L'Autriche se montre décidément très fertile en matière de death, qu'il soit bon ou moins bon. Aujourd'hui à l'affiche, Epsilon, qui débarque avec son deuxième véritable album. Epsilion, c'est l'histoire inconciliable du trash et du hip-hop, qui du coup s'est retrouvé à faire du thrash avec une voix death. D'ailleurs, tout au long de cet album, cette voix me perturbera, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme. Je me suis pris à la comparer à celle de Six Feet Under, mais non, au final, elle manque bien souvent de panache et de clarté pour monter si haut dans mon estime.

Changement de style, mais aussi changement de line-up, puisque Schmidi (Defiled utopia) saisit la guitarde, tandis que Urge prend la batterie (Bastard peels). Derrière la production, on retrouve Andy Classen, déjà connu pour ses faits d'armes au sein de Destruction, Belphegor, Krisiun etc... En revanche, je ne sais pas qui a réalisé cette pochette immonde, mais si vous le croisez, courage : fuyez !

Ce que l'on peut retenir de ce "Zu Richten", c'est que d'une manière générale, Epsilon se cherche encore, et cela risque de durer. Les styles par lesquels passe Epsilon sont trop variés, trop opposés, trop hétérogènes pour que l'on puisse aboutir à un ensemble construit, logique et stable. Prenons par exemple le troisième morceau, "I Shall Feast On The Flesh Of My Enemies", sans doute le meilleur pour moi. Les riffs sont simples : du gros thrash bien sale façon "St Anger" de Metallica (album que je défendrai jusqu'à ma mort !). Pour les accompagner, quelques chants gutturaux. Et voilà 5min24sec d'Epsilon. C'est tout con, tout simple, perso j'aime bien, mais ce mélange thrash / death a du mal à prendre. De même, "Witness My Transformation Evisceration", mélange blackened-thrash-death, entre Hypocrisy, Testament, Illdisposed et Behemoth, bref des trucs qui n'ont pas grand-chose à voir. Le son est trop saturé pour réussir à s'y retrouver, ça fait un peu trop fourre-tout.

Néanmoins, l'ensemble reste carrément cool. Bien que clairement répétitif et sûrement un peu trop immature, cet album assure le minimum syndical niveau death, dans un style germano-autrichien qui saura satisfaire les fans de death pur et dur. Les nostalgiques et autres perfectionnistes auront probablement trop de petits reproches à faire, que ce soit à propos d'une voix légèrement faiblarde, une instru saccadée qui ne prend aucun risque, ou une production finale bien en-deçà de ce qui se fait actuellement.

"Truly Yours And In Love"
Note : 10/20

Epsilon est un groupe de death autrichien, c'est important de le préciser, explication ! L'intro commence par de la guitare flamenco, du coup on ne pense pas à l'Autriche, pourtant si ! Le groupe nous sert un death teinté de thrash assez lent et même mélodique. Formé en 2003, il aura fallu 8 ans pour sortir un album complet (après 2 EPs) et je dirais qu'ils ont eu le syndrome de "l'album est fini mais on continue à bosser dessus" et du coup ils ont "trop" travaillé dessus, ou au contraire pas assez. En fait, le groupe a parfois le cul entre deux chaises voire trois et forcément, il tombe parfois sur le cul. Certains titres sont typés death mais pas assez à cause d'influences mélodiques trop prononcées, ou alors plus thrash bien rythmé mais tombent dans des écueils très lents limite doom-esques. Du coup, les titres peuvent paraître surprenants au premier abord mais pas super intéressants pour autant. Les riffs sont corrects sans être terribles et quand la guitare se fait plus mélodique, il n'y a rien de neuf pour nos oreilles non plus. La batterie, sans être mauvaise, bénéficie d'un très mauvais mixage, limite une batterie en carton et lors des (rares) blast beats présents, on a droit à un "pouf-pouf-pouf-pouf" qui affiche un manque de pêche flagrant. La voix, quant à elle, est dans un registre bien guttural et caverneux et pendant que je chipote, eh bien je vais chipoter sur le fait que, du début à la fin, aucune variation dans les cordes vocales ne fera son apparition. Il reste la pochette qui est (à mon goût) moche, un son global de qualité moyenne (merci au foirage niveau batterie), et des titres mi-figue mi-raisin mi-caca... Bof bof, tout ça !

Danivempire Janvier 2012