Le groupe
Biographie :

Firespawn est un groupe de death metal suédois formé en 2015 (anciennement Fireborn) et actuellement composé de : Alex Friberg (basse / Necrophobic, ex-Jaggernaut, ex-Trident, ex-Karneywar, ex-Fireborn), Matte Modin (batterie / Skineater, The Hidden, ex-Defleshed, ex-Embalmed, ex-Sportlov, Raised Fist, ex-Dark Funeral, ex-Nonexist, ex-Infernal, ex-Fireborn), Victor Brandt (guitare / Akani, Dominion, Entombed A.D., Necrocide, Totalt Jävla Mörker, ex-Aeon, ex-Entombed, ex-Fireborn), Fredrik Folkare (guitare / Necrophobic, Unleashed, ex-Incardine, ex-Scudiero, ex-Siebenbürgen, ex-Fireborn) et L-G Petrov (chant / Entombed A.D., ex-Morbid, ex-Nihilist, ex-Allegiance, ex-Entombed, ex-Comecon, ex-Fireborn, ex-Infuriation). Firespawn sort son premier album, "Shadow Realms", en Novembre 2015 chez Century Media, suivi de "The Reprobate" en Avril 2017, et de "Abominate" en Juin 2019.

Discographie :

2015 : "Shadow Realms"
2017 : "The Reprobate"
2019 : "Abominate"


Les chroniques


"Abominate"
Note : 18/20

Amateurs de death metal sanguinolent, réjouissez-vous ! Firespawn revient pour un troisième album ! Créé en 2014 sous le nom de Fireborn, les Suédois changent finalement de nom en 2015. Et côté line-up, c’est un florilège de musiciens talentueux qui se sont unis pour lui donner vie. L-G Petrov (chant, Entombed A.D., ex-Entombed), Victor Brandt (guitare, Dimmu Borgir, ex-Aeon, ex-Entombed, ex-Entombed A.D.), Matte Modin (batterie, Skineater, The Hidden, ex-Dark Funeral, ex-Defleshed), Fredrik Folkare (guitare, Unleashed, Dead Kosmonaut, ex-Necrophobic) et Alex Friberg (basse, Necrophobic, Naglfar), rien que ça !

L’album démarre par les cris d’une foule, puis un halètement de terreur avant d’enchaîner sur la basse vrombissante d’Alex qui amène un riff plus que solide. Et force est de constater que si l’album précédent date de deux ans, les musiciens n’ont pas perdu la main ! Les cris de L-G sont toujours aussi puissants, et le titre est accrocheur. Notez ce petit passage mystique encadré de leads, et on passe à la lourde "Death And Damnation" qui flirte avec le doom / death sur l’intro, puis avec le thrash sur le reste du morceau. La fureur sera le maître-mot sur ce morceau qui compte énormément de parties lead, alors que l’on revient sur un son plus lourd et bourré d’harmoniques pour "Abominate". Les sonorités dissonantes seront légion, mais l’atmosphère n’en sera que plus malsaine.

On part dans une optique rapide et sombre pour la courte "Heathen Blood" qui mettra tout le monde d’accord avec une rythmique accrocheuse et directe, tandis que "The Great One" prend plus le temps de développer des leads perçants pour coller à des riffs saisissants qui en veulent littéralement à notre nuque. Plus caverneuse qu’à l’accoutumée, la voix du frontman nous enfonce encore un peu plus dans cette noirceur sous une avalanche de blasts. Petite pause inquiétante avec "Cold Void", une composition d’à peine plus d’une minutes qui enchaîne sur "The Hunter", un autre titre martial auquel se greffe une guitare lead inspirée et épique. Presque groovy par moments, la rythmique est tout aussi entraînante.

C’est justement le groove qui régit les riffs de "Godlessness", un morceau efficace aux riffs tranchants et qui donnent cette envie de distribuer des mandales à quiconque s’approche trop près. Le blast furieux renforce la puissance des hurlements, et c’est avec un soupçon de regret que l’on entend le morceau se terminer. On passe à "Blind Kingdom" qui sera du même acabit, avec ces quelques notes aériennes qui se greffent à merveille à la rythmique imposante. A nouveau les Suédois frappent un grand coup avec "The Undertaker", un titre qui accélère avant le refrain pour finalement freiner avant de reprendre une course normale. Le morceau est très entêtant et ne lasse absolument pas, même après plusieurs écoutes. Mais nous arrivons déjà au dernier titre de cet album, "Black Wings Of The Apocalypse". Et comme son nom l’indique, des riffs puissants et maîtrisés fondent sur nous à toute allure, sublimés par des harmoniques létales, qui auront raison des plus récalcitrants au headbang.

Assez réguliers dans ses sorties, Firespawn ne déçoit pas, et "Abominate" est un album très qualitatif. Piochant dans diverses influences et les capacités de ses membres, le groupe est assuré de séduire de plus en plus d’amateurs de death metal.


Mathieu
Août 2019




"The Reprobate"
Note : 16/20

Firespawn est de retour et ceux qui croyaient que ce n'était que le projet d'un album vont en avoir pour leur frais, "The Reprobate" va remettre une bonne claque derrière les oreilles des mauvaises langues.

Ce deuxième prouve que Firespawn n'est pas un side project mais surtout que ce n'est pas un simple mélange des groupes dont sont issus les membres. "The Reprobate" montre d'ailleurs un visage encore plus violent que "Shadow Realm" et fonce dans le tas dès l'ouverture de l'album avec un "Serpent Of The Ocean" bien vicieux et brutal. La mélodie et l'accroche sont là mais le death de Firespawn est tout de même bien frontal et ne fait pas de prisonnier, ce sens de la mélodie rend d'ailleurs sa musique d'autant plus efficace. Et quand le groupe ne blaste pas comme un sauvage c'est qu'il balance des riffs écrasants histoire d'achever ceux qui auraient survécu aux précédents tirs de barrage. Si le groupe ne donne pas dans le old school, nous ne sommes pas non plus dans l'école ultra brutale, rapide et technique. Disons que Firespawn mélange des éléments de plusieurs écoles différentes, y ajoutant aussi une pincée de black dans certains riffs ou ambiances glauques. Rien d'expérimental évidemment mais tout de même une volonté de ne pas se mettre de barrières et d'envoyer la sauce peu importe les moyens utilisés. Certains morceaux sont de sacrées boucheries, "Generals Creed" par exemple n'a absolument rien à envier aux jeunes loups de la scène brutale et Matte Modin se fait bien plaisir en balançant ses blasts toujours aussi impressionnants. La production envoie du bois elle aussi, assez puissante et claire pour dégommer les tympans qui auraient le malheur de traîner par là.

On retrouve donc la patte que le groupe avait déjà sur "Shadow Realm" mais comme je le disais, sa musique se fait encore plus violente et directe sur ce nouvel album. C'était totalement voulu d'ailleurs et on sent bien que le groupe se fait plaisir et se lâche en faisant ce qui ne collerait pas forcément dans les autres formations de ces joyeux lurons. Les ambiances putrides propres au death metal sont bien évidemment de la partie et quand le groupe lève le pied le climat général prend du plomb dans l'aile. Entre ces ambiances sales et noires, les mélodies glauques mais accrocheuses et la brutalité de l'ensemble encore rehaussée par rapport à "Shadow Realm", on a de quoi headbanguer comme des ânes devant les enceintes. La formule est efficace et malgré ce côté direct, l'album est bien plus riche qu'il n'y paraît au premier abord. De toute façon rien que pour des morceaux comme "A Patient Wolf" ou "Serpent Of The Ocean" ça vaut le coup d'y jeter une oreille. Violent, mélodique, ni totalement old school, ni réellement moderne non plus, Firespawn brasse suffisamment large pour plaire à pas mal d'amateurs d'extrême sans jamais chercher à bouffer à tous les râteliers. On sent simplement pas mal d'influences différentes, mais on sent surtout que le groupe se fait vraiment plaisir à balancer quelque chose d'aussi efficace et m'est avis que ça doit sévèrement envoyer le pâté sur scène !

"The Reprobate" devrait plaire à ceux qui avaient déjà apprécié "Shadow Realm" puisqu'on retrouve la même formule mais dans une version plus couillue et encore plus brutale. Que ceux qui n'ont pas encore découvert Firespawn s'y mettent à cette occasion, ce groupe est bien plus que la somme de ses membres.


Mathieu
Juillet 2017




"Shadow Realms"
Note : 17/20

Firespawn. Death metal. Suède. Avec des membres ou ex-membres (c'est toujours le bordel les line-ups de groupes suédois) d'Entombed, Necrophobic, Dark Funeral, Unleashed et Trident. Voilà, le décor est planté, la chronique pourrait se terminer maintenant, l'essentiel a été dit et la seule énonciation de ces éléments devraient suffire à vous convaincre de la qualité du premier album de ce "supergroupe".

Mais notre conscience professionnelle nous interdit de vous laisser comme cela. Ces vétérans de la scène extrême suédoise n'ont visiblement pas assez de boulot avec leurs six ou sept projets musicaux actuels, alors ils décident d'en créer un autre. La soif de death de LG Petrov (Entombed A.D., ex-Entombed), Victor Brandt (Entombed A.D.) et Alex Impaler (Necrophobic) a conduit ces vieux potes à créer l'entité Firespawn, en appelant à la rescousse Fredrik Fokare (qui doit bien se faire chier avec Unleashed car ne donnant quasiment jamais de concert) et Matte Modin de Defleshed. Une histoire de potes qui veulent prendre du bon temps. Rien de sérieux là-dedans donc. Et bordel, si ça l'avait été, quelle grosse déflagration que ça aurait été. Quand on pense que "Shadow Realms" est une récréation... Car cet album est vraie arme de destruction massive, une force marchant en avant impossible à arrêter. Le death est donc le style qui ressort le plus de ce "Shadow Realms", mais quelques petites digressions surgissent ça et là, tantôt black, tantôt acoustiques (avec le mini-instrumental infernal "Comtemplate Death", très Entombed), parfois grind (le brutalissime et jouissif "Spirit Of The Black Tide"). Un côté Morbid Angel old school se dessine sur les blasts et riffs tordus et malsains de morceaux comme "Ruination".

En revanche, si vous attendez un pur produit suédois, dans la pure tradition, Firespawn vous étonnera. Le groupe, sous un manteau de rapidité, de brutalité accrue et de technique, révèle un fond brumeux et occulte. Les ambiances lugubres sont légion. Tout est atmosphère, même dans la surenchère de violence. Le quintette compose intelligemment et ne copie pas ce qu'il a fait dans ses autres formations. Surprenant, "Necromance" évoque Decapitated avec son riff technique et moderne. Ses chœurs virils old school nous informent par contre que sommes bien en terrain old school. Autre exemple, le single "Lucifer Has Spoken" démontre tout le talent et le savoir-faire pour la création de pièces glauques, mid-tempo et accrocheuses. Les mélodies diaboliques et le pré-refrain en chant religieux marquent l'esprit positivement. L'enrobage est donc toujours suédois et privilégie l'efficacité et la mélodie. Les contours sont plus hétérogènes, Firespawn tente des petites choses ça et là que les membres n'auraient peut-être pas tentées dans leurs formations originelles, ce qui rend le tout frais, imprévisible et excitant.

Un mot sur le vocaliste : LG Petrov est toujours l'un des meilleurs growleurs du circuit. Sa performance est excellente et innove un poil en empruntant un registre plus grave que d'habitude. Sa recherche de la ligne catchy fait souvent mouche ("Lucifer Has Spoken", "Imperial Burning") et contribue à donner toute la noirceur viscérale dont est pourvue cette première pépite. Une énorme pépite qui, on l'espère, en appellera d'autres. Un carnage de grande classe. What else ?


Man Of Shadows
Décembre 2015


Conclusion
L'interview : Victor Brandt

Le site officiel : www.facebook.com/firespawnofficial