Le groupe
Biographie :

Eschaton est un groupe de death metal technique américain formé en 2006 et actuellement composé de : Darren Cesca (batterie / Cytolysis, Goratory, Pillory, Serpent Of Gnosis), Josh Berry (guitare), Scott Bradley (basse / Inanimate Existence), Christian Münzner (guitare / Eternity's End, Retromorphosis) et Mac Smith (chant / Abyssalis, Apogean, Arlen City Massacre, Hammer Of Dawn). Eschaton sort son premier album, "Sentinel Apocalypse", en Mai 2015 chez Unique Leader Records, suivi de "Death Obsession" en Septembre 2019, et de "Techtalitarian" en Mai 2025 chez Transcending Obscurity Records.

Discographie :

2010 : "Wake Of The Ophidian" (EP)
2015 : "Sentinel Apocalypse"
2019 : "Death Obsession"
2025 : "Techtalitarian"


Les chroniques


"Techtalitarian"
Note : 19/20

L’apocalypse approche chez Eschaton. Fraîchement signés chez Transcending Obscurity Records, le groupe réunissant Josh Berry (guitare), Mac Smith (chant, Apogean, Abyssalis, Hammer Of Dawn), Christian Muenzner (guitare, Retromorphosis, Eternity's End, ex-Necrophagist, ex-Obscura, ex-Alkaloid…), Darren Cesca (batterie, Goratory, Serpents Of Gnosis, Pillory, ex-Deeds Of Flesh, ex-Arsis) et Scott Bradley (basse, Inanimate Existence) annonce la sortie de son troisième album, "Techtalitarian".

"Inferior Superior" nous accorde un court instant pour nous préparer, mais la complexité et la rage ne vont pas tarder à se mêler pour créer une vague aussi dévastatrice que contrôlée où blast et leads perçants foncent droit sur nous. Les hurlements de Mac sont eux aussi ravageurs peu importe la forme, rivalisant avec la déferlante qui nous propulse vers "Devour The Contrarian" où les riffs saccadés reviennent en force créer une véritable cascade de violence où chaque instrument est millimétré. Le solo final nous conduit à "Blood Of The People" où le groupe nous offre quelques secondes de répit avant de s’embraser à nouveau et proposer une lourdeur cataclysmique pour accompagner le torrent de violence où chaque élément est enchaîné pour créer une agression constante, uniquement arrêtée par l’intro mystique d’"Hellfire's Woe" avant que le son ne reparte à toute allure. Il sera parfois légèrement entrecoupé de notes de piano mais reste dédié à la véhémence de sa rythmique travaillée alors que les choeurs annonceront la transition vers "The Bellicose Duality" qui dévoile un groove brut et accrocheur qui complète l’approche syncopée.

Si le titre est loin d’être adapté à un public de néophyte, il est suivi par "Econocracy" qui adopte quelques touches grandioses que l’on croirait empruntées aux plus grandes symphonies avant de véritablement lâcher les rênes, nous molestant jusqu’à ce qu’"Antimatter" ne prenne sa place. On se retrouve une fois de plus confronté à un rythme soutenu où chaque instrument ajoute sa patte vive et précise à l’ouvrage, puis les musiciens ralentissent un court instant pour assurer la transition avec "Techtalitarian", le morceau éponyme, avant de reprendre une vitesse plus habituelle. Les harmoniques incessantes créent un climat relativement inquiétant qui contraste avec les morceaux précédents, mais qui colle parfaitement à "The Sufferer's Dichotomy" qui assure une sorte de continuité logique entre les deux parties de l’univers. Une partie plus lourde servira à la fois de mosh part et de base à un solo torturé, puis "Castle Strnad" vient refermer l’album en délivrant une dernière dose de riffs hautement complexes, mais également en proposant un petit hommage à un musicien que vous connaissez tous, et qui nous a quittés en 2022.

Lorsque l’on parle de technicité dans le death metal, il est facile de faire n’importe quoi, mais pas quand on connait le CV des membres d’Eschaton. "Techtalitarian" est sans aucun doute l’un des albums les plus léchés et ravageurs de l’année, mettant la barre terriblement haut pour les sorties du second semestre !


Matthieu
Mai 2025




"Sentinel Apocalypse"
Note : 16/20

Si je vous dis Eschaton, vous me répondez ? Anaal Nathrakh ? Perdu. Eschaton, c'est le nom d'un groupe de technical deathcore bien violent qui nous vient tout droit des États-Unis pour bien envoyer du pâté. Après un premier EP sorti en 2010, "Sentinel Apocalypse" est le premier véritable album du groupe, et autant dire que ça valait le coup d'attendre. Derrière ce nom totalement pourri et fort peu original (pour ne pas dire "déjà pris et repris") se cache pourtant une jolie surprise.

Sur ce concept post-apocalyptique, on trouve deux énormes gratteux qui répondent au doux nom de Berry (rien à voir avec Chuck, quoique…) et surtout Darren Cesca à la batterie. Vous ne le connaissez pas ? Moi non plus, mais pourtant, ses coups de baguettes dévastateurs vous seront sans doute familiers, puisqu'il a cogné de la grosse caisse dans de nombreux groupes plus ou moins connus : Incinerate, Pillory, Goratory, Vile, Burn In Silence, Rhadamanthys, Virulence etc… Si je tiens tant à insister sur ce personnage, c'est que son empreinte est très présente sur "Sentinel Apocalypse". D'un bout à l'autre de l'album, ça mitraille de tous les côtés, il nous tartine du coup de marteau-piqueur dans la cervelle non stop, son talent est tout simplement monstrueux. Ça m'a d'ailleurs rappelé celui de Kevin Foley (Benighted, entre autres), capable d'offrir une identité propre à un groupe rien qu'avec ses baguettes. Chapeau.

La technique de haut niveau ne se limite pas à la batterie, puisque les deux guitaristes eux aussi nous en mettent plein la gueule. En plus des riffs lourds et puissants du death, on trouve des solos totalement hallucinants, en mode "guitare hero style", à une vitesse folle, à nous en faire perdre la tête ! Autant dire ici qu'on est clairement dans la cour des grands. D'ailleurs, nombreux sont les excellents groupes auxquels on pourrait (déjà ?) comparer Eschaton (à chaque fois que je l'écris, je prononce "hey chaton" dans ma tête, c'est troublant), de Carnifex à The faceless, de Suicide Silence à Necrophagist, et j'en passe. En plus de tout ça, l'univers du groupe est assez particulier, entre science-fiction et guerre des machines, une sorte de Terminator où chaque rayon laser serait un hurlement guttural déchirant l'hymen de Sarah Connor. Comme l'illustre la pochette très colorée de cet album, on perçoit également un côté psychédélique derrière cet enchaînement de violence musicale, un mélange de nuances flashy venues des cieux pour nous assommer d'un coup de pelle.

Au final, on se retrouve donc avec onze pistes suffisamment variées et équilibrées, sans la moindre baisse de régime, sans mauvaise surprise et surtout avec cette délicieuse sensation du travail bien fait. Il n'y a plus qu'à souhaiter à nos amis félins de réussir à se démarquer de la concurrence américaine, chose qui ne sera pas du tout aisée quand on sait à quel point les États-Unis sont productifs en la matière. To be suivre (or not to be)…


Grouge
Mai 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/eschatonmetal