La scène black metal française peut être fière de ses nombreux groupes de talent. Les Sudistes de Fhoi Myore et de Pestiferum, forts de leur expérience respective, s’allient dans leur nouveau split qui est également la première sortie du jeune label Ossuaire Records. Ils donnent ainsi du relief au chaos qui est le fil conducteur de cette collaboration au travers de 8 titres.

On débute l’écoute avec Fhoi Myore. Les Niçois qui ont sorti un album éponyme en 2012 et qui possèdent de grandes qualités scéniques entretiennent une forte personnalité dans leur musique. Leur vision du chaos compose une majeure partie du split avec 4 titres plutôt longs. Le premier morceau "Blood Flesh And Bones" se montre cru et guerrier à l’image des groupes scandinaves qui ont une grande influence dans les compositions. En bonus, Aldébaran du groupe Darkenhöld nous offre un solo enrichissant à la fin. "Beyond The Multiverses" est plus mélodique avec une aura quasi épique alors que "Destruction" se révèle haineux et plus sombre avec un passage faussement calme et reposant. Pour finir, "L’Enfer Blanc", le quatrième et dernier titre de Fhoi Myore, se relève hypnotique et planant avec la batterie au taquet. Cet excellent morceau nous fait ressentir une plénitude étrange et agréable.

Puis c’est au tour de Pestiferum qui ont 2 albums à leur actif de nous montrer leur parti chaotique avec également 4 titres. "Nazareth En Flammes" est le titre le plus court et peut-être le moins attractif. Vous l’aurez compris, la magie ne prend pas, et malgré les riffs tranchants loin d’être désagréables, cela est vite lassant. Mieux construit avec des parties plus intéressantes et glaciales sur un fond de désespoir, "Pures, Ardentes Et Immortelles" se laisse le temps de nous captiver. Trop linéaire, "Nous Otera La Lumière" se montre quelque peu décevant. Et pour finir, "Dans Le Fruit Est Le Ver" avec un texte glauque et macabre au possible frappe fort ! La musique n’est pas aussi extrême mais elle est tout de même bien malsaine et plus old school.

Fhoi Myore réalise la meilleur partie de ce split avec une musique inspirée, virulente, froide et mélodique. Les compostions sont prenantes avec des riffs frénétiques et accrocheurs et le chant black est maîtrisé, peut-être pas assez mis en avant mais bien utilisé. Une vraie réussite. La seconde partie signée Pestiferum est moins aguicheuse. En effet, leur musique plus sombre et malsaine n’est pas à jeter mais se révèle peu originale. "Pures, Ardentes Et Immortelles" tire cependant son épingle du jeu. En bref, ce split est à écouter, avec de bonnes choses venant de Fhoi Myore et d’autres plus banales pour Pestiferum.