan" est un album fidèle à l'esprit tout en évitant d'insulter l'âme d'un amateur aguerri de black metal de par sa varieté de riffs. Sina est un compositeur à suivre de près qui n'a rien à envier à des musiciens norvégiens par son professionnalisme. Il a d'ailleurs déjà collaboré avec de grands noms de la scène norvégienne, notamment pour From The Vastland en live. Il faut encourager la musique de qualité, quel que soit le pays. Et From The Vastland en est un parfait exemple.


Lukos
Janvier 2014


Conclusion
Le site officiel : www.fromthevastland.com