Le groupe
Biographie :

Epysode est le projet metal progressif du Belge Samuel Arkan du groupe Virus IV. Pour ses albums, il s'entoure de différents vocalistes et musiciens, notamment Magali Luyten (Virus IV, Beautiful Sin, Ayreon), Rick Altzi (At Vance, Thunderstone), Léo Margarit (Pain Of Salvation, Ruud Jolie), Christophe Godin (Gnô, Morglbl Trio), Tom Englund (Evergrey), Mike LePond (Symphony X), Ida Haukland (Triosphere) ou encore Julien Spreutels (Ethernity). Après un premier album, "Obsessions", sorti en 2011 chez AFM Records, Epysode revient avec "Fantasmagoria" en Octobre 2013.

Discographie :

2011 : "Obsessions"
2013 : "Fantasmagoria"


Les chroniques


"Fantasmagoria"
Note : 18/20

Il y a 2 ans un groupe sortait de l'ombre sans prévenir avec un cast de malade et un premier album de très haut niveau, le tout mené par Samuel Arkan qui nous avait concocté d'entrée de jeu un album concept. Le groupe en question s'appelle Epysode et revient après 2 ans de silence avec "Fantasmagoria", qui, sans être une suite directe, fait un lien avec l'intrigue de certains personnages précédemment présentés. Et musicalement c'est le même constat, la patte Epysode est toujours là et la qualité aussi, mais on va voir ça en détail tout de suite.

Depuis le précédent album, ce groupe a le don de rassembler toute une pelletée de talents, c'est toujours le cas avec cette fois Tom Englund (Evergrey), Henning Basse (Metalium), Mike Lepond (Symphony X), Simone Mularoni (DGM) pour les plus connus, et avec toujours Léo Margarit (Pain Of salvation) à la batterie et Julien Spreutels (Ethernity) aux claviers. Bref c'est pas vraiment un rassemblement de manchots, et quand vous associez tous ces noms au talent de composition de Samuel Arkan, ça donne de la dynamite. Parce que même si on reconnaît de suite la musique du groupe il faut avouer qu'il a encore affiné la formule, ce "Fantasmagoria" est un enchaînement de morceaux directs, percutants, et touchants à la fois ! Epysode manie l'équilibre agressivité / mélodie / ambiances glauques à la perfection et trouve le moyen de pondre un album d'un peu plus d'une heure sans aucun passage à vide ! En gros, la gestion du line-up nous fait penser à Ayreon et le don de composer des morceaux à la fois tubesques et profonds nous ramène à Evergrey ou à ce qu'Adagio a fait de plus sombre et couillu. Pas pour rien que Tom Englund est venu pousser la chansonnette cette fois, malgré le fait que comme je l'ai déjà dit la musique d'Epysode a sa propre personnalité. Sans compter que Samuel Arkan sait varier les plaisirs et qu'on a droit à toute une palette d'ambiances sur "Fantasmagoria", rien de plus logique pour un album concept.

Ceux qui aiment leur metal progressif sans débauche technique et avec de gros riffs de bûcherons et des ambiances sombres seront aux anges, "Fantasmagoria" s'écoute sans déplaisir et je l'ai déjà fait passer en boucle une paire de fois depuis sa sortie. Il suffit de jeter une oreille sur des morceaux comme "Unreal", "The Black Parade", "Venom", "The Arch", "The Morning Rose" ou encore "Fantasmagoria" pour se rendre compte de la qualité de la chose. De toute façon, c'est pas compliqué, je crois qu'aucune seconde de cet album n'est à jeter ! "Obsessions" mettait déjà une bonne baffe en 2011 et j'avais dit que si le groupe continuait sur cette lancée il devrait commencer à se faire un nom. Avec un deuxième album pareil, on peut aisément dire qu'Epysode a largement transformé l'essai et s'impose comme un des monstres du metal prog tendance agressif et sombre ! Pour faire simple, le groupe a appliqué le fameux théorème de Monsieur Plus, vous prenez tout ce qu'il y avait de bon sur le premier album et vous le poussez encore plus ! C'est comme ça qu'on pourrait résumer ce "Fantasmagoria" finalement, c'est le premier album mais encore mieux. Tout ce que j'ai apprécié sur "Obsessions", je le retrouve ici de façon encore plus maîtrisée. Je tiens d'ailleurs à signaler qu'un bel effort à aussi été fait au niveau du livret, on y retrouve les paroles bien entendu mais aussi des explications à propos de l'histoire, des nouveaux personnages, de leurs liens avec ceux du premier album etc...

Finalement, je ne sais si c'est le manque de succès de tout ce qui a trait au metal prog en France, ou si c'est le fait d'être sur le net qui fausse ma perception, mais je n'ai pas l'impression que la sortie de cet album déchaîne les passions. Et c'est bien dommage, parce qu'entre le casting vocal de malade et la qualité des deux albums, la popularité de ce groupe aurait déjà dû exploser. Bon, le fait de ne pas pouvoir se produire en live doit jouer aussi, c'est quand même le meilleur moyen pour un groupe de metal de se faire connaître. Et vu le monde que ramènent les albums d'Epysode, il serait bien difficile de tous les réunir en même temps sur une tournée, ce qui est frustrant parce qu'un concert comme ça pourrait avoir de la gueule ! Mais bon, on ne va pas faire la fine bouche, le groupe nous a déjà livré pour l'instant deux excellents albums concepts, et tout fan de metal prog qui se respecte se doit d'y jeter une oreille.


Murderworks
Décembre 2013




"Obsessions"
Note : 18/20

Attention gros morceau inside pour les amateurs de prog, le premier album du projet de Samuel Arkan "Obsessions" est arrivé depuis le 26 Août. Le guitariste de Virus IV s’est entouré en allant chercher du beau monde : Kristoffer Gildenlöw à la basse (Pain Of salvation), Christophe Godin (Morglbl Trio) à la guitare, Léo Margarit à la batterie (Pain Of Salvation) et le claviériste Julien Spreutels (Ethernity). L’album sorti le 26 Août devrait faire mal, en tout cas je l’espère parce qu’il y a du sacré matos là dedans.

Tout ce beau monde a été réuni autour d’un album concept, qui narre en gros les aventures d’un profiler qui au cours d’une enquête va être confronté à des éléments surnaturels qui vont quelque peu le secouer. On part dans un trip qui pourrait se rapprocher des albums concept d’Ayreon avec plusieurs chanteurs et chanteuses interprétant divers personnages. Eh oui en plus de ce line-up de dingues on trouve des invités, dont certains sont des habitués des albums d’Ayreon justement. Bon le principe est plus ou moins le même mais musicalement on est assez loin d’Ayreon, Epysode étant doté d’un côté plus agressif entre autres.

En tout cas il y a de la matière, techniquement rien que de voir les noms des musiciens vous avez de suite deviné que ça allait être irréprochable. On a donc le plaisir d’entendre des morceaux plus ou moins tordus et complexes, toujours en mouvement prêts à nous surprendre et à nous secouer. Les différentes voix et styles de chants qui se mélangent se marient parfaitement et offrent un panel d’émotions assez large. Musicalement comme je le disais on est dans du prog plus dur que la moyenne, les grosses guitares et les riffs de bûcherons sont de sortie. On sent clairement les influences power metal, qui donnent encore plus de sens à la présence certains invités (Oddleif Stensland de Communic par exemple, qui est d’ailleurs excellent tout au long de l’album).

Mais malgré ça Samuel Arkan a composé des passages mélodiques de toute beauté, régulièrement magnifiés par les superbes voix de Magali Luyten et Liselotte Hegt que les amateurs d’Ayreon doivent bien connaître. Et l’album arrive à être à la fois agressif, sombre, hyper mélodique, accrocheur et tubesque, un vrai tour de force ! On tape du pied, on est remué par des passages à tomber par terre, estomaqués devant certains solos purement excellents (avec Christophe Godin dans le line-up qui aurait pu en douter ?) bref on prend son pied sur chaque morceau.

Il y a eu un travail énorme sur cet album et ça s’entend dès la première écoute, on sent que le monsieur y pensait depuis un bon moment. Le metal progressif est comme toutes les autres scènes, même si ce genre ne rencontre pas le même succès que d’autres on tombe quand même parfois sur des groupes pas très reluisants. Là je vous le dis tout de suite Epysode est clairement le haut du panier, du très haut niveau que ce soit en termes de compositions, de chants, de son, de technique bref de tout ! Si vous êtes à la recherche de la nouvelle bombe dans le genre il y a de fortes chances que cet "Obsessions" vous comble, si ce n’est pas le cas je ne peux plus rien faire pour vous.

Je ne sais pas si l’annonce du projet a fait du bruit dans le microcosme prog, moi j’avoue que j’étais passé à côté. Heureusement qu’il m’arrive de gribouiller des chroniques de temps en temps, parce que je me serai mordu les doigts d’être passé à côté d’un album pareil ! Et je vous invite à aller jeter une oreille dessus parce que ça vaut carrément le détour, surtout si vous aimez votre metal prog bien couillu. Et même si vous ne l’aimez pas comme ça vous allez me faire le plaisir d’écouter ça, imaginez une sorte d’Ayreon hard (en gros hein, parce que c’est beaucoup plus qu’un pauvre clone d’Ayreon).

Ce serait vraiment dommage qu’un tel rassemblement de talents passe inaperçu, ou du moins qu’il n’ait pas la reconnaissance qu’il mérite. Les groupes catalogués en tant que "super groupes" sont souvent décevants, on s’imagine toujours quelque chose de meilleur que ce qu’on entend sur le produit fini. Mais là franchement c’est énorme, pas une seule d’ennui, pas un passage qui ne serait pas à sa place, c’est quasiment parfait en fait. Une de mes meilleures surprises de 2011 pour l’instant, et sans conteste un excellent album de metal prog.


Murderworks
Septembre 2011


Conclusion
L'interview : Samuel Arkan

Le site officiel : www.facebook.com/epysode