Le groupe
Biographie :

Evocation est un groupe de death metal mélodiqué suédois formé en 1991 et actuellement composé de : Marko Palmén (guitare / ex-Rajoitus), Tjompe (chant / ex-Forsaken Grief, ex-Cemetary), Gustaf Jorde (basse / Valley Of The Dead, ex-Defleshed, Crematorium, ex-Raubtier) et Simon Exner (guitare / As You Drown, ex-Eternal Chaos, ex-Ethereal). Evocation sort son premier album, "Tales From The Tomb", en Avril 2007 chez Cyclone Empire, suivi de "Dead Calm Chaos" en Octobre 2008, de "Apocalyptic" en Octobre 2010, de "Illusions Of Grandeur" en Septembre 2012 chez Century Media, et de "The Shadow Archetype" en Mars 2017 chez Metal Blade.

Discographie :

2007 : "Tales From The Tomb"
2008 : "Dead Calm Chaos"
2010 : "Apocalyptic"
2012 : "Illusions Of Grandeur"
2017 : "The Shadow Archetype"


Les chroniques


"The Shadow Archetype"
Note : 16,5/20

Douze ans. C'est le temps qu'il a fallu aux Suédois d'Evocation pour affiner leur style. Partis en 1991 en tant que groupe de death metal sous l'impulsion de Marko Palmén (guitare) et Thomas Josefsson (basse / chant, puis seulement chant), ils sont accompagnés de Janne Kenttäkumpu Bodén (batterie / choeurs) et Vesa Kenttäkumpu (guitare). Avec ce line-up, le groupe sort deux démos en 1992 avant de se séparer un an après. Cette absence leur a permis de reprendre contact en 2005 pour ressusciter le groupe avec le line-up d'origine, s'axant vers un death mélodique puissant et viscéral. C'est sous cette bannière qu'ils quatre albums entre 2007 et 2012. Si l'année 2013 fut celle du départ des frères Kenttäkumpu, ils ont été rejoints par quelques musiciens avant de titulariser le bassiste Gustaf Jorge en 2012 et le guitariste Simon Exner en 2013. Le départ du batteur Conny Pettersson (Anata, Eternal Lies) en 2015 n'a en rien entamé leur motivation, puisqu'ils s'entourent pour enregistrer "The Shadow Archetype" dont la sortie est prévue en Mars 2017 du batteur Per M. Jensen (ex-The Haunted, ex- Invocator), ainsi que de Daniel Bergstrand au mixage et de Michael "Xaay" Loranc pour l'illustration. Prêts pour une plongée au coeur des ténèbres ?

L'album commence avec l'inquiétante "Into Ruins". Deux guitares dissonantes sur un sampler, signe annonciateur du retour en force des Suédois avec un son qui en dit long sur leur motivation. Confirmation immédiate avec "Condemned To The Grave", une composition énergique avec des riffs tout aussi lourds que mélodiques, particulièrement sur le refrain avec une guitare lead démentielle ! Si vous préfériez le death mélodique à ses débuts, il faudra vous tourner vers "Modus Operandi". Piochant allègrement dans les riffs de l'âge d'or de ce style qui se renouvelle sans cesse, les blasts seront également légions pour accompagner des hurlements viscéraux. Si la vitesse vous a fait peur, restez au moins écouter "Children Of Stone" et son introduction qui flirte avec le death atmosphérique, avant de revenir à des riffs plus violents, encouragés par la voix de Thomas Josefsson. "The Coroner" ne prendra pas le temps de ménager qui que ce soit avant de lancer l'offensive. C'est sur ce morceau que les amateurs de mosh pits se régaleront le plus, car ce morceau est taillé pour le live ! Des nuques vont se briser à coup sûr lors de leurs prochains shows ! "The Shadow Archetype" arrivera de loin pour proposer un son un peu plus moderne, mais qui s'intègre parfaitement à l'ensemble avec des ronronnements de basse qui se font de plus en plus entendre, alors que "Blind Obedience" est un titre d'introduction instrumental en son clair, qui permettra aux nuques endolories de se reposer avant "Survival Of The Sickest". Peu importe que ce morceau soit parmis les plus courts, puisqu'il ne perd pas une seconde à se lancer. S'enchaînant parfaitement avec son introduction, cette pépite mélodique est à mon sens le meilleur titre de l'album. La rythmique de "Sulphur And Blood" fait clairement sentir les influences plus récentes du groupe, avec un refrain plus entêtant que les autres, alors qu'"Imperium Fall" est présent uniquement pour affirmer une fois encore le potentiel de puissance brute dont le groupe dispose. Les blasts rivaliseront avec des riffs destructeurs pour tenter d'achever notre nuque avant le dernier titre. Les riffs hypnotiques de "Dark Day Sunrise" auront pour effet de faire passer presque cinq minutes en un rien de temps avec une facilité déconcertante. Les guitares sont parfaitement accordées entre elles, et le son de basse qui ressort berce tranquillement l'auditeur avant de disparaître dans le vide... Grisant !

Si vous êtes de ceux qui pensent que le départ d'un membre fondateur signe l'arrêt du groupe, alors laissez-moi vous prouver que vous avez tort. Des quatre gaillards d'Evocation, seuls deux sont présents depuis la genèse du groupe, mais tous ont parfaitement compris le mode opératoire du groupe pour pondre des albums d'une qualité remarquable. Les scènes françaises vous accueillent à bras ouverts !


Matthieu
Mars 2017




"Illusions Of Grandeur"
Note : 13/20

Vingt ans déjà qu’Evocation balançait ses premiers riffs sur deux démos jouissives reconnues par la presse puis… plus rien pendant onze ans. De retour avec trois albums inégaux mais néanmoins pleins de rage, le combo de Göteborg s’offre de nombreuses scènes au côté de pointures du metal ; le metal restant avant tout une industrie, n’en déplaise à certains, les Suédois sont repérés par Century Media, gros média et donc gros calcul ; le résultat prend l’apparence d’"Illusions Of Grandeur", un titre évocateur à haute teneur symbolique. Car si l’objet en question est loin d’être mauvais, conséquence d’une production carrée, très (trop ?), propre digne d’une grosse sortie, l’effet finit par produire l’effet contraire de par son académisme sans saveur, son côté mainstream (le mot est lâché) trop lisse pour être authentique. Le résultat présente un manque de rage et de hargne qui faisait la réputation du groupe, notamment sur les précédents albums, mais tend plutôt vers un tempo gentillet et peu inspiré ; comme une impression de voir le groupe perdre de son âme, malgré un potentiel évidant et la voix assez envoûtante de Thomas Josefsson. L’ensemble pourrait tenir sur un EP mais pour le nouvel album d’un groupe aussi prometteur, le résultat ne tient pas la distance, souffre d’une redondance trop visible pour ne pas avoir été remarquée par les principaux intéressés. Une déception mais pour ma part sans surprise, la crise ayant bon dos dans la politique orchestrée par les "majors" du metal. Espérons qu’Evocation saura rebondir malgré les exigences mercantiles gangrénant de plus en plus ce marché.


Braindead
Octobre 2012




"Apocalyptic"
Note : 16/20

Nouvel album des Suédois d’Evocation, le groupe continue son aventure dans un death metal mélodique avec certaines pointes de black metal. Et quand on commence à écouter cet album, il est impossible de s’en délier. En effet, les rythmiques entrecoupées de mélodies sont puissantes et accrocheuses mais agissant toujours dans une certaine rapidité. Le son hurlant et dévastateur pourrait se rapprocher par moments du chant d’Hypocrisy. Même si cet album reste dans les riffs classiques du death metal, il n’en résulte pas moins un sentiment de jouissance qui montre qu’il n’y a pas besoin de faire de l’innovant qui pourrait tomber bien bas. 10 pistes qui passent trop vite au point que l’on peut se demander si l’on a bien eu le temps de tout écouter. Oui, je pense qu’il faut vraiment fermer les yeux et se concentrer pour apprécier "Apocalyptic". Ce dernier dégage une atmosphère guerrière lourde se mêlant dans une bataille de riffs saturés, d’une batterie aux jeux variés et s’imposant avec force, et d’un chant guerrier entraînant vers la bataille. Et également un autre élément appréciable, c’est la très belle jaquette de cet album pouvant illustrer l’apocalypse et l’arrivée du mal. Juste la vision de ce dessin permet de suite de deviner le style de musique du groupe et son thème. Evocation prouve par ce superbe album que le death metal suédois n’a pas fini de nous surprendre au niveau pré-apocalyptique.


JU
Décembre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.evocation.se