Le groupe
Biographie :

Nicolas Pingnelain (composition, guitares, machines), après quelques expériences en groupe derrière lui, fonde le projet en solitaire en 2010. Il croise sur la route, l’année suivante, Emmanuel Lévy (chant, Wormfood, ex-Carnival In Coal). Les canevas musicaux sont en voie d’achèvement lorsque ce dernier pose les premières et graves lignes de chant. Elles font immédiatement écho, révélant aux deux hommes une mutuelle complémentarité. Une alchimie.

Discographie :

2013 : "Resilient"
2015 : "Sideremesis"


Les chroniques


"Sideremesis"
Note : 16/20

Erdh m'avait agréablement surpris avec son premier album "Resilient", qui pouvait être comparé en gros à la bande son d'un film de science-fiction. Un mélange de gothique, de metal, d'influences electro indus pour un album aussi froid que bon. Le groupe est cette fois de retour avec un EP de 24 minutes nommé "Sideremesis", lui permettant de se rendre cette fois vers des sonorités bien plus électroniques.

Un EP qui nous permet de découvrir 3 morceaux inédits et un remix de "Pink Circuit", morceau originellement présent sur "Resilient" et qui présentait déjà pas mal d'affinités avec les sonorités electro justement. Son remix par contre l'est entièrement, logique puisque c'est le propos de cet EP qui, mine de rien, montre que le groupe ne s'impose aucune barrière. Un remix tout aussi froid et paradoxalement accrocheur que l'original, amplifiant le côté parfois synthétique et désincarné de la musique de Erdh. Synthétique dans le bon sens du terme, un aspect dû au fait que la musique du groupe est souvent glaciale et presque déshumanisée. La qualité de ce remix n'a rien d'étonnant puisqu'il est effectué par les vétérans de Mlda Fronta qui n'ont plus rien à prouver sur cette scène depuis un bon moment maintenant. Mais ne nous attardons pas seulement sur ce remix, les trois inédits valant largement le coup d'oreille si je puis dire.

Et Erdh décide de frapper fort d'entrée de jeu avec "Sideremesis" justement qui ouvre l'album avec ses 10 minutes 45 ! On retrouve sans grand étonnement des ambiances extrêmement froides, de l'electro glauque avec toujours ce chant d'outre-tombe et des paroles loin d'être joyeuses elles aussi. Le groupe confirme en tout cas sa facilité à créer une musique immersive, presque visuelle, encore une fois digne d'une bande sonore d'un film encore à faire. Les deux morceaux qui le suivent, "Backup 1011" et "E-Creed" ne s'étirent pas autant mais n'en sont pas moins bons. "E-Creed" présente d'ailleurs un visage un peu plus bruitiste, un peu plus indus par moments. Je serais tenté de dire que cet EP, par ses expérimentations électroniques, est réservé aux plus ouverts d'entre vous, mais l'avertissement est inutile puisque vous aimez la musique du groupe c'est que vous l'êtes déjà. De toute façon, si la forme change sur ces morceaux, le fond est le même, la personnalité du groupe n'a pas changé et est aisément reconnaissable.

Un EP très intéressant qui, en plus de nous donner des nouvelles de Erdh, confirme le talent du groupe, que demande le peuple ? Définitivement un groupe à surveiller de très près.


Murderworks
Décembre 2015




"Resilient"
Note : 16/20

Erdh est un projet créé par Nicolas Pingnelain en 2010, rejoint en 2012 par Emmanuel Lévy (Wormfood) et dont la collaboration a permis d'accoucher cette année d'un premier album nommé "Resilient". Sorti un peu de nulle part, cet album risque de faire un minimum de bruit, parce que la qualité est carrément au rendez-vous.

Pour ce qui est de classer la bête, ça va être assez compliqué, c'est un mélange d'influences tellement diverses qu'on ne peut pas réduire tout ça à une étiquette. Les membres du groupe parlent de "Cinematic Metal" et ça colle effectivement, dans le sens où "Resilient" va développer une musique très visuelle. Les ambiances très froides, tantôt électroniques tantôt mécaniques, une musique déshumanisée qui peut rappeler certaines oeuvres fantastiques ou science-fiction. Plus concrètement, on nage dans une musique d'inspiration clairement gothique, on sent les influences des classiques du genre même si celles-ci sont noyées dans l'identité Erdh. En plus de ça on a bien entendu quelques riffs qui montrent bien le background metal, mais les puristes hurleront à l'écoute de cet album. Comme je le disais, ça devrait plutôt toucher les amateurs d'indus ou de goth puisque la principale inspiration vient de là je pense, en tout cas c'est l'impression que j'ai à l'écoute.

Pour ce qui est du pendant metal, le groupe cite, et je suis d'accord avec lui, Paradise lost et Type O Negative, ça s'entend dans certains riffs ou dans le chant. Personnellement j'y ai aussi un peu entendu de Robert Smith dans le chant, et du In The Woods dans certaines ambiances et dans le chant aussi d'ailleurs. N'allez pas penser pour autant que Erdh n'est qu'un assemblage de différents groupes, pour un premier album le groupe développe déjà une personnalité intéressante et une facilité à créer des ambiances glaciales et terriblement prenantes. Les morceaux tournent régulièrement autour des 6 ou 7 minutes et le tout passe comme une lettre à la poste, enfin pour ceux qui sont habitués à ce genre de musique portée sur les ambiances. Parce que ça reste quand même riche et relativement difficile d'accès, il va falloir plusieurs écoutes pour cerner où Erdh veut en venir et pour s'imprégner pleinement du climat que le groupe développe tout au long des 48 minutes que dure ce "Resilient".

Mais une fois ce palier dépassé, on ne regrette pas de lui avoir donné une chance, que ce soit dans les riffs, les mélodies, le chant, les arrangements, on sent que rien n'a été laissé au hasard et on se laisse embarquer dans ce monde à la Dark City. Bien entendu c'est vivement déconseillé aux plus bourrins d'entre vous, pas de violence ici, du moins pas sur la forme. Parce que dans le fond on est quand même pas mal secoué, c'est à la fois beau, froid, glauque, inquiétant et baigné dans une mélancolie digne de Paradise Lost. C'est là qu'on comprend le coup du "Cinematic Metal", une fois imprégné de toutes ces ambiances on imagine effectivement qu'un court métrage pourrait calquer tout ça en images. C'est finalement la bande son d'un film fantastique / science-fiction qui n'existe pas, c'est peut être encore la meilleure façon de bien appréhender l'album.

En tout cas pour un groupe qui a débarqué sans prévenir, Erdh a frappé fort tout de suite, "Resilient" en dehors de ses influences, peut-être encore trop marquées, est assez bluffant. En termes de qualité pure, il n'y a pas grand chose à jeter, en dehors peut-être de deux ou trois longueurs par ci par là mais rien de bien méchant. En tout cas ce "Resilient" est vivement conseillé aux amateurs d'ambiances froides et de musique un tant soit peu aventureuse. Quant à moi, je vais surveiller ce projet de très près, ça pourrait devenir du très lourd à l'avenir !


Murderworks
Avril 2013


Conclusion
Le site officiel : www.erdh.net