Une des raisons qui font que j’aime le metal, c’est probablement sa grande diversité. Si l’on ne se contente pas des fers de lance qui squattent les têtes d’affiche des festivals en été, il est encore possible de se confronter à des entités des plus déconcertantes. Et bien au-delà, il y a Ephel Duath… A ce stade, on frise la performance ou le trip sous champi, c’est selon. Les 8 titres de "Hemmed By Light, Shaped By Darkness" nous emmènent loin, très loin. Encore faut-il accepter de lâcher prise et se laisser porter.
Gras, lancinant, déstructuré, poisseux, dissonant, autant d’adjectifs qui peuvent qualifier cette descente dans les tréfonds de l’esprit. Le groupe pousse plus loin que son précédent méfait "Through My Dog's Eyes", abandonnant les dernières parcelles de groove pour embrasser ici un désenchantement total.
Produit par Erik Rutan (Hate Eternal) - qui en profite pour poser un solo de guitare et quelques éructations ici et là - l’album bénéficie d’un son aux oignons, ni trop propre ni trop sale, permettant à chaque musicien de s’exprimer librement. Et heureusement quand on sait que c’est Marco Minneman (Necrophagist, Kreator, Satriani) derrière les fûts et Bryan Beller (Dethlok, SatrianiI) à la basse. Seule la charmante Karyn Crisis au chant semble un peu à la traîne et finit à la longue par lasser. Petit détail à retravailler pour le prochain album.
Un bon album donc, mais à réserver aux oreilles averties et aux fans de musique hors des modes et des barrières.
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