Firtan revient. Créé en 2010 en Allemagne, le groupe composé de Phillip Thienger
(chant / guitare / claviers, ex-Anwar), Oliver König (basse / chant, Finsther Thron, Maersung,
Finsterforst en live), David Kempf (batterie, Profanity, Algetic, ex-Zerfall) et Chris S.
(guitare, ex-Ichorid) annonce la sortie de "Marter", son troisième album, chez AOP Records.
L’album débute avec la mélancolie abrasive de "Fadir", rapidement complétée par des
hurlements massifs et bruts. Le tempo effréné rend le titre agressif et très direct, avec
notamment ces parties vocales aux inspirations pagan suivies de blast, d’harmoniques
entêtantes et de cris viscéraux intenses, mais on remarque également quelques parties plus
douces comme le break ou le final mélodieux qui nous mène à "Amor Fati" et son introduction
envoûtante, rattrapée par la saturation et les hurlements furieux. Les claviers envoûtants et
les guitares claires apportent ce contraste à la rage brute, créant une dualité saisissante au
sein de ce long titre qui sait également laisser les rênes à un blast ravageur avant de
s’apaiser pour le final, mais "Labsal" fera s’embraser la rythmique à nouveau. Le vocaliste
laisse la fureur la plus brute du poète allemand Hugo Ball s’exprimer avant que les riffs
saturés ne disparaissent au profit d’un doux break mélodieux et envoûteur, puis la rythmique
finit par exploser avant de laisser place à "Lethe", un titre au son plus sombre.
On ressent
également cette noirceur dans les interventions vocales de ce morceau dissonant, parfois
lancinant ou entêtant mais toujours oppressant qui laissera place à "Parhelia" et son
introduction mystérieuse suivie par un sample vocal en allemand, puis par des mélodies
mystiques. Le titre saura laisser la rage sombre et viscérale parler, mais il reste ancré dans
ces sonorités aériennes et mélancoliques avant que l’atmosphère ne s’apaise avec "Odem",
une composition mélodieuse surmontée par des hurlements sauvages. L’ambiance reste
ancrée dans cette dualité entre la douceur et la violence avant de laisser place au silence
qui nous conduit à "Menetekel" et ses racines old school. Le morceau profitera d’une
dissonance brute, mais également d’orchestrations apaisantes pour laisser les différentes
parties vocales créer une diversité intéressante tout en conservant les influences pagan
épiques avant la douce outro qui sera brisée par "Peraht", la dernière composition, qui reste
dans les sonorités old school dissonantes tout en créant une vague de fureur brute et
inattendue. Les choeurs renforcent cette atmosphère imposante et agressive qui finira par
mourir dans la douceur de ce final apaisant.
L’univers de Firtan est fait d’un somptueux contraste entre black metal old school,
influences pagan majestueuses et hurlements bruts, créant une véritable tornade viscérale
mélodieuse, intense et agressive qui se canalise en une heure sur "Marter", leur dernière
oeuvre en date. Impossible de ne pas être conquis.
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