Pour des raisons pratiques, j’appellerai le groupe Eximperitus. Car en effet,
Eximperituserqethhzebibšiptugakkathšulweliarzaxułum possède un nom imprononçable
fait de néologismes entre plusieurs langues pour invoquer le Seigneur des Ténèbres. Le
groupe se crée en Bielorussie en 2009, et les musiciens préfèrent l’anonymat. Un album sort
en 2016 puis c’est "Šahrartu", leur deuxième album, qui voit le jour en 2021.
L’album contient six titres aussi occultes, mystérieux, mystérieux et intrigants que le nom du
groupe. On commence avec "Šaqummatu", une introduction instrumentale pesante et entêtante,
qui débouche sur "Utpāda". Le titre est lourd mais captivant, et cette déferlante de blasts et de
hurlements sur la rythmique épaisse et dissonante du combo frappe fort. Des tonalités
lancinantes nous tiennent en haleine, puis le final nous laisse enfin reprendre notre souffle
avant Tahâdu. Le titre est plus rapide, mais également plus sombre, et ces frappes
assommantes collent parfaitement aux influences brutal death du groupe, tout comme ces
pointes de technicité.
A nouveau, les tonalités mystiques s’emparent des riffs, puis "Anhûtu"
débute. Si l’introduction est plutôt entraînante, le rouleau compresseur qui suit nous écrase
avant de nous lâcher sur un break avant de reprendre dans la violence oppressante, puis de
recommencer jusqu’au glas final. Le long silence nous mène finalement à "Inqirad", le plus
long titre. Ce morceau est une sorte de climax du death metal oppressant et dissonant du
groupe, nous donnant l’impression d’être au beau milieu de l’arrivée des ténèbres éternelles
sur Terre, menant à une apocalypse certaine. Après dix minutes, "Riqûtu", une outro
aérienne, vient clore cet album, non sans laisser cette trace de noirceur.
Eximperitus joue plus que du death metal. "Šahrartu" dispose évidemment d’une base de
riffs puissants, mais les influences du groupe sont à trouver dans l’oppression pure, la
lourdeur intense et la distorsion dérangeante.
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