Es La Guerilla fait partie de ces groupes comme 100 Demons ou Inside Conflict pour citer un groupe Français qui ont un peu délaissé leur metal-hardcore des débuts pour se diriger vers un metal beaucoup plus lourd où les passages hardcore sont de moins en moins prononcés. Certes on retrouve une intonation hardcore au niveau du chant, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler la voix d'Evan Seinfeld de Biohazard (la voix la plus grave), mais au niveau strictement musical il n'y a plus ces breaks typiques hardcore qui faisaient la force du précédent maxi, la comparaison qui était auparavant évoquée avec L'Esprit Du Clan ne tient plus la route ici. Es La Guerilla cherche peut-être par là à se détacher de ses influences et à produire une musique bien plus personnelle. Tout au long de l'album, le groupe Parisien prend un malin plaisir à nous assomer avec ces riffs et ces sonorités lourdingues. Pour faire simple, imaginez un peu ce que donnerait un mélange de Pantera, de Down, de Crowbar et d'Entombed. Il n'est pas ici question de caricaturer la musique d'Es La Guerilla avec des étiquettes mais plutôt de chercher des ressemblances existantes pour montrer à quel point le groupe a changé artistiquement parlant. Les cinq Guerilleros nous ont également pondu des compos qui, pour certaines, dépassent les 6 minutes ... pour notre plus grand plaisir si on aime, pour notre plus grand malheur si on est pas fan. Cet album n'est pas bâti sur une volonté d'agressivité et de percussion mais plus sur une volonté de lourdeur et d'ambiance générale pesante. Pour conclure, le groupe le dit très bien dans le dernier titre : "We didn't come to play ... viva la guerilla !".