Le groupe
Biographie :

Fen est un groupe de black metal atmosphérique anglais formé en 2006 et actuellement composé de : Grungyn (basse, chant / Skaldic Curse, Lost Legion, ex-Antigone, ex-The Clan Of Steel), The Watcher (guitare, chant / De Arma, Demagogue, Virophage, ex-Skaldic Curse) et Havenless (batterie / Diversis, Irony Of Christ, Virophage, Mulch, ex-Diathesis). Fen sort son premier album, "The Malediction Fields", en Janvier 2009 chez Code666 Records, suivi de "Epoch" en Février 2011, de "Dustwalker" en Janvier 2013, de "Carrion Skies" en Novembre 2014, de "Winter" en Mars 2017, et de "The Dead Light" en Décembre 2019 chez Prophecy Productions.

Discographie :

2007 : "Ancient Sorrow" (EP)
2008 : "Onset Of Winter" (Démo)
2009 : "The Malediction Fields"
2011 : "Epoch"
2013 : "Dustwalker"
2014 : "Carrion Skies"
2017 : "Winter"
2019 : "The Dead Light"


Les chroniques


"The Dead Light"
Note : 16/20

Réglés comme des horloges, les Anglais de Fen nous reviennent avec leur sixième album, "The Dead Light", et comme d'habitude il va falloir se préparer à un sacré voyage. Pour ceux qui ne se seraient pas encore penchés sur le cas de Fen, sachez que le groupe pratique un black atmopshérique évidemment riche en ambiances et d'une mélancolie dévastatrice.

"Winter" sorti en 2017 commençait à montrer quelques vélléités progressives plus prononcées que par le passé et ces dernières refont surface et prennent peut-être encore un peu plus de place sur ce nouvel album. Pour autant, les morceaux sont plus compacts et ne s'étalent plus sur douze ou quinze minutes même si cela peut paraître paradoxal eu égard aux fameuses influences progressives. On reconnaît sans problème la patte du groupe malgré cet apport pas si nouveau que ça et "Witness" nous replonge de suite dans les ambiances mélancoliques habituelles du groupe. On y retrouve cette même beauté froide, ce climat hivernal qui nous glace les os et piège l'âme sous le givre. C'est à partir de "The Dead Light Part I" qui le suit que l'on sent les influences progressives prendre plus de place avec ces multiples contretemps et ces structures en mouvement constant. Encore une fois et même si ça déplaît à certains, ce n'est pas nouveau puisque "Winter" en faisait déjà l'usage plus d'une fois. On peut sur, certains passages, penser au Enslaved des derniers albums, principalement dans les moments les plus énergiques d'ailleurs. "Nebula", quant à lui, refait sortir les sonorités post-rock bien connues chez Fen, là aussi avec ces arpèges très mélancoliques et cette ambiance à mi-chemin entre la mélancolie et la contemplation. On notera aussi que le chant est majoritairement clair et qu'il ne s'exprime que rarement, laissant beaucoup de place à la musique.

C'est justement sur "Nebula" qu'on entend le chant black pour la première fois avec une bonne accélération qui tranche avec l'instrospection et la contemplation dans lesquelles l'album plongeait jusque là. Si le côté parfois plus progressif pourra en gêner quelques uns, il y a partout toujours ce qui fait la moelle de Fen à savori ces passages magnifiques, d'une beauté terrassante qui mettent à genoux autant qu'ils ravissent les tympans. La montée en puissance émotionnelle de "Labyrinthine Echoes" en est le parfait exemple avec ce crescendo qui donne envie que le morceau ne se termine jamais. Le contraste créé par "Breath Of Void" qui débarque juste après à grand renfort de blasts n'en est que plus saisissant ! Même si je parlais plus tôt de morceaux plus compacts, il faut tout de même préciser que cela tourne tout de même autour de six ou sept minutes pour la plupart et que deux d'entre eux atteignent les dix minutes donc Fen ne s'est clairement pas mis à la pop pour autant. Cela dit, il est vrai que la musique du groupe se fait par conséquent légèrement plus accessible, moins dense ne serait-ce que par la durée des morceaux. Il va tout de même falloir se plonger dans "The Dead Light" pour en apprécier toutes les nuances puisque même en étant un peu plus directe, la musique de Fen n'en reste pas moins profonde et nécessite une certaine implication pour ressentir les émotions qui traversent ce nouvel album.

Un nouvel album un poil plus progressif et doté de morceaux un peu plus compacts et directs mais qui ne renie pas la personnalité de Fen. On retrouve donc les superbes mélodies et les ambiances prenantes auxquelles le groupe nous a habitués jusque là et les influences progressives ne devraient pas trop dépayser les habitués sachant que "Winter" nous les présentait déjà.


Murderworks
Juillet 2020




"Firesoul"
Note : 16/20

Fen est un groupe qui a réussi à se faire une petite réputation au cours des dernières années en proposant un metal atmosphérique d’une grande qualité. Si je ne me trompe pas, on a également pu les voir récemment sur la tournée britannique de Taake, et je suppose que ça a permis au groupe de se confronter à un nouveau public. Personnellement, mon expérience avec Fen peut se résumer brièvement : ce que j’ai écouté venant d’eux, je l’ai adoré. Voilà, c’est dit, on peut remballer. J’étais donc ravie d’apprendre la sortie d’un nouvel album, surtout porté sur le thème de l’hiver, un concept qui va parfaitement avec les atmosphères glaciales développées par le groupe.

Ce nouvel album se présente en deux parties, l’une concernant l’album au sens propre du terme, et la seconde présentant des bonus inédits à certaines versions. Je vais donc me concentrer sur la première partie, celle que tous auront la possibilité d’écouter quelle que soit le format ou l’édition choisis. Dès le début avec "Winter I - Pathway", on retrouve l’ambiance chère à Fen. Glaciale et désertique. On s’imagine volontiers un paysage recouvert de neige sans présence humaine. Ce premier titre prend tout son temps pour introduire l’auditeur à l’univers du groupe, et permet de développer l’atmosphère indispensable à l’écoute d’un pareil album. Le morceau dure en effet pas moins de 17 minutes, et pourtant rien n’est à jeter. De la douceur des débuts à la violence gelée à laquelle on sera confrontée, ce seul morceau mérite à lui seul qu’on y accorde de l’attention. J’étais d’ailleurs tellement portée par la musique que j’ai à peine remarqué la transition subtile avec le second titre "Winter II - Penance". Suit "Winter III - Fear" qui démarre de nouveau avec une grande douceur. Le groupe instaure de nouveau une ambiance très pesante et mélancolique. On est littéralement portés par Fen jusqu’au moment où les guitares nous attaquent à nouveau et nous tirent de cette rêverie un brin cauchemardesque. Un sentiment de douceur nous envahit à l’écoute de "Winter IV - Interment". L’interlude apaisé est ici une nouvelle fois bien étiré en longueur, Fen prenant le temps de laisser la musique nous imprégner avant de foncer tête baissée vers un rythme plus soutenu. Nous en sommes rendus à "Winter V- Death" qui, cette fois, ne nous laissera pas le temps de planer, et nous confrontera directement à la rudesse de l’hiver et sa cruauté implacable. L’album s’achévera sur "Winter VI - Sight" qui, pour le coup, m’a vraiment fait planer pendant la plus grande partie du morceau avant de terminer en apothéose.

Il y a beaucoup à dire sur ce nouvel album de Fen. Déjà, disons le : ils font leur petite affaire et sont à fond dans leur univers. Mais comme tout album sensoriel, il y a des points qui vont faire jaser. On pourrait citer ici des éléments progressifs qui parfois arrivent comme un cheveu sur la soupe, ou des apparentes répétitions qui pourraient lasser l’auditeur. Toutefois, je pense que Fen nous propose ici une véritable expérience. Le groupe prend le temps d’établir un univers, et d’y tracer des frontières très claires. «Winter» est définitivement leur projet le plus travaillé et abouti, et je suis franchement curieuse de savoir ce que Fen va pouvoir nous proposer dans l’avenir. Un groupe à surveiller, et à qui il faut laisser sa chance de vous transporter.


Velgbortlivet
Mai 2017




"Dustwalker"
Note : 08/20

Les Anglais de Fen sortent leur troisième album "Dustwalker" et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a du changement... En effet, après un premier très bon album, "The Malediction Fields", oeuvrant dans un black metal atmosphérique, largement félicité par les auditeurs, ils ont peu à peu développé le c^pté post-rock. Ainsi, le second album a deçu par des ambiances trop modernes et un black metal fortement dillué. Et avec ce troisième album de 8 titres, ils ont choisi de continuer sur cette pente raide quitte à ne pas plaire à tout le monde...

"Consequence" est le premier titre de cet opus et le seul sonnant réellement black metal avec une rythmique rapide et le chant plutôt pas mal. Mais voilà, cela ne suffit pas et rien ne se passe. La suite est tellement différente que l'on ne comprend pas ce que fait ce titre ici, en premier, car il n'est absolument pas à l'image de l'album ! On poursuit donc avec "Hands Of Dust" et ainsi commence la longue torture... Certe à petite échelle mais tout de même... Après l'introduction à rallonge, on s'attend à quelque chose de bien pêchu, et ce n'est pas le cas, ce titre est répétitif, long et même le chant clair plutôt agréable devient lassant dès les premières phrases et les rares interventions de scream black n'y changeront rien. Le terme "post-rock" convient définitivement bien au groupe qui se rapproche ici d'Alcest avec notamment l'émotion et la force en moins... Ainsi on attend que les 11 minutes s'écoulent. Puis, "Spectre" nous ouvre un univers gnangnan au possible... Non, ça ne s'arrange pas, ce titre est sûrement le plus mauvais d’ailleurs. Les mélodies sont joyeuses, la voix fluette, mais on est où ? Au pays des Bisounours ? Là, on dérive carrément vers de la pop qui n'est même pas assidulée, dans une lenteur extrème ! Et je suis pourtant fan de doom... Après un intermède tout aussi mou, vient "Wolf Sun". Plus rapide, on ressent des influences punk avec des riffs trop basiques, rock, et grossiers. Tout est très gentillet et les envolés de voix aiguë n'arrangent rien... On est ensuite embarqué dans une forêt féérique avec un gros méchant faisant des grosses voix dans "The Black Sound" ! Voilà un bref résumé de ce titre plaintif et sans intérêt. "Walking The Crowpath" a avec une deuxième partie plus black mais le début est juste indigeste. Ok, les corbeaux c'est dark, mais ça ne rattrape absolument pas les riffs trop rock voire emo ! Et on a énormement de chance car il nous on mis un bonus "Epilogue" ! Bon, clairement, il ne sert à rien bien sûr et il rajoute de la niaiserie déjà étouffante.

Autant dire que cet album n'est pas une réussite. Le son est vraiment mauvais dans sa globalité et encore plus affreux sur le premier titre rendant l'écoute désagréable. Mais ce n'est pas le plus important ici. Cet opus est un hymne au bonheur niais et n'a plus rien de black metal. Il a un effet soporifique car la musique est bien trop fade, plate et nunuche... Bref, ce n'est pas du grand Fen...


Nymphadora
Janvier 2013


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/fenofficial