A l’origine, Fozzy était un groupe de reprises avec un registre allant de Scorpions à Iron Maiden en passant par W.A.S.P. et Judas Priest. Comme l’expliquait le chanteur à l’époque : "Nous avons décidé d'incarner des personnages et de faire comme si les chansons que nous reprenions étaient en réalité nos chansons et qu'elles nous avaient été volées lorsque nous étions coincés au Japon en raison d'un mauvais contrat d'enregistrement". Fort heureusement, ils abandonnèrent vite cette mauvaise idée et le chanteur Moongoose McQueen quitta son personnage pour devenir Chris Jericho (qui est son personnage de catcheur puisqu’il s’appelle en réalité Christopher Irvine).

Depuis, le groupe s’est mis à composer ses albums lui-même. Et c’est là que le succès est arrivé. Le très gros succès même lorsqu’en 2017 Fozzy sort le clip de "Judas" basé sur le vieux clip des Guns N’ Roses "Garden Of Eden" mais plus moderne. Le résultat ? Un plan fixe sur les musiciens avec un effet accéléré, des clowns, du feu, de la fumée, des danseuses… Bref, un clip simple mais totalement bien foutu. Et musicalement, on a une musique rock, ultra énergique avec un de ces refrains qui ne quitte pas la tête dès la première écoute. Avec cette recette grand public, Fozzy ne rate pas son coup et dépasse vite les 10 millions de vues. Autant dire qu’avec un morceau qui fait aussi fort, le groupe ne pouvait pas se permettre de décevoir la population en faisant quelque chose de moins accrocheur ou de moins facile d’accès avec l’album.

Alors parlons-en de cet album ! Il commence évidemment par le hit "Judas". Pourquoi se priver de surfer sur le succès du morceau ? En tout cas, je me passe de commentaire puisque je viens d’en parler. Je passe directement à la piste 2 "Drinkin’ With Jesus". La conclusion est la même, un riff d’intro d’une efficacité extrême, un couplet qui plaira à votre petite sœur tout comme à votre grand-père tant ça s’écoute sans forcer et un refrain qui vous bouffe le crâne… "Gnignigni mainstream, gnignigni bande de vendus" diront certains, "Ça tape juste, ça marche, et les mecs s’éclatent, alors pourquoi pas ?" réponderai-je ! Il n y évidemment pas une recherche d’originalité absolue, mais plutôt une recherche d’efficacité. Et pour être efficace alors ça l’est !

Le problème c’est qu’il n’y a vite pas grand-chose à dire… Même recette pour "Painless", même recette pour "Weight Of My World". C’est une suite de morceaux tous autant critiquables de manière positive que négative. Ceux qui sont fermés "à la merde commerciale" n’iront pas jusqu’au troisième morceau, ceux qui n’ont pas de problème avec ça continueront à écouter avec plaisir. Fort heureusement pour moi, je fais partie de cette deuxième catégorie. C’est plus une question de ressenti que de goût.

Si les morceaux "Wordsworth Way" et "Burn Me Out" sont un peu moins dans cette recherche du morceau 100% accrocheur, la bonne surprise vient tout de même avec le morceau "Three Days In Jail" et son intro à la batterie couplée à la présence du rappeur américain Hyro Da Hero et même à un passage hurlé qui n’est pas désagréable. Petit bémol sur le chant de Jericho pour ce morceau tout de même, il semble terriblement s’ennuyer. Parfois un mélange café / Red Bull / vodka avant une séance d’enregistrement ne fait pas de mal, et ça permet d’avoir des morceaux comme celui qui clôture l’album, "Wolves At Bay", beaucoup plus vivant ! La conclusion de cet album est simple, si vous aimez le rock moderne et énergique écoutez-le, si votre délire c’est uniquement le metal prog, passez votre chemin, si vous ne savez pas alors écoutez juste le titre "Judas" et voyez si ça vous donne envie d’en écouter plus. En tous les cas, les membres de Fozzy ne manqueront pas de faire parler d’eux.