A 2h du mat’, quand la vodka t’engourdit la tête, que ta journée de demain s’annonce aussi désolante que celle d’aujourd’hui, et que tu as envie d’hurler de toutes tes forces il y a d’autres remèdes que de se déchirer les cordes vocales en continuant à boire. Il y a des groupes qui te comprennent sans te connaître, qui traduisent ce que tu ressens sans que tu en aies parlé à quiconque. Ewig.Endlich fait partie de ceux-là.

L’artwork de l’album est absolument sublime, le genre de tableau qui aurait pu inspirer Monet. Le genre de photo qui donne envie de tout laisser tomber pour se barrer loin comme un certain Christopher McCandless. Parce que quand la route sur laquelle tu te trouves est terne et désolante, tu n’as qu’à prendre la première à droite vers une autre direction. C’est exactement ce que je retire de cet album. Pendant presque une heure, le groupe martèle une musique d’une violence à la fois démentielle et contenue, signe qu’il y a toujours de l’espoir même dans la plus noire des merdes. Le chant est absolument magique, toujours juste, toujours puissant, jamais sur-joué.

La musique paraît presque se suffire à elle-même mais quand la voix de Simon apparaît, on réalise à quel point le niveau s’élève encore d’un cran. L’album est constamment au meilleur niveau, il n’y a rien à jeter, il est pensé de bout en bout. Les compositions sont extrêmement variées, de mélodies douces saupoudrées de hurlements poignants à la violence des cordes que l’on gratte jusqu’au sang.

"Auf Grund" est un album qui fait du bien putain ! On l’aime dès la première écoute et on le savoure d’autant plus à chaque nouveau passage sur la platine. Leur musique est facile à appréhender bien que complexe. Les différentes émotions s’entremêlent jusqu’à produire en vous une sensation d’apaisement, de soulagement qui a le même goût de reviens-y  qu’un rail un peu trop court.