Elle n’est pas sublime cette pochette ? Je ne parle pas de la demoiselle les gars, mais bien de cet artwork aux couleurs magnifiques qui a un je ne sais quoi de Tarantinesque ! Première admiration passée, on ne peut qu’avoir l’envie de découvrir le son de Flying Pooh sur cette galette intitulée "Never Slow Down". La batterie et la basse au gros overdrive ouvre l’œuvre avec "Cabaret" qui groove lourdement et fait monter la pression tout en douceur. Quand le reste de la troupe s’en mêle avec notamment une voix qui sonne à merveille avec son ton de "juste assez énervée" on ne peut que savourer les bienfaits de cette musique sur notre organisme !

C’est aussi le duo basse / batterie qui débute "My Way", premier morceau diffusé de cet opus. La mayonnaise prend plus que bien, dommage simplement qu’il y ait ce "bip" à répétition qui en agacera peut-être certains et un "ouhahouhahouh" qui se rapproche méchamment de l’air de "La Californie" de Julien Clerc. Alors je tiens à m’excuser dès à présent auprès du groupe pour cette minable comparaison et auprès des lecteurs pour l’utilisation d’un langage en onomatopées incompréhensible. On s’excite un peu plus avec "Dance With Me My Lov’" qui a l’image de la photo pourrait être la B.O d’un Pulp Fiction moderne. On arrive sur un des titres les plus remarquables grâce à "O’Brother". Entrée en matière de mélodies psychés, suivies d’une montée en tension qui s’achève par une explosion. Une recette traditionnelle me direz-vous. En effet oui mais pas quand les ingrédients sont de Flying Pooh. Ah oui parce que pour ceux qui découvrent on parle ici de psychobilly, de cartoon core, c'est-à-dire de curiosités musicales tout a fait jouissives. D’ailleurs "Never Slow Down" se clôture sur un autre petit bijou : "Let’s" dans lequel, sur quelques accords de guitares, se posent une voix dramatique avant l’arrivée de la décadence, de la chute, qui nous fait ressentir la fin, de tout, mais surtout de l’album ! Pour le reste nous trouvons du rock ’n’ roll poussif limite punk avec "The Lose" qui possède d’ailleurs un passage où le "Scentless Aprentice" d’un célèbre groupe de grunge n’est pas loin. Dans la même lignée on trouve aussi "So Happy" au gros rock assaisonné d’un groove from rockabilly.

"Busty Booty Babes" et "Holy Black Candy" sont également deux titres complètement déjantés qui vous en font voir de toutes les couleurs sans jamais perdre le nord avec toujours cette voix taillée pour cette musique, la grosse basse qui claque, et la guitare qui fait virevolter le tout. Enfin pour le titre qui porte le nom de l’album, son énergie vous donnera une folle envie de danser dans votre maison, d’autant plus qu’en cherchant bien on y trouve un peu de ska dans ce morceau ! Certains chroniqueurs s’amuseront surement à évoquer "l’album de la maturité", personnellement je parlerai d’un très très très très bon album, et rassurez-vous je n’ai aucun souci de bégayement !

"Spanking Day"
Note : 16/20

Les Flying Pooh nous ont pondu un album à part, un ovni musical. On ne peut situer leurs influences tellement qu'ils tirent les mailles de tous les côtés. On dirait qu'ils ont tissé une énorme toile d'areignée sur la musique et ils se baladent dans tous les registres pour en prendre une partie et se les approprier. Cet album est très funky et mélodique avec un accent rock n' roll déjanté. On pourrait comparer ce groupe à un personnage de la scène musicale qui n'est autres que le bon Mike Patton avec ses multiples groupes (Faith No More, Fantomas, Mr Bungle...) et expériences musicales diverses. Cet album dans sa conception pourrait faire penser à une bande originale d'un film peut-être le leur, l'album est en total accord avec leur pochette provocante que l'on pourrait résumer en 3 mots : pornographie-chic, argent et décadence. Cette approche avait été déja pas mal utilisée par le mouvement electro clash de la scène Berlinoise, mais qui est toujours plaissante à voir. Beaucoup d'atmosphère, d'ambiance à la fois pesante et sensuelle que l'on retrouve sur "Myaghi" ou bien "My Lovely Ghost", d'autres plus teintés rock' n' roll "Get Drunk" ou bien "Super Pin-up Sportex Remix", c'est difficile de trouver un titre énorme tellement qu'ils sont tous bons et différents, ma préférée est "Good Morning Sweet Heart", je pense qu'elle arrive à faire la synthèse de cet album à la fois énergique envoutante et mélodique. "Spanking Day" est un album qui arrive à faire promener l'écoute comme peut savent le faire tout en sachant conserver leur auditoire du début à la fin. Ces Flying Pooh me font penser à un savant mélange de Psykup pour leur déformation musicale ambiante, de System Of A Down pour leur énergie et de Faith No More pour leurs ambiances mélodiques sorties de nulle part. Ne passez pas à côté !

Keish Mai 2005