Le death mélodique, lorsqu’exécuté adéquatement et avec talent, peut s’avérer un style fort récompensant. L’on a qu’à penser aux grands du genre tels qu’Arch Enemy, Soilwork, Raintime ou les vieux routiers d’In Flames. Fragmentum, formation belge ayant débuté en 2015, s’inscrit donc dans cette lignée, avec en plus un petit côté electro-sci-fi fort intéressant. Il serait même tentant, à l'écoute de certaines pièces, d’inclure le doom metal dans les influences que l’on peut entendre sur "Masters Of Perplexity", surtout lorsqu’il est question du chant clair.
Le groupe possède un talent indéniable, et le travail d’écriture derrière chaque morceau en est le principal témoin, cependant, l’album s’étend sur plus d’une heure et l’ensemble en souffre parfois un peu. Non pas que le talent ne soit pas de la partie, c’est plutôt que, malgré une certaine variété, l’album s’avère assez linéaire et il est difficile de différencier les morceaux l’un de l’autre, et il est facile d’y perdre notre attention. Cela dit, il existe de petites perles comme "Feast Of Flesh", avec son ambiance malsaine et ses changements de tempo. Un peu plus de ce genre aurait améliorer grandement la cohésion de l’album.
Là où le bât blesse malheureusement, c’est au niveau de la production. Qui dit death metal mélodique dit production grandiose et puissante, et tel n’est pas le cas sur "Masters Of Perplexity". En effet, le son s’avère plutôt mince dans l’ensemble et un peu plus de profondeur et de puissance aurait rendu de meilleurs services au groupe. Rien d’impossible à améliorer dans le futur pour autant, la complexité et la variété de la musique du groupe venant palier cette petite imperfection.
Puisque nous sommes toujours en attente du prochain Eternal Tears Of Sorrow (s’ils veulent battre le record de Tool, libre à eux), Fragmentum pourrait s’avérer l’alternative par excellence. Avec une production digne de ce nom, le groupe pourrait rapidement tirer son épingle du jeu et devenir un joueur majeur du genre.
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