J’ai entre mes mains un très bel objet, un beau digipack pour être tout fait précis. D’une matière agréable et doté d’un artwork magnifique jouant sur le contraste clair-obscur, l’enveloppe incite à l’écoute.

Qu’on se le dise clairement, "Temporary Enlightenment" n’est pas l’album que tu écouteras le matin pour aller au boulot, sauf peut-être si tu veux finir ta nuit dans les transports en commun. A la fois pesant et planant avec une voix aérienne, "Cast Out" nous intègre au cœur de Fragment. pour n’en ressortir qu’après "Hide". L’album œuvre dans la poésie et la mélancolie. Les mélodies présentes sont douces, envoûtent et te font prendre de longues inspirations. Mais est-ce qu’on peut faire un album de 72 minutes sur une ambiance et un rythme aussi morose d’un metal-ambient / shoegaze ? A mon avis les avis se rangeront en deux catégories, d’un côté vous entendrez ceux qui vous diront que c’est absolument sublime, de l’autre ceux qui crieront au scandale d’un truc simplement chiant. Malgré tout, des deux côtés, on ne pourra que reconnaître de belles mélopées sur certains titres et un certain talent pour la superposition de sonorités diverses.

Finalement, cet album me fait penser au jeu vidéo ludique à succès, Journey, dont on m’a parlé il y a peu de temps, un truc sur le sens de la vie où un personnage court pendant deux heures vers une montagne. Il y en a pour qui cette aventure sera longue et sans intérêt et d’autres pour qui elle sera propice à de belles réflexions, à une expérience intérieure, spirituelle. En aucun cas Fragment. ne laisse indifférent alors à vous de voir si vous êtes réceptifs.