Le groupe
Biographie :

Originaire de Moselle, les Thionvillois de First Rage naviguent dans un univers rap-rock-metal sans complexe et terriblement efficace. A la base, le groupe était formé par deux des membres actuels et jouait du punk avant d’élargir son line-up et ses influences pour aboutir aux sonorités actuelles. Tout de rouge vêtus, les six musiciens de First Rage ont sorti leur premier album le 21 Juin 2012 intitulé "Carton Rouge". Complètement autoproduit, cet album a été enregistré et mixé chez Audiosuite à Bridel (Luxembourg), puis masterisé dans les mythiques studios d’Abbey Road à Londres. Le second album, "Les Liens Du Son", sort le 23 Septembre 2017.

Discographie :

2012 : "Carton Rouge"
2017 : "Les Liens Du Son"


La chronique


Soyons honnête, je m’y connais autant en rap que Christine Boutin s’y connaît en black metal norvégien. C’est un style de musique qui m’intrigue mais que je ne comprends pas forcément. Par conséquent, mes connaissances en rap français se limitent à la discographie de Vîrus (impossible de m’en passer), à quelques sons d’Orelsan et Hippocampe Fou, à deux ou trois morceaux de Kacem Wapalek et Lomepal, à Stupeflip qui fait quelque chose qui se rapproche du rap de temps en temps, et le reste se compose des bouses qui passent en boucle un peu partout et que l’on ne peut pas éviter. Alors comment dois-je appréhender cet album très très rap (néo metal, rap-metal ou gotique-wesh, appelez ça comme vous voulez) ? Eh bien en me basant sur les deux trois trucs que j’aime dans ce style : les paroles qui font cogiter ("J’ai croisé quelqu’un qui te ressemblait trop de dos / Je souris aux éclairs pensant que c’est toi qui prends des photos / J’pense aux discussions qu’on aurait pu avoir / À c’que j’essaye de pas r’faire ou parfaire mais j’peux pas t’en faire part") et les paroles qui jonglent avec les mots ("Même les mâles, même les moules et les poules mouillent / Les pouilleux, les mômes, la femelle ou l'homo' / La mamie, même les mots m'aiment, même eux me l'ont dit / En moins mieux, mais l'ont dit ; émue, ma mélodie / A même eu mal au dos, ré mi fa sol la si"). Alors j’écoute l’album, d’un trait. Et c’est généralement bon signe. Mais il faut revenir sur plusieurs écoutes pour se faire un véritable avis, surtout quand il y a autant de matière. Le mieux est de faire du piste par piste.

"Triste Constat" : Première piste de l’album, et je n’ai pas eu besoin de plus pour comprendre que je ne faisais pas face à n’importe quoi. Non seulement le débit est rapide, mais en plus les paroles font sens. Elles collent à l’univers metal tout en s’adaptant au rap : "Juste un moment d’calme avant que le bilan ne s’aggrave / Que valse les cadavres à la cadence d’un décompte macabre". Le tout appuyé par une instru' néo au top (basse claquante, touche electro) et des chants plus metal (voix écorchées, scream). Je suis déjà presque convaincu.
"Fais-Le" : Alors là, c’est rapide, c’est très très rapide. Le chanteur est là pour laisser exploser son flow. Les paroles ne sont sans doute pas aussi censées que sur le morceau précédent mais elles ont été écrites pour être débitées le plus vite possible et ça montre un autre aspect du groupe.
"Qu’est Ce Que Tu Vas Faire ?" : Plus classique tant au niveau du chant que de l’instru', c’est un véritable hymne pour les concerts. Un morceau accrocheur mais qui passe pour une banalité face aux deux précédents.
"Sale" : Tout est dit, c’est du sale. Ça parle de schneck, de couilles, de weed et de bitch, le tout avec un flow et une instru gangsta rap (sur la première partie du morceau). Je suis perdu dans cet univers. Le public visé par ce morceau est très spécifique, en gros il faut imaginer un gros barbu aux cheveux long avec un survèt’ Nike (les stéréotypes ont la vie dure). Mais ils ont voulu faire ce morceau et ils l’ont fait !
"Fil Rouge" : Alors là ça me parle beaucoup plus. Ce n’est plus du sale, on revient à des bases plus rock avec un refrain accrocheur. Et cette basse ! Comment ne pas parler de cette basse ? Un morceau à écouter absolument.
"Prof De Lettres" : Beaucoup plus doux et beaucoup plus centré sur les paroles. En même temps, avec un titre pareil le contraire aurait été dommage. Ça montre encore une autre facette du groupe et ça fonctionne bien.
"Odyssée" : Un style dans la continuité du morceau précédent. Plus accrocheur tout de même. Un titre à la fois anecdotique et immanquable.
"The March Of The Wild’s One" : Quand un groupe français chante exclusivement en anglais, j’ai envie de les implorer de sortir un morceau en français (coucou Gojira) juste pour voir. L’inverse se produit également. Alors le voilà : le seul titre en anglais de l’album, et heureusement ! Le french accent est évidemment présent, mais cela ne change rien au fait que le français colle trop bien au groupe. Ils ont essayé mais ça ne fonctionne pas chez moi.
"Interlude" : C’est juste un interlude… Vraiment hein. Ça dure 1 minute 10 et ça n’apporte rien. Ça ne retire rien non plus. Un interlude quoi.
"On Adore Ça" : Le morceau avec les couplets les plus calmes de l’album. Ça permet de prendre le temps d’apprécier les paroles (contrairement au morceau "Fais-Le"). Un morceau qui permet de faire respirer l’album (c’est aussi le boulot de l’interlude, mais vraiment il n’a servi à rien).
"L’Equipe De Nuit" : Heureusement qu’il y a eu le morceau précédent pour reprendre son souffle parce que là ça envoie ! C’est aussi la première fois que j’entends quelqu’un parler de la région Grand Est dans un morceau. Et comme j’y habite alors je dis oui ! Un peu faible comme argument mais parfois il faut s’attacher aux détails. "LLDS" : Aussi utile que l’interlude. L’album se termine ainsi. L’occasion pour moi de conclure en disant que "Les Liens Du Son" plaira à quiconque n’est pas fermé au rap. Peut-être pas tout l’album, mais au moins un morceau j’en suis sûr !


John P.
Juillet 2019


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.firstrage.wordpress.com