Certains groupes ont une histoire assez basique, quatre potes qui veulent faire de la
musique. Pas Fleetburner. Créé en 2018 aux Pays-Bas par Kevin Storm
(guitare / composition, ex-Heidevolk, live pour Equilibrium, Shining) et Tomas Myklebust
(batterie, Vultures Industries, Slegest), les deux hommes composent leur album.
Accompagnés par Ken Simerly au chant, Peter Iwers (ex- In Flames, ex- Cyhra) à la basse
et Veli-Matti Kananen (Kalmah) aux claviers, ainsi que de quelques invités tels que
Christopher Amott (Dark Tranquillity, ex-Arch Enemy), Masha “Scream” Arkiphova
(Arkona), Nils Courbaron (Sirenia, T.A.N.K.) ou encore Agnete M Kirkevaag (Madder
Mortem), voici "Fleetburner.
Le spectre musical du groupe est très large, comme la liste des membres et guests le
laissait prévoir. Entre un heavy metal mélodique, des éléments black metal, du metal
symphonique, du post-metal et des influences death mélodique, le groupe avance.
Intensité, mélodicité, mais surtout une âme, voilà ce qui caractérise le mieux leur musique.
Parfois groovy, parfois plus planante, mais toujours entêtante, la musique virevolte d’un
univers à l’autre tout en restant toujours très cohérente.
On débute sur "The Land", un titre très calme et planant qui laisse entrevoir une lourdeur aux
influences prog, mais quelque chose nous pique. Le morceau est captivant, tout comme The
"Beach", un titre hypnotique. Une voix féminine rejoint celle du chanteur, et c’est entre ces
deux tonalités vocales que la rythmique explose avant "The Breakwater". Une intensité dès le
début, qui s’apaise mais qui ne disparaît vraiment jamais, avant de laisser place à un final
au clavier. L’inquiétante "Open Water" prend la suite, et la tornade se forme, révélant des
parties dissonantes, à la frontière du black metal. "The Fleet" s’annonce avec une introduction
calme. Mais à nouveau des sonorités intenses et sombres se développent, se consumant
lentement autour de nous, puis c’est une voix grave qui relance le brasier.
Plus douce, "The Passenger" prend des accents heavy et d’imposants claviers
symphoniques, mais l’intensité est toujours présente, tout comme sur "The Deck", un titre
planant à la longue introduction. Dissonance, passages aériens et chant prenant, la recette
de la formation fait mouche. Plus intrigante, "The Course" débute. Et la mélancolie s’empare
de cette rythmique sans jamais oublier la mélodicité d’un doom / death poignant, alors que
"Below The Wave" joue sur un contraste puissant. Le chant est d’un calme olympien mais la
rythmique est rageuse, ou alors c’est le contraire. Et ce contraste est merveilleux, faisant se
rejoindre dans la fureur ou dans le calme les deux parties. Ironiquement, "The Deep" est l’un
des titres les plus lourds, mais également l’un des plus perçants, grâce au chant et aux
leads, mais les claviers prennent également une place de choix, tenant avec brio ce break
avant un déferlement de guitare lead. Dernier morceau, "The Endless" reprend ces mélodies
intenses, aériennes et planantes avant de nous offrir un condensé de groove, de rythmique
lourde et d’influences folk sur la fin.
Fleetburner mélange des univers parfois très éloignés, mais parvient toujours à les rendre
cohérents. "Fleetburner" est intense, doux, brutal, lourd et calme à la fois, et il saura séduire
un public large.
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