Les groupes
Biographie :

Escarres : C'est en 2005 que Mignon (batteur d'Anarchophobia) et JP (chanteur d'Headust) décidèrent d'unir leurs efforts pour faire du bruit. Mais pas n'importe quel bruit... Un bruit déstructuré et rock 'n' roll qui vient des tripes... Rejoints quelques temps après par Boris (bassiste dans Dolom), puis par Gaetan (chanteur dans Desenza) Escarres est enfin né début 2006. En Juillet 2006, le groupe est entré en studio pour enregistrer ses 5 premières chansons. 4 d'entre elles sont pressées sur un split coproduit par Bent Records, avec le groupe Greenwald de Rouen. C'est avec la sortie de ce split fin Octobre qu'une tournée de 8 dates avec Greenwald dans l'Est et le Sud de la France commence. Projet pour 2007 : Des dates un peu partout + une tournée de 15 jours en Avril (Nord, Angleterre, Ouest de la France).

Greenwald : Résultant d'une longue amitié, Greenwald fut formé en Février 2005. Malgré de nombreux changements de line up, le groupe peaufina son esthétique musicale et effectua une cinquantaine de dates en France et en Belgique. Aujourd'hui le groupe s'emploie à développer une musique proche d'ambiances lourdes et oppressantes à la Neurosis tout en gardant une brutalité propre à Aborted. Leur dernier effort est paru sur le split Escarres/Greenwald "Strum Und Drang Act I" sorti le 27 Octobre sur Bent Records.

Discographie :

2006 : "Strum Und Drang Act I"


La chronique


La première partie de ce split CD "Strum Und Drang Act I" que se partagent Escarres et Greenwald est assurée par ces premiers, avec un titre au nom provocateur mais néanmoins proche de l'intensité de la musique contenue : "Ma Femme Est Un Punching Ball". Où placer Escarres ? Entre Nirvana et The Dillinger Escape Plan ou entre Neurosis et Textures ? Bref, le son d'Escarres a un côté vintage éloigné de la lourdeur des combos death ou hardcore purs et durs et s'approche de ce fait plus des formations nu rock ou grunge. Cependant il correspond tout à fait à l'ambiance déstructurée sur laquelle travaille le groupe ; courtes mosh-parts, riffs rapides et précisément développés… Les chansons évoluent autour des quatre éléments du groupe en leur laissant alternativement champs libre pour ensuite partir de front et tout ravager. Mais en fait "déstructurée" n'est pas le mot exact. "Destructive" serait plus juste tellement on en prend plein sa poire du début à la fin. Écouter les quatre titres présents sur ce split est comme descendre une pente sur un vélo neuf mais sans freins. Ça va à toute vitesse, on flippe de se croûter tout le long, mais au final la montée d'adrénaline était géniale. La voix, qui me fait un peu penser à un Nostromo dans toute sa splendeur, attaque tout de suite en hurlant sur le premier titre, et renchérit sur le second, "Amen City" avant de s'accorder une courte interlude plaintive sur "Croûte Que Coûte" #3 puis repart de plus belle. Troisième titre qui d'ailleurs comprend un solo de guitare très Meshuggesque, presque arythmique mais surtout virtuose. Il a au moins le mérite de capter l'attention et de donner envie de le réécouter. L'harmonie guitare/basse sur ce passage est d'ailleurs parfaite en remplace allègrement un duo conventionnel de guitares. La batterie de son côté, sans être trop présente, entraîne le tout en tenant un rythme effréné tout le long de ses quatre titres. J'apprécie particulièrement "Bebop Vs Rocksteady", quatrième titre complètement barré, un peu plus abordable que les autres, mais deux fois plus énergique et très violent. Le jeune groupe Escarres est sans conteste une valeur sûre de la scène underground Française et le professionnalisme du son de ce premier split et de ses chansons doit donner sans conteste l'envie à tous les bookers et organisateurs de les faire monter sur scène… et si ce n'est pas le cas rapidement, je deviens végétarien ! C'est donc Greenwald qui clôture "Sturm Und Drang Act I". Quatre titres d'un metal très ambiancé au fort accent death, débarrassé de tout élément superflu, vu que Greenwald est en fait un duo batterie / guitare. Le premier titre "Rise Tide" fait figure d'intro musicale plutôt atmosphérique avec un bonne partie de percussions et un riff de guitare faisant penser à Gojira sur son premier album. Le duo enchaîne de suite sur quelque chose de bien plus énervé avec "The Herd", titre slalomant entre hardcore et death atmosphérique. Le thème de ce deuxième titre est d'ailleurs lié à celui du premier. Il est judicieux de le préciser tant l'idée d'intégrer un fil conducteur est bonne et malheureusement peu répandue. Greenwald aborde ainsi une vision de la musique faisant preuve de réflexion et dont la personnalité ne s'arrête pas à l'univers des créateurs. L'avant dernier titre est à nouveau un titre entièrement musical très planant mais dans lequel on entre facilement et où on se laisse rapidement emporter par la mélodie avant d'être sorti de sa torpeur par "Mind's Gap", dernier titre proche de Meshuggah car très saccadé et lourd, mais fortement imprégné de l'ambiance que le groupe a construit jusque là avec les 3 titres précédents. Bref, Greenwald nous aide à aborder la musique, et le metal, différemment. On espère alors avoir l'occasion de renouveler l'expérience et de l'approfondir grâce à un album complet.


La Patte de l'Ours
Janvier 2007


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.myspace.com/bentrecordsfrance