Le groupe
Biographie :

Endstille est un groupe allemand de black metal formé en 2000 à Kiel. Après quelques changements, le line-up actuel se compose de Zingultus (chant), Cruor (basse), Wachtfels (guitare) et Mayhemic Destructor (batterie). L'un des thèmes de prédilection est la guerre, aussi bien dans les textes que dans les visuels. Le groupe est actuellement signé chez Ván Records.

Discographie :

2002 : "Operation Wintersturm"
2003 : "Frühlingserwachen"
2004 : "Dominanz"
2005 : "Navigator"
2007 : "Endstilles Reich"
2009 : "Verführer"
2011 : "Infektion 1813"
2013 : "Kapitulation 2013"
2023 : "DetoNation"


Les chroniques


"Kapitulation 2013"
Note : 15/20

Cela faisait déjà dix ans que Endstille ne s'était pas rappelé à notre bon souvenir donc depuis la sortie de "Kapitulation 2013" en 2013 évidemment, la sortie de "DetoNation" cette année a donc surpris tout le monde. Vous vous demandez sûrement si le groupe a changé depuis, on va casser le suspense et dire de suite que non. Vous allez retrouver ce que pour quoi Endstille est connu, à savoir un black metal violent, froid, cru et pur.

La pochette résume d'ailleurs parfaitement ce que vous allez trouver sur ce nouvel album avec son énorme explosion en plein milieu des tranchées le tout en noir et blanc. Du bon vieux black metal bien froid, sans le moindre compromis et qui mise tout ou presque sur l'intensité et la violence. "New World Lethargy" ne perd pas de temps pour célébrer les retrouvailles et balance les blasts d'entrée avec des riffs dans la grande tradition pour une ambiance glaciale à souhait. Pas de surprises, c'est du black metal pur et dur, brutal et froid qui va nous bourriner la tronche pendant cinq bonnes minutes avec des riffs malsains et tranchants. Et sur les quelques passages mid-tempo, les mélodies, les leads deviennent encore plus froids et si une certaine mélancolie arrive à se frayer un chemin, ce n'est que temporaire. Le groupe revient bien vite à la charge et se remet à pilonner sévèrement, ces quelques passages plus aérés n'étant là que pour rendre le tout encore plus glacial et pour ménager quelques respirations au milieu des tirs d'artillerie. Une bonne façon de faire en sorte que les tapis de blasts ne deviennent pas barbant, ce qui aurait tendance à faire perdre leur impact, ce qui est le piège dans lequel tombe beaucoup de groupes brutaux. "Tochnit Aleph" arrive d'ailleurs à point nommé avec son mid-tempo sur fond de tapis de double grosse caisse, des riffs guerriers et un feeling plus épique mais tout aussi froid qui n'est pas sans rappeler Gorgoroth. Parfait pour couper un peu le rythme du matraquage intensif et amener une dimension supplémentaire au black metal d'Endstille qui n'a décidément rien perdu de son intensité.

Les dix années de silence n'ont eu aucune emprise sur le groupe qui n'a pas changé son fusil d'épaule et délivre toujours la même dose de venin. Le milieu de l'album est justement constitué de plusieurs morceaux plus mid-tempo, plus froids et plus épiques qui développent une ambiance guerrière plutôt bien rendue et n'emploient les blasts qu'avec parcimonie. "Vigilante Justice" en est un bon exemple avec ses six minutes et une fois de plus ce feeling très Gorgoroth, une influence que l'on a de toute façon déjà entendue chez Endstille. Encore une fois, vous ne trouverez aucune surprise sur "DetoNation", le groupe reprend exactement là où il s'était arrêté et son black metal n'a pas bougé d'un iota. Ce qui n'est pas plus mal puisque le groupe est connu et apprécié pour son black froid et brutal et c'est donc ce que l'on vient chercher, d'autant qu'après dix années d'absence les gaillards sont attendus au tournant. Ce n'est qu'avec "Pro Patria Morti" que la boucherie fait son retour avec un Endstille qui redevient teigneux et se remet à foncer dans le tas sans le moindre ménagement. Le morceau-titre est une sacrée boucherie aussi d'ailleurs, sans conteste le titre le plus rapide et plus le brutal de ce nouvel album. Et comme la tradition est respectée jusqu'au bout, l'album se termine évidemment avec un long morceau nommé "Endstille (Weltkrieg)" puisque chaque album du groupe se termine par un long morceau qui s'appelle toujours "Endstille quelque chose" (pour les deux du fond qui dormaient depuis 2002). Huit minutes au compteur et un tempo évidemment bien plus lourd pour des riffs et des leads une fois de plus très froids et toujours ce feeling guerrier et épique tout en restant malsain.

Endstille est donc de retour en forme et n'a pas décidé de lever le pied, "DetoNation" est aussi violent, froid et intense que ses prédécesseurs et la patte du groupe se reconnaît instantanément. On reprend les choses là où elles étaient restées et si ce nouvel album ne réserve pas de surprises, il fait exactement ce qu'on attend de lui, tout défoncer sur son passage on laissant une belle couche de glace et de sang gelé au passage.


Murderworks
Octobre 2023




"Kapitulation 2013"
Note : 15/20

Endstille, groupe allemand. Je n’en dirai pas plus, car Endstille c’est connu, reconnu et si vous ne connaissez pas, il y a vraiment quelque chose de bizarre dans votre vie. Oui, je dirai ça à chaque groupe qui fait selon moi partie de cette petite bande qu’on ne peut PAS ne pas connaître sous peine de rater quelque chose. Car oui, sans être une légende, Endstille est pour moi un groupe que l’on doit connaître dès lors qu’on commence à fouiner dans le milieu black, et qu’on découvre que oui, il y a d’autres sujets récurrents que le satanisme. Donc. Huitième album du groupe, j’attends beaucoup de ce "Kapitulation 2013". Car quand on aime, on est forcément plus sévère.

Commençons donc avec "Aborted". Un morceau qui ouvre l’album sur une note glaciale. Pour moi, c’est une belle entrée en la matière, qui n’aurait pas perdu à insuffler plus de brutalité dès le départ, mais qui reste convaincante. D’autant que la brutalité arrive avec "The Refined Nation". Sans doute l’un des meilleurs titres de l’album à mon sens. On y ressent quelques relents punk, mais qui ne prennent jamais le dessus. On reste dans l’expression pure et simple de la haine. Le titre suivant "Reich an Jugen" s’ouvre sur un discours allemand. Et là, frustration personnelle de ne pas connaître l’allemand alors que j’ai juste envie de me mettre à cette langue. Passons cette déception dans ma vie. Je pense qu’il est là question de propagande. Endstille étant un groupe qui aime faire jouer le côté historique dans ses albums, on peut sans grande difficulté deviner de quel genre de propagande il s’agit. Quand je vous disais qu’on était loin du satanisme ! Là encore, c’est du Endstille pur et dur, sans réelle surprise. Ce morceau est convaincant, mais n’est pas un chef d’oeuvre. Il se laisse écouter, mais ne marquera sans doute pas les esprits de façon radicale.

"Sick Heil" (oh le jeu de mots !) gagne la médaille du morceau le plus court de l’album. On va droit au but, sans faire dans la dentelle, et... c’est fini. Efficace. Passons à "Blasphemer"», une reprise de Sodom... sauf que je n’aime pas Sodom. Oui, frappez-moi. Tout ça pour dire que étant loin d’être une spécialiste de Sodom, je me garderai bien de faire une critique du genre "c’est une bonne cover très fidèle à l’esprit originel blablabla". Je me contenterai juste de la pensée que le morceau n’a peut-être pas sa place vu le thème global de l’album, et la ligne directrice majeure... mais ça reste efficace. "Monotonus 2013" est le titre suivant qui s’ouvre sur des vocaux cruels et violents. On trouve alors un aspect plus mélodique dans les riffs, qui donne une autre dimension à Endstille. En fait, le groupe a légèrement changé de direction dans cette seconde partie de l’album. Et on aime, ou on aime pas. Je n’irai pas jusqu’à me dandiner dessus en criant à la masterpiece, mais ça passe. Hé oui, qui aime bien châtie bien, je ne me laisserai pas convaincre si facilement. C’est une bonne composition, mais peut-être... un peu facile ? A l’inverse, "Nostalgia" est une réussite. En même temps, c’est le genre de titres qui me plaisent en général... c’était donc largement attendu que ce titre me prenne aux tripes, et me fasse légèrement planer. Petit coup de coeur personnel donc.

Avec "Stalin Note", on passe chez les Russes. Comme dans le morceau précédent, on retrouve des choeurs. Des choeurs qui rajoutent à l’atmosphère, car bien amenés à mon sens. Ici, ils donnent une dimension plus majestueuse. En fait, ça irait bien pour introduire un dictateur sur une musique badass. Qu’est ce que je raconte, encore ? Bref. Avec "KDF 511", j’ai un peu perdu ce côté puissant. Le morceau s’aligne sur un rythme plus calme, plus tranquille. Et on perd du pouvoir et de la puissance. Bon, Endstille essaie, mais on ne peut pas réussir à tous les coups ! Terminons en avec "Endstille (Abschied)". En grande partie, il s’agit plus d’un discours. Une voix grave et sérieuse qui conclut l’album sur une note surprenante.

Bon. Faisons un bref résumé. "Kapitulation 2013" n’est pas un mauvais album, loin de là. Pourtant, il me laisse une impression mitigée. Certains morceaux sont convaincants, d’autres sont assez étranges et la sauce ne prend pas. Endstille, c’est aussi un concept, un concept qu’on retrouve depuis 8 albums. On ne peut donc pas s’attendre à une grande innovation, on cherche du Endstille pour du Endstille, et on prend plaisir à les écouter parce que justement c’est du Endstille. Définitivement, c’est un bon album à qui il manque un petit quelque chose. C’est agréable à écouter, ça passe très bien, mais je doute que cet album devienne un classique qu’on ressortira de soi-même. Toutefois, je reste une grande fan de ce groupe, de leurs productions et je continue de vouloir les suivre plus longtemps. Et à aller les voir en live prochainement pour voir ce que ces compos proposent. Un avis mitigé, mais loin d’être une déception au final.


Velgbortlivet
Mars 2014




"Infektion 1813"
Note : 14/20

S'il y a bien une chose qui caractérise Endstille, c'est sa capacité à rester campé dans son style sans jamais s'en éloigner, mais sans être lassant. Et "Infektion 1813" respecte cette habitude : on a affaire encore une fois à du black metal aux compositions simples mais puissantes. Et comme toujours, c'est un album relativement court puisqu'il ne compte que 9 pistes. En ce qui concerne la pochette, pas de surprise non plus, on reste dans l'ambiance habituelle, sombre et guerrière. C'est sur un "Anomie" accrocheur que commence ce nouvel opus : riffs simples mais efficaces, hurlements et rythme effréné, pas de doute, c'est un Endstille en grande forme. Et le nouveau vocaliste, Zingultus, s'adapte parfaitement au style du groupe. "Trenchgoat" reste dans la même veine, et "Bloody H (The Hurt-Gene)" ne présente pas de différence notoire. Mais "The Deepest Place On Earth" se démarque un peu, la composition est moins linéaire, avec des variations de rythme et d'intensité très appréciables. Moins guttural, le chant de Zingultus se fait plus criard, plus déchirant. "When Kathaaria Falls" est plus basique, dominé par des hurlements plus typiquement black et une batterie frénétique. "Satanarchie" alterne entre des passages violents assez extrêmes et des "répits" plus étonnants mais bienvenus, tandis que "World Aflame" opte pour un son plus répétitif. L'intro de "Wrecked" se distingue par un rythme sensiblement moins rapide mais avec un son plus lourd, où on entend enfin un peu la basse. Mais le dernier titre, "Endstille (Völkerschlächter)", est certainement le plus surprenant : plus de hurlements mais un texte parlé, et surtout un riff inlassablement répété pendant près de 11 minutes, créant une ambiance particulière, froide et hypnotique. Mis à part ce dernier morceau, on a quand même l'impression d'avoir entendu un opus très homogène, qui plus est assez identique à ce que le groupe a déjà fait précédemment. C'est du bon black metal, mais ça reste très conventionnel. Le principal défaut de l'album est probablement le manque de nouveauté, aussi bien par rapport aux albums précédents qu'au genre du black metal en général. Tout en ayant des atouts, il reste noyé dans la masse. En conclusion, "Infektion 1813" ne dépaysera pas les fans d'Endstille. Sans être exceptionnel, il s'écoute facilement et il a sa place dans la collection d'un fan de black metal.


Brünhild La Viking
Janvier 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/endstille.official