Eucharist annonce son retour avec un nouvel album. Quinze ans après sa précédente
sortie, le groupe mené par Markus Johnsson (guitare / chant) depuis 1989 est prêt à nous
présenter "I Am The Void", son troisième album. Simon "BloodHammer" Schilling (Marduk,
Panzerchrist, ex-Belphegor) se charge de la batterie.
L’album débute avec la mystique et mystérieuse "Shadows", une composition qui dévoilera un
black metal aux racines old school déchaînées. Les leads tranchants complètent à
merveille la base brute du morceau qui abrite ces hurlements morbides, puis "A Vast Land Of
Eternal Night" prend la suite avec des sonorités pesantes. Le son sombre est renforcé par
des éléments dissonants qui s’intègrent parfaitement au mix très direct qui alimente la
mélancolie lancinante, alors que "Goddess Of Filth (Tlazolteotl)" revient dans les sonorités
énergiques et accrocheuses. Le groove est complété par des riffs entraînants, mais le son
reste glacial, proposant un contraste intéressant avant qu’"In The Blaze Of The Blood Red
Moon" ne propose des influences death metal mélodique. Très imposant, le titre crée une
ambiance majestueuse à laquelle les leads aériens contribuent, puis "Mistress Of Nightmares"
fait revivre la rage avec des racines black / thrash. La puissance directe de la rythmique est
complétée par des harmoniques planantes, puis le groupe continue dans cette dynamique
d’énergie sombre avec "Queen Of Hades", un titre qui sait devenir très pesant tout en restant
entêtant.
Les accélérations rythment ce titre assez mélancolique qui nous laissera
finalement avec "Nexion", une composition très dissonante. L’introduction pesante accueille
des murmures angoissants avant que la rythmique n’arrive progressivement, s’enflammant
peu avant la fin pour laisser "Where The Sinister Dwell" nous enchanter avec ses douces
mélodies. La quiétude sombre se transformera en déferlante de riffs bruts avant d’accueillir
une lenteur pesante sur "In The Heart Of Infinity". Le morceau deviendra soudainement plus
aérien, proposant des mélodies dissonantes de plus en plus violentes, jusqu’à ce que "Lilith"
ne vienne enflammer le son avec ses riffs agressifs. Le titre offre quelques influences heavy
avant de revenir sur un son pesant avec "Darkness Divine", une composition qui propose un
mélange entre agressivité brute et harmoniques hypnotiques qui remontent aux racines du
style. Le son dévoile une certaine technicité planante avant qu'"I Am The Void", la dernière
composition, ne vienne refermer l’album avec plus de neuf minutes d’une noirceur
mélodieuse, entraînante, et parfois plus profonde, comme sur ce break aérien.
La renaissance d’Eucharist annonce également un tournant pour le groupe. Désormais
orienté sur un black metal aux multiples influences, "I Am The Void" nous proposera des
mélodies entêtantes, des rythmiques brutes, des passages majestueux et une rage old
school pendant plus d’une heure. Un véritable bonheur.
|
|