Le groupe
Biographie :

En Octobre 2007, Frédéric (basse) et Jonathan (guitare) se rencontrent par l'intermédiaire d'un ami commun et décident de s'associer afin de créer un projet musical ambitieux synthétisant leurs différentes influences : metal, progressif, black, death, atmo, rock... Après plusieurs auditions, Silvère (batterie) rejoint le groupe en Janvier 2008. En Mars, c'est Léa (chant) qui vient compléter le line-up. Le groupe crée son propre répertoire, rôde ses morceaux et se choisit un nom, une identité : Eresis. Parallèlement le groupe hésite entre recruter un deuxième guitariste ou un claviériste, mais ne trouve pas la perle rare. En Janvier 2009, la formation réalise son premier concert, dans un pub à Cesson (91). Finalement, courant Mars 2009 tout se précipite. Léa, accaparée par d'autres activités (théâtre), quitte le groupe. Très rapidement un nouveau chanteur est intéressé par le projet : Nico. Sa palette vocale, sa motivation et une très bonne entente sur le plan humain vont donner un nouveau départ à Eresis. Au même moment, l'élément manquant tant attendu est découvert pour assurer les claviers : Rémi, dont le talent s'étendra bientôt à la guitare acoustique et aux chœurs. La formation actuelle d'Eresis est née. Désormais le groupe va pouvoir s'investir intensivement dans les répétitions, la composition et les concerts. Dans les mois qui suivent, et dans le cadre du tremplin Fallenfest, le groupe participe à trois concerts : au Capitol studio, à la Boule noire et enfin au Trabendo. En Février 2010, Eresis joue également au Klub à Châtelet. Après cette expérience live, une nouvelle étape semble s'imposer : enregistrer une première démo pour diffuser notre musique auprès du public et faciliter notre recherche de concerts. Un premier morceau est enregistré au Capitol studio en Février, puis deux autres au Hybreed studio en Avril. Le mixage est finalisé en Juillet. Le CD, qui comporte également deux plages vidéos tirées du concert à la Boule noire, est pressé en Septembre 2010. Armé de nombreuses compositions, d'une cohésion durable et des moyens de diffuser sa musique, Eresis se dote désormais de nouveaux objectifs : multiplier les concerts, enregistrer un album, se créer un véritable public et continuer à se faire plaisir en jouant de la musique.

Discographie :

2010 : "Eresis" (EP)
2013 : "Shedding Madness"
2018 : "Destructive Knowledge"


Les chroniques


"Destructive Knowledge"
Note : 15/20

Sadist – Spellbound Vous vous souvenez d'Eresis qui avait sorti "Shedding Madness" en 2013 ? Ils sont de retour avec "Destructive Knowledge" et un changement de taille puisque l'on passe cette fois d'un chanteur à une chanteuse ! C'est Carole Rainsard qui prend la place de Nico et on va voir de suite ce que donne l'Eresis nouvelle mouture.

"Shedding Madness" montrait déjà une grosse variété de sonorités différentes, un mélange de plusieurs styles et des compositions plutôt solides qui laissaient présager du bon pour la suite. Pas de changement de cap, le groupe évolue toujours dans le metal progressif et on retrouve bien vite la variété, la complexité et les mélodies auxquelles le groupe nous avait habitué avec son premier album. Le chant de Carole crée évidemment un petit changement mais pas d'inquiétude, sa voix peut passer d'un chant rock ou metal à des parties plus lyriques donc la large palette vocale est toujours de mise. Les morceaux sont une fois de plus assez longs et tournent souvent autour des sept ou huit minutes, pour une durée totale de soixante-dix minutes. Autant dire que comme son prédécesseur, "Destructive Knowledge" va exiger toute votre attention et que la virée en montagnes russes est toujours au programme ! "Count Down On Earth" débute d'ailleurs l'album à cheval entre le metal progressif, le heavy, le néo-classique, le tout avec des ambiances appuyés par de légères orchestrations. "As Somebody Civilized", quant à lui, balance une ambiance un peu plus sombre et inquiétante avec des structures un peu plus tordues et moins directes. Bref, au fil de ce nouvel album, Eresis confirme qu'il n'a rien perdu de sa capacité à varier les plaisirs et à passer d'une ambiance à l'autre. On sent clairement cette envie de ne pas s'imposer de barrières stylistiques et d'aller là où ils ont envie d'aller, imposant par là même une certaine ouverture d'esprit sous peine de se perdre en cours de route. Surtout qu'avec une durée de plus d'une heure, vous allez en voir passer des paysages différents !

On peut éventuellement sentir aussi un visage peut-être un peu moins dur et plus rock que sur "Shedding Madness", mais c'est peut-être dû au fait que Nico plaçait quelques growls et parties de chant plus extrêmes que l'on ne retrouve pas sur "Destructive Knowledge". Toujours est-il que la mélodie et les émotions sont bien là, les orchestrations ont pris un peu plus de place mais restent relativement discrètes et les morceaux sont toujours aussi versatiles. Il n'est pas rare d'entendre plusieurs changements de style au sein du même morceau, ce que le groupe faisait déjà sur son précédent album d'ailleurs, prouvant par là même que sa personnalité est toujours là malgré un line-up légèrement remanié. Si les influences extrêmes ont disparu, il reste encore pas mal de choses chez Eresis, un morceau comme "Visions" passe du metal accrocheur et sombre à des sonorités presque latino sans broncher, "Absence" nous balance quelques délires jazzy ou barrés et les six dernières pistes sont en fait un seul morceau en plusieurs parties qui se fait un plaisir de nous en faire voir de toutes les couleurs. Il va falloir une paire d'écoutes cette fois encore pour pouvoir s'y retrouver mais cela garantit au moins une bonne durée à cet album touffu, dense et riche. Pour le son, certains reprocheront peut-être un petit manque de patate mais l'album est autoproduit et sonne tout de même plutôt bien, le principal étant que cela n'agresse pas les oreilles et que l'on entende tout le monde distinctement, ce qui est le cas sur ce nouvel album.

Nouvel album un peu plus soft que le précédent mais toujours varié, riche et exigeant en termes d'ouverture d'esprit. Déconseillé aux frileux des tympans, pour les autres vous avez là un groupe de metal prog qui se fout des barrières (vraiment prog donc) et qui va vous faire voir du paysage pendant soixante-dix minutes.


Murderworks
Janvier 2019




"Hyaena"
Note : 15/20

Les Français d'Eresis sont du genre à prendre le temps de bien faire les choses, car si ce "Shedding Madness" est déjà enregistré depuis 2012, il n'est sorti qu'en 2013. Premier album sorti en autoproduction, et déjà un premier pavé puisqu'il totalise pas moins de 74 minutes au compteur ! Et comme l'engin constitue une sorte de montagne russe musicale, je vous garantis que les premières écoutes risquent d'être éprouvantes.

Parce que oui, Eresis donne un dans un metal prog extrêmement touffu, qui dépasse plusieurs fois le strict cadre du metal pour s'aventurer dans des terres moins fréquentée par les chevelus en tous genres. L'exemple type de l'album qu'il va falloir vous mettre une paire de fois dans les oreilles avant de comprendre réellement où le groupe veut en venir, le groupe appréciant particulièrement nous bousculer dans tous les sens. Pour le coup c'est bien un rock / metal / prog dans le sens noble du terme, Eresis ne se gêne pas pour expérimenter et faire des mélanges a priori contre nature. Personnellement j'ai bloqué sur certains passages, par exemple le break quasiment reggae de "Being" avec un chant se rapprochant de Taz j'avoue que ça a du mal à passer (certains petits délires vocaux pourraient éventuellement rappeler les multiples escapades solo de Mike Patton, dont je ne suis pas très friand, ceci expliquant cela). Mais que ce soit pour la musique ou pour le chant de Nico, le tout est tellement riche qu'il y aura forcément des passages qui ne plairont pas à tout le monde. Parce qu'il faut préciser que techniquement c'est assez impressionnant aussi, que ce soit le chanteur qui arrive à faire à peu près ce qu'il veut de sa voix (si on ne connaît pas le line-up, on se dit qu'ils sont plusieurs pour arriver à ce résultat ) ou les musiciens qui cassent le rythme constamment et qui enchaînent les moments de bravoure technique, on peut dire qu'on en prend plein les oreilles ! Pas de débordements démonstratifs en tout cas, malgré les changements de rythmique et la richesse des influences, "Shedding Madness" se concentre sur la mélodie, l'émotion et l'efficacité.

J'ai quand même eu l'impression de ressentir par moments un léger manque de cohésion, le groupe m'a perdu à certains passages dont l'enchaînement ne me paraissait pas assez naturel. Petite erreur de jeunesse qui s'explique par le nombre hallucinant de sonorités qui se mélangent là dedans, d'autant que quelques passages sur 74 minutes ne représentent pas non plus un énorme défaut. En dehors de ça, Eresis est capable de pondre de superbes mélodies et les passages les plus softs et les plus riches en ambiances sont excellents, ces gars-là ont un sens de la mélodie évident et on tombe plus d'une fois sur des morceaux de toute beauté. Il y a un très gros potentiel chez ce groupe, le talent de composition est là il n'y a aucun doute là-dessus. Manier tant d'éléments venant d'horizons différents n'est pas donné à tout le monde, et en dehors de ce que je considère comme étant quelques maladresses, le groupe s'en sort carrément bien. En tout cas vous êtes prévenus, Eresis pratique une musique exigeante et il va falloir vous plonger dedans sérieusement avant de vous y retrouver.

Même si certaines choses ne m'ont pas spécialement plu, je dois avouer que ce premier essai est impressionnant dans le genre, et je ne peux qu'encourager Eresis dans cette voie. Vu la richesse de ce "Shedding Madness", il est logique que certains passages ne plaisent pas à tout le monde, mais le groupe sait clairement ce qu'il fait et ce premier essai regorge de très bonnes choses. Sachant que l'album a été enregistré en 2012 on se dit que le groupe a évolué depuis, et si les quelques petites erreurs de jeunesse présentes ici sont corrigées, ça peut faire très mal ! J'invite donc tous les amateurs de prog à jeter une oreille sur ce premier monstre de 74 minutes, ce "Shedding Madness" mérite toute votre attention.


Murderworks
Mars 2014


Conclusion
Le site officiel : www.eresis.bandcamp.com