Le groupe
Biographie :

Fondé en 2015, Frakasm propose un death metal racé où se côtoient brutalité, mélodie, technicité et riffs entêtants. S’appuyant sur des textes sombres qui dépeignent une humanité courant à sa perte, ils restent ancrés dans la pure tradition death metal aux travers de visuels violents et des prestations scéniques sauvages. Le premier album, Century Of Decline", propose huit titres enregistrés aux studios Noord Production et masterisés par Alexis Kevork Bassali au Kevork Mastering Studio, et sort en Septembre 2017 chez Great Dane Records. Six ans plus tard, "And So The Blood Was Shed" bénéficie de la même production et sort en Octobre 2023.

Discographie :

2017 : "Century Of Decline"
2023 : "And So The Blood Was Shed"


Les chroniques


"And So The Blood Was Shed"
Note : 17/20

Toujours chez Great Dane Records qui nous assure une bonne lampée de death old school ou de thrash à longueur d'année, merci à lui, Frakasm revient avec un deuxième album nommé "And So The Blood Was Shed". Avec un titre pareil et connaissant la musique de ces joyeux drilles, vous vous doutez bien que le groupe ne s'est pas mis à la pop ! C'est évidemment toujours du bon gros death metal qui tache à l'ancienne avec groove brutal et riffs de bûcheron en bonus.

"Unholy Sacrificial Eucharist" ouvre le bal avec des riffs déjà glauques et bien sales qui posent un mid-tempo qui sent la feinte, le fameux calme avant la tempête qui ne tarde évidemment pas à arriver. De bonnes rafales de blasts, des riffs et des leads noirs et oppressants, un chant aussi growlé que bien arraché et des passages plus lourds qui ressortent le fameux groove death metal qui déplace les vertèbres. En un morceau, Frakasm nous donne une leçon d'efficacité et nous pousse déjà à ramasser les dents qui sont tombées sur le parquet ! On a même droit à un très bon solo de guitare mélodique qui ne cherche pas à en mettre plein la vue et va droit au but en enrichissant encore l'ambiance sombre développée ici. On sent que le groupe à passé la seconde et qu'il est cette fois plus agressif, plus frontal et plus sombre. L'optique est toujours majoritairement old school et les riffs de bûcheron sont toujours de sortie, mais l'ensemble se fait plus teigneux et les quelques influences thrash que l'on entendait sur "Century Of Decline" ne sont plus à l'ordre du jour. Le niveau en termes de composition est monté d'un cran et Frakasm mélange plus harmonieusement encore l'aspect mélodique, malsain voire plus technique d'un côté et le côté plus brutal et bourrin de l'autre. Si le premier album faisait sentir un amour du death metal floridien, les influences sont cette fois plus larges, toujours death metal évidemment mais on sent que d'autres sonorités plus malsaines ou plus mélodiques viennent enrichir la musique du groupe. En tout cas c'est toujours diablement efficace et ce nouvel album fait une fois de plus entendre ce que la plupart des groupes ont perdu de nos jours, à savoir le "death" de death metal.

L'ambiance morbide qui sent le caveau humide, les mélodies malsaines, les riffs dégueulasses, tout est là et si certaines sonorités plus techniques ou vaguement plus modernes se font parfois discrètement sentir l'ensemble reste purement death metal et envoie du bois par stères entières. L'entame de "Last Breath Of Life" nous rappelle les vieux Death, ce qui devrait être logique vu le titre du morceau (oui c'est de l'humour de merde, vous devriez être habitués depuis le temps...). On a droit aussi par la suite à de bonnes rafales de blasts et une fois de plus à un excellent solo de guitare. C'est d'ailleurs la norme sur ce deuxième album, les soli sont nombreux et systématiquement bien sentis, mélodiques et jamais démonstratifs, bref c'est le pied pour l'amateur de six cordes (ou sept, ou huit, ou neuf, bientôt il va falloir des extensions aux doigts pour en jouer). "Sulphur Revenge", quant à lui, balance à la fois certains des plans les plus groovy de l'album d'un côté et les brutaux de l'autre. En tout cas, les morceaux de "And So The Blood Was Shed" sont taillés pour le live et devraient faire un bon petit carnage partout où le groupe passera. Tels des Attila du death, les membres de Frakasm empêcheront l'herbe de repousser après un de leurs concerts. Et là vous vous dites que de toute façon il n'y a pas d'herbe sur scène, certes, mais là n'est pas le sujet. Plus sérieusement, Frakasm est monté d'un cran au niveau de la brutalité et les blasts ne font pas semblant de tout casser quand ils débarquent, donc préparez vous à vous prendre une raclée plus sévère que celle administrée par "Century Of Decline". La production est elle aussi montée d'un cran en qualité et on ne peut pas ne pas mentionner l'excellent pochette réalisée par Rémy de HeadSplit Design.

Frakasm revient donc très en forme avec un album plus varié, plus brutal et toujours death metal jusqu'au bout des ongles. On a le groove qui tabasse, les rafales de blasts, les ambiances malsaines et noires, les riffs de bûcheron, quelques parties un peu plus techniques, bref tout ce qu'il faut pour bien se faire déboîter les cervicales dans la joie et la bonne humeur !


Murderworks
Janvier 2024




"Century Of Decline"
Note : 15/20

Il y a des groupes dont le nom annonce la couleur ! C'est justement le cas des Français de Frakasm qui nous livrent leurpremier album, "Century Of Decline", un concentré de death metal plus porté vers le old schol que la débauche technique moderne.

"Reaper's Return" ouvre le bal avec près de sept minutes à cheval entre le death et le thrash, avec des blasts certes mais jamais de virées au-delà du mur du son comme la plupart des groupes nous y habituent en ce moment. Frakasm préfère balancer des riffs plus lourds ou plus tranchants et privilégier l'efficacité et le groove aux parties ultra speed ou techniques. Cela dit, ne vous fiez pas uniquement à ce premier morceau puisque le reste de l'album montre pas mal de passages plus virulents que ça, sachant que la bio du groupe annonce des références telles que Death, Obituary, Carcass ou Deicide, vous vous doutez bien que Frakasm ne va pas faire dans la dentelle. "Treachery" est d'ailleurs bien rentre-dedans et vicelard, un poil plus technique aussi, le groupe s'y emballe un peu plus que d'habitude et ça fait du bien de se faire décrasser les oreilles par du death bien couillu et puissant. Quelques mélodies viennent se glisser au sein des morceaux, plus particulièrement pendant les soli de guitare qui sont en général plutôt inspirés. Le groupe propose pas mal de morceaux assez touffus puisque la durée de ceux-ci flirtent plus d'une fois avec les cinq ou six minutes et le groupe peut donc s'amuser à varier les plaisirs et ne s'en prive pas. On entend, comme je le disais, du death, du thrash, de la mélodie, des blasts, le tout avec une empreinte old school indéniable. Le death de Frakasm passe donc plutôt bien pendant ces quarante et une minutes et présente suffisamment de variété pour qu'on ne pique pas du nez avant la fin de l'album.

Bon, honnêtement certains riffs sont un peu moins inspirés que d'autres, on entend quelques passages plus faibles mais rien de dramatique surtout pour un premier album. Globalement ça envoie plutôt bien et les morceaux sont suffisamment variés, puissants et mélodiques pour que "Century Of Decline" s'écoute sans problème. Mon petit doigt me dit que ça doit d'ailleurs particulièrement bien passer en live, je ne doute pas que le headbanging sauvage doit être de mise. On sent l'héritage old school dans la musique de Frakasm mais le groupe n'est jamais passéiste pour autant, les riffs modernes saccadés n'ont évidemment pas leur place ici mais ces huit morceaux ne donnent jamais l'impression d'être bloqués dans les années 80 ou 90. Pourtant, on sent que les gars de Frakasm aiment le death floridien, mais si l'influence se reconnaît, elle ne prend pas toute la place. Niveau production, c'est relativement propre, on entend clairement tout le monde et même si on n'est jamais contre un peu plus de puissance c'est largement dans la bonne moyenne du genre et on évite au moins les prods compressées à mort, on connaît des groupes plus gros qui sonnent bien plus mal et qui ont un son bien plus faible (coucou à toute cette scène adepte des sons de guitares synthétiques et des batteries en plastique...).

"Century Of Decline" présente certes quelques petites erreurs de jeunesse mais rien de grave et les amateurs de death à l'ancienne peuvent aller y jeter une oreille sans crainte.


Murderworks
Mai 2018


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/frakasm