Me voilà hors des sentiers battus du brutal death, du grind et autres poésies réservées aux brutes épaisses.
C’est avec une joie non feinte que je quitte mon petit monde violent pour me pencher vers une brutalité plus modérée en apparence, car avec Fake Messiah je plonge vers une obscurité opaque, dommage que les paroles ne soient pas avec le booklet.
J’ai découvert le groupe grâce à un très célèbre réseau social qui commence par "Face" et qui finit par "Book", comme quoi, Internet n’a pas apporté que du mauvais et ouvre des portes quasi infinies vers la découverte de groupes.
Première erreur de ma part, je m’attendais à écouter un groupe qui évoluait en parallèle d’Eths (notre célèbre groupe français avec sa non moins ex-célèbre chanteuse qui depuis a été admirablement remplacée).
Donc, Fake Messiah possède sa propre identité musicale, il suffit d’entendre l’excellent morceau d’ouverture "Resurrection" pour comprendre que le rapport avec Eths, qui a sûrement eu une influence ponctuelle, s’arrête là.
"Resurrection" est un morceau superbement rythmé et le chant schizophrénique d’Audrey colle à merveille à cette compo qui, je pense, nous annonce une descente vers un univers plutôt malsain.
Avant de poursuivre la chronique, je jette un œil sur le clip "Sip Of Madness" qu’a choisi le groupe pour présenter Fake Messiah au public, le choix se révèle judicieux car c’est un des meilleurs morceaux de l’album.
Le groupe a décidé de mettre en avant sa chanteuse, aussi bien dans le clip que sur le design général de l’album qui est plutôt bien réussi lui aussi. Le groupe se donne les moyens et nous propose une galette très complète, qui sent le professionnalisme, plutôt que le vite bâclé. Les fans en ont pour leur argent et c’est tant mieux !
La compo "Sip Of Madness" se rapproche un peu du morceau d’ouverture par son côté rythmé et facile à retenir. Un morceau direct, très sombre, avec une atmosphère proche de la folie. Très bonne compo, je regrette une fois de plus de ne pas avoir les textes...
Du côté de la production, je dirais que dans le packaging, album, clip et prod' vont bien ensemble. Fake Messiah a pris le temps d’offrir une très bonne production qui nous permet d’avoir une oreille attentive sur la basse.
"Nightmare", c’est aussi un putain de gros riff, le morceau est plus pêchu, le chant d’Audrey s’enfonce dans une sorte de folie ou de transe qui mériterait une camisole de force afin d’aller faire un petit tour en salle capitonnée. C’est qu’elle va finir par foutre les glandes à tout le monde la miss là !
Je vais donc avancer prudemment sur la piste suivante, "I Want To Scream"… Comme je dis toujours, un bon album se remarque au fait qu’aucun morceau ne commence de la même façon.
La compo commence donc lentement, et de manière oppressante, elle défile et ne va pas là où je l’attends, ce qui est aussi un bon point car j’attendais un moment musicalement plus brutal dans la compo, il ne se produit pas, et elle reste donc oppressante d’un bout à l’autre.
"Dear Mum" fait son entrée en scène de façon plus traditionnelle, je comprends pourquoi la chanteuse est assez mise en avant, car sa façon de nous interpréter les compos navigue entre désespoir, tristesse et folie. Chanteur ou chanteuse, la voix et le charisme sont importants, Fake Messiah l’a bien compris et campe droit dans ses bottes pour nous afficher les deux en la personne d’Audrey.
Pour conclure sur "Sip Of Madness" la grosse majorité des compos ont été au-delà de mes espoirs, quand je dis la grande majorité c’est parce que les deux derniers morceaux de l’album sont quand même plus faiblards que les autres, et ce malgré l’intervention de Lila Cruz sur "This Sign".
L’avenir est devant Fake Messiah, l’enfermement en hôpital spécialisé les guette de toute façon, alors quitte à y aller, autant partir encore plus loin dans la folie pour la suite, ils en ont largement les moyens.
Très bon album qui ne m’a pas du tout emmené là où je pensais aller.
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