Le groupe
Biographie :

Feuerschwanz est un groupe de folk metal / rock allemand formé en 2004 et actuellement composé de : Hauptmann Feuerschwanz (chant, guitare / ex-Merlons Lichter), Johanna Von Der Vögelweide (violon / vielle à roue), Prinz R. Hodenherz III (flûte, cornemuse, chant / dArtagnan), Hans Der Aufrechte (guitare / ex-Rumpelstiltkin, Hans Platz, The Dark Side Of The Moon, ex-Cyrus Dance, ex-Sushifarm), Jarne Hodinsson (basse / ex-Symbiotic Systems, Monstagon) et Rollo H. Schönhaar (batterie / ex-Rêverie, Megaherz, ex-Coal Creek, ex-Spielraum). Feuerschwanz sort son premier album, "Prima Nocte", en Novembre 2005 chez Deaf Shepherd Recordings, suivi de "Met & Miezen" en Juin 2007, de "Metvernichter" en Septembre 2009, de "Wunsch Ist Wunsch" en Mars 2011 chez Indigo, de "Walhalligalli" en Août 2012 chez F.A.M.E. Recordings, de "Auf's Leben!" en Septembre 2014, de "Sex Is Muss" en Août 2016, de "Methämmer" en Août 2018, de "Das Elfte Gebot" en Juin 2020 chez Napalm Records, de "Memento Mori" en Décembre 2021, et de "Fegefeuer" en Juillet 2023.

Discographie :

2005 : "Prima Nocte"
2007 : "Met & Miezen"
2009 : "Metvernichter"
2011 : "Wunsch Ist Wunsch"
2012 : "Walhalligalli"
2014 : "Auf's Leben!"
2016 : "Sex Is Muss"
2018 : "Methämmer"
2020 : "Das Elfte Gebot"
2021 : "Memento Mori"
2023 : "Fegefeuer"


Les chroniques


"Fegefeuer"
Note : 14/20

Tout bon musicien le sait, le rythme d’un album est crucial et démarrer en force permet d’accrocher immédiatement l’auditeur. Feuerschwanz comprend très bien ce concept et dès les deux premiers morceaux de ce onzième album du groupe, l’on sait immédiatement de quel bois se chauffe la formation allemande.

Puissance et rapidité sont au rendez-vous, dans une forme de power metal qui rencontre le folk que seul Feuerschwanz sait faire. La voix de Hauptmann Feuerschwanz rappelle celle de Joakim Brodèn (Sabaton) et d’ailleurs, la musique du groupe aussi dans son ensemble. Sans faire dans le battle metal comme Sabaton, le groupe y va tout de même d’une approche résolument épique sous fond d’instrumentation folk. Le fait que le tout soit principalement chanté en allemand ajout aussi au côté "exotique" de la chose. Tout comme je le critiquais sur le précédent album, "Memento Mori", mon plus gros problème avec Feuerschwanz est que sa musique est parfois trop convenue et sans trop d'exploration. Pourtant, sur ce nouvel album, le groupe tente une approche plus sérieuse dirons-nous, laissant derrière un peu le côté "happy" des précédents albums.

Puisque je parlais d’entrée de jeu de rythme dans cette chronique, certes Feuerschwanz a su mettre ses meilleurs atouts en début d’album et l’énergie est au rendez-vous, cependant j’ai réalisé en cour de route que mon attention n’était plus sur l’album. Le tout est devenu comme un bruit de fond. Je crois que plusieurs écoutes pourront soit me faire découvrir des facettes de l’album que je n’aurai pas entendues à la première écoute, sinon, eh bien je suis peut-être trop difficile.

C’est dommage car ce groupe est prolifique et sa musique possède un réel désir de divertir. Je ne fais que donner mon honnête opinion, avec les émotions véritables que je ressens à l’écoute d’un album. Ça demeure une solide leçon de metal bien réalisée avec un mur de son comme je l’aime. Il faut vraiment leur donner le temps nécessaire et découvrir ce groupe au nom que je me dois d’apprendre à prononcer.


Mathieu
Septembre 2023




"Memento Mori"
Note : 16/20

Tout comme Nanowar Of Steel, Feurschwanz, fondé en 2000, se veut une parodie (de la scène médiévale dans le cas du dernier) et au fil des ans et des albums, est devenu un projet de plus en plus "sérieux" tout en conservant l’esprit des débuts. "Memento Mori" est donc le dixième album complet de la formation. Il se décline en plusieurs versions et c’est la deluxe que j’ai eu la chance d’écouter, elle qui contient 11 morceaux originaux ainsi que 7 reprises diverses (cela allant de The Weekend à Manowar en passant par Amon Amarth et Ghost).

Allons donc dans le vif du sujet : de quel bois se chauffe Feurschwanz ? Une partie de la réponse se retrouve d’entrée de jeu dans la pièce titre "Memento Mori" où sont peintes des influences folk metal proches de Tÿr, tout spécialement dans le timbre de voix des chanteurs. Les arrangements d’instruments "ancestraux" combinés à ceux plus modernes sont particulièrement bien réussis. On ne sent pas dans ce morceau que le groupe cherche à tout prix à réaliser un crossover forcé. Cela se poursuit sur "Untot Im Drachenboot", et l’on réalise rapidement l’efficacité de la musique du groupe. Si celui-ci débuta sa carrière axée plutôt sur le rock médiéval, Feuerschwanz assume pleinement son côté metal.

Mention spéciale à la production, qui se veut, surtout au niveau des basses fréquences, puissantes et lourde, en contraste justement avec certaines autres formations folk metal qui ont tendance à avoir des mix plutôt minces. Je faisais mention des arrangements "folk" précédemment et j’aimerais rajouter que la force du groupe réside justement dans sa capacité à incorporer ces dites influences sans que celles-ci ne soient juxtaposées de force. Elles s’imposent de leur propre chef lorsque requis comme dans l’excellente partie instrumentale de "Ultima Nocte", pièce qui rappelle au passage le pirate metal d’Alestorm. Quitte à parler d’inspiration, difficile de ne pas mentionner au passage, de par l’approche un peu pince sans rire du groupe, Mago de Oz. "Memento Mori" se veut un album fort bien réussi avec comme seul bémol que l’on ressente une certaine gimmick tout au long de l’album, un peu comme si chaque morceau était conçu sous le même moule, ce qui le rend un peu monotone.

Dans un tout autre ordre d’idées, pour ceux qui écouteront la version deluxe avec les reprises, disons que le groupe parvient aisément à insuffler son style sur tout dans les pièces qui, de prime abord, n’ont rien à voir avec le folk metal (la reprise de Blinding Lights de The Weekend en étant un des exemples parfaits). Cela vaut la peine d’y jeter une oreille également.

J’ai découvert le groupe avec ce dernier album, et je suis plutôt curieux de retourner dans le passé pour écouter la discographie du groupe. Si tout comme moi cela est votre première incursion dans l’œuvre de Feuerschwanz, je crois que vous serez aussi agréablement surpris.


Mathieu
Février 2022




"Das Elfte Gebot"
Note : 16/20

Ce que l’on aime avec l’Allemagne, c’est la Mannschaft, les saucisses, les sandales-chaussettes et les Mercos. Mais faut pas le cacher non plus, on aime aussi assez les groupes de power relativement epic et kitsch à souhait qui viennent nous parler de dragons, de princesses, d’allemands et de fêtes à la bière. Même si une part de nous ne pourra jamais s’empêcher de penser avec regrets “Merde, on voulait des tanks et de l’indus !”.

Feuerschwanz est donc un périple en terres épiques. "Das Elfte Gebot", lui, un double-album aux côtés folk et chevaleresque. Entièrement en allemand, la première face de ce disque offre un périple assez typique du genre. Entre coups de génies et trucs vus et revus, ce sera l’apanage des aficionados et à l’inverse, l’horreur des oreilles rejetant automatiquement le folklore teutonique à base d’instruments médiévaux et de récits de guerre. La seconde face se veut davantage surprenante : sept titres, sept reprises, sept surprises. Assez méconnaissables, je dois l’admettre, les covers présentes sur cette seconde partie de "Das Elfte Gebot" m’ont littéralement happé. "Engel" et son côté presque évangélique en est un parfait exemple.

Si la première mi-temps de ce disque m’avait plus ou moins plu, c’est véritablement la seconde qui vaut le détour. Oui, c’est de la reprise mais inattendu. Bon, c’est pas non plus du Steve 'N' Seagulls en version folk, mais plutôt bien senti !


Rm.RCZ
Juillet 2021


Conclusion
Le site officiel : www.feuerschwanz.de