Le groupe
Biographie :

Feastem est un groupe de grind / thrash / death metal finlandais formé en 2005 et actuellement composé de : Niko Lainas (basse), Patrik Fält (batterie / Brymir, Irdon, ex-Afgrund), Olli Nokkala (guitare / ex-Spitfire, ex-Afgrund) et Petri Eskelinen (chant / Psykoma, ex-Adornment, ex-Rapture, Famine Year). Feastem sort son premier album, "Fear In Concrete", en Septembre 2008 chez Scrotum Jus Records, suivi de "World Delirium" en Janvier 2011 chez Obscene Productions, de "Avaritia Humanae" en Juillet 2013, et de "Graveyard Earth" en Mars 2020 chez Lixiviat Records.

Discographie :

2006 : "Psychotic Excess" (EP)
2007 : "Worthless" (EP)
2008 : "Fear In Concrete"
2011 : "World Delirium"
2013 : "Avaritia Humanae"
2020 : "Graveyard Earth"


La chronique


La Finlande, c’est quand même un bon vivier de groupes de grind, malgré les croyances populaires qui associent le froid de ce pays lointain au black metal. Des pionniers de chez Xysma et leur deathgrind bien chaotique jusqu’au cultissime Rotten Sound, une flopée d’artistes venus du froid ont creusé le style et sont depuis autant considérés dans le milieu que des Napalm Death ou autres Nasum. Aujourd’hui, c’est Feastem qui est à l’honneur avec "Graveyard Earth", petite bombe de 15 titres pour 25 minutes aussi intense que les scènes d’action dans le film Predator !

N’y allons pas par quatre chemins, à l’instar du groupe ci-présent, la musique dispensée ici est rapide, nerveuse et bien grind comme il faut, donc, si le style vous rebute, changez de trottoir. Pour les aficionados du genre, vous allez être conquis par ce nouvel opus. Feastem propose un grindcore énergique dans la lignée de ses confrères Rotten Sound, ceci dit les riffs sont plus audibles et on distingue aisément tout ce qui se passe sans trop grimacer. 98,8% de l’album est constitué de power chords et de riffs en fast picking, et le blast est de rigueur tout au long de ce délicieux périple noisy. Malgré le fait que, comme bon nombre de groupes de grind, l’album est assez direct et donc peu nuancé, certaines compositions offrent un peu plus de relief. Que ce soit le punky "Pelon Voima", l’introduction groovy de "In Isolation We Die", "Creeping Heat" et son ternaire abrutissant et pessimiste, ou "Graveyard Earth", avec son introduction massive et doomesque, qui laisse entendre une basse ronflante et lourdingue, le skeud laisse entrevoir différents aspects qui confèrent à l’écoute son lot de petits moments Nutella au caca.

"Graveyard Earth" est un véritable défouloir, très dynamique, ce disque préserve tout du long un parfait équilibre entre grind impulsif bien rentre-dedans et moments plus ouverts, laissant ainsi au groupe une marge de manœuvre pour incorporer dans leur musique des éléments issus d’autres univers métalliques. Dans le son, le style et la démarche, Feastem fait quand même pas mal penser à Impaled Nazarene. Déjà, les deux formations proviennent du même pays, mais en plus de cela, il y a une démarche similaire à vouloir singulariser leur musique en lui donnant une appellation particulière : Impaled Nazarene prétend jouer du nuclear metal et Feastem définit son style comme du plutonium-powered grind punk. Dans les deux cas, on perçoit une volonté de comparer leur musique à des éléments chimiques, nocifs et destructeurs, autant dire que ça colle parfaitement au son dispensé dans par ces bandes de sauvages Nordiques.

Pour en revenir au son justement, l’un des points forts de cet album est donc de rester audible, sans perdre pour autant son côté grind car, en effet, que serait un album du genre sans la petite touche bordelique qui va bien ? Le traitement plutôt médium-aigu des guitares ajoute quelque chose de black metal dans la prod', voire même un petit côté rock'n’roll lorsque les parties musicales s’engagent dans une direction un poil plus mélodiques ou groovy. Grâce à des titres courts et incisifs, Feastem nous donne tout en moins d’une heure, il ne faut pas se leurrer, l’album passe vite et fait office d’excellent défouloir.

Vous aimez les titres courts et accrocheurs, qui ne tergiversent pas ? Plus simplement, le grind, c’est votre kif ? Le quatrième album de cette formation finlandaise est d’excellente facture, moi qui ne connaissais pas ce groupe, me voilà pris d’une envie d’approfondir leur discographie ! Feastem est donc à situer quelque part entre Impaled Nazarene et Rotten Sound et semble parvenir à extraire le meilleur des deux mondes. Une agréable surprise qui charge de fréquences hostiles les oreilles des plus masos d’entre vous, fist’em all !!


Trrha'l
Juillet 2020


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/feastem