Le groupe
Biographie :

Fleshkiller est un groupe de death metal progressif norvégien formé en 2013 et actuellement composé de : Ole Vistnes (basse / Extol, Autumn Inspiration, Tristania, Shining, ex-In Vain, ex-Zerozonic), Andreas Skorpe Sjøen (batterie), Elisha Mullins (guitare, chant / The Burial, ex-A Hill To Die Upon, ex-Maugrim, ex-War Of Ages) et Ole Børud (guitare, chant / See also: Extol, ex-Schaliach, Ole Børud, ex-Antestor, ex-Børud-Gjengen). Fleshkiller sort son premier album, "Awaken", en Septembre 2017 chez Indie Recordings.

Discographie :

2017 : "Awaken"


La chronique


Il était courant il y a quelques années de dire que les groupes de metal chrétien n'avait que le message pour eux et que leur intérêt musical était plus que limité. Fleshkiller est là pour prouver le contraire, nouveau groupe comprenant entre autres un membre d'Extol (qui avait proposait lui aussi une musique de qualité assez aventureuse) et qui délivre ici son premier album, "Awaken".

Quand vous avez vu la mention "membre d'Extol", vous avez dû vous dire que la musique de Fleshkiller allait être difficile à classer, vous ne vous êtes pas trompés car si le groupe se définit visiblement comme faisant du deathcore progressif, je trouve cette étiquette sacrément réductrice. On retrouve dès l'entame de "Parallel Kingdom" qui ouvre l'album des riffs que n'auraient pas renié certains groupe de death old schol mais la suite brouille les pistes en partant sur des riffs saccadés et techniques façon djent, des parties plus mélodiques en chant clair assez aérien qui rappellent Extol justement, bref dès le premier morceau c'est déjà un sacré melting pot ! Le reste de l'album est évidemment à l'avenant et s'amuse à explorer toutes les terres musicales qui lui paraissent intéressantes, sans jamais perdre sa cohérence pour autant. C'est là qu'on trouve le talent, le sens de la composition et le travail effectué sur chaque titre font que malgré la variété des styles parcourus et la juxtaposition d'ambiances qui, a priori, n'avaient rien à faire ensemble, l'album garde une certaine homogénéité. Vu la richesse des sonorités qui s'entrecroisent ici, c'est un sacré tour de force, tout ça aurait pu tourner très vite à la bouillie sans queue ni tête. Plusieurs morceaux durent entre cinq et six minutes, juste pour vous donner une idée de la bête et confirmer qu'il y a tellement d'univers qui passent par là qu'il faut un minimum de temps pour laisser tout ça s'exprimer pleinement. En tout cas, on trouve sur cet album les mélanges les plus improbables, comme ce "Wisdom" qui débute en pur black metal avant de virer au death moderne limite core avec gros blasts pour enchaîner sur du chant clair mélodique !

Malgré tout ça, "Awaken" ne vire jamais à l'exercice de style vain et garde une efficacité non négligeable en plus d'avoir pas mal de mélodies accrocheuses ou planantes. Même si les membres sont pour la plupart issus d'autres groupes et ne sont par conséquent pas des débutants, le niveau de créativité et d'osmose affiché est assez surprenant pour un premier album, en tout cas cela donne envie de surveiller de près ce nouveau venu qui n'en fait qu'à sa tête dans une scène qui a parfois trop tendance à répéter les mêmes schémas. Techniquement, le niveau est évidemment très élevé mais Fleshkiller ne fait jamais inutilement étalage de sa technique et privilégie l'efficacité et la mélodie. Quand des plans plus ardus se montrent, cela ne débouche jamais sur une démonstration stérile et permet de faire vivre les morceaux par des structures changeantes. Il va falloir avoir un esprit musical assez ouvert pour pouvoir apprécier la musique de ces furieux mais si c'est votre cas, vous n'êtes pas au bout de vos surprises avec ce premier album, le groupe prenant déjà beaucoup de plaisir à brouiller les pistes. Pari risqué commercialement parlant puisque pour certains le groupe aura le cul entre deux chaises, trop mélodique pour les bourrins et trop extrême pour les amateurs de mélodie et de progressif. Niveau production, ça sonne très bien, avec une basse bien présente et une puissance non négligeable, ce qui n'est pas une surprise quand on voit que cela a été mixé par Alan Douches.

Premier album prometteur pour un groupe étonnant qui mélange des influences totalement différentes pour en faire un ensemble aussi efficace qu'aventureux et varié. Ceux qui rêvent d'un nouvel album d'Extol devraient se pencher sur Fleshkiller car, sans en être la véritable continuité, on y retrouve des éléments qui devraient leur plaire.


Murderworks
Avril 2018


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/fleshkillerofficial