Le groupe
Biographie :

Ending Satellites est un projet à la fois musical et photographique, dont l’ambition principale est de proposer à qui voudra bien l’entreprendre un voyage hors du temps, l’espace de quelques instants, dans un univers où se mêlent images et mélodies. A la fois un et plusieurs, Ending Satellites est une entité artistique éclectique, façonnée par les différentes personnalités qui se rencontreront et évolueront ensemble au sein de ce projet. Au commencement d’Ending Satellites, il y avait la fin de quelque chose ; à son épilogue en naîtra une autre. Après deux albums, le groupe entame une série d’EPs qui sont en réalité des faces B n’ayant trouvé de place sur aucune des précédentes productions et le premier volume s’intitule naturellement "The Last Tapes I Vol. A".

Discographie :

2011 : "The Long & Quiet Flight Of The Pelican" (EP)
2012 : "7 Billion Passengers, Only One Flight"
2013 : "And So Sing The Black Birds" (EP)
2014 : "The Last Tapes I Vol. A" (EP)


Les chroniques


"The Last Tapes I Vol. A"
Note : 18,5/20

Qu’Ending Satellites sorte un "recueil" de faces B prouve une chose, que rien n’est laissé au hasard et que l’oeuvre prime sur l’égo de l’homme qui en est à l’origine. Bien évidemment, qu’un ou plusieurs titres ne s’intègrent pas à des efforts précédents ne veut pas dire qu’ils sont inintéressants, bien au contraire.

Pour ce premier jet, le one-man-band nous propose trois pistes où une guitare flamenca tient le rôle principal. Trois titres accompagnés, comme d’habitude, de photographies aussi touchantes que pertinentes et dont l’association avec les morceaux correspondants laissera naître en chacun de vous des émotions ou des souvenirs personnels, intimes. A sa manière, "We’re From Near And Far" est progressif même si le paroxysme du titre est tout en retenu et, même si les styles n’ont pas forcément à voir, le riff, le doigté, la musicalité de ce premier morceau me fait penser à du Metallica. Que Damien Dufour ne rougisse pas, n’a pas le talent de Metallica qui veut. Pas une seconde de chant. Mais de toute façon pour quoi faire ? Le chant est là pour imager ce que la musique exprime. Nul besoin de paroles là où des photographies parlent d’elles -mêmes.

De nouvelles émotions avec "Royal Sparks" et la sensation d’un cycle nouveau, vertueux, comme le balai des feuilles qui tombent et qui poussent à nouveau sur un arbre qui semble renaître chaque année. La beauté de l’idée, au-delà de l’image, s’illustre par une piste aux notes cristallines et à une mélodie légère et discrète semblable à la brise du vent qui laisse présager de jours meilleurs. "Interlude 2" ferme cet EP avec une batterie un peu plus marquée et des mélodies onctueuses bien qu’un peu plus sèches notamment dues à des cordes plus appuyées. Une musique un peu plus dure simplement (enfin pour du Ending Satellites), car tout n’est pas que rêveries mais que pour autant, dans chaque parcelle de vie terne se cache quelque chose de remarquable.

Encore une fois, Ending Satellites me surprend mais surtout me séduit. L’artiste qui se cache derrière ce projet, lui-même tapi dans l’ombre des productions ultra marketées, se concentre avant tout sur les ambiances car Ending Satellites est un moyen et non un but. Les émotions qui en découlent agissent sur l’homme comme une drogue et sont susceptibles de pousser leur consommation jusqu’à l’excès. J’entends par là que l’EP étant très court (moins d’un quart d’heure), on a tendance à facilement écouter et ré-écouter les trois pistes qui le constituent en scotchant les photographies. Bluffant.


Kévin
Février 2015




"And So Sing The Black Birds"
Note : 18/20

Sobre et classieuse, l’édition que je tiens dans les mains de "And So Sing The Black Birds", le dernier Ending Satellites porte mon nom et le clin d’œil est original. Au-delà de ça, la promesse reste inchangée et claire, celle d’un voyage. "The original soundtrack of a movie for you to imagine", tout est dit, ou presque.

On commence la ballade sans forcer avec "And So Sing The Black Birds" qui nous installe rapidement au milieu d’un univers neigeux, tendre, légèrement troublé, par le passé peut-être, par la nostalgie de paysages disparus. Un univers poétique, simplement. Après ces premières douze minutes difficiles d’appuyer sur stop, d’autant plus que le plaisir va être relativement court avec une galette dépassant à peine la demi-heure. Comme d’habitude, Ending Satellites brode une musique complexe, complète, où les émotions ressenties par l’auditeur sont l’essence même de l’existence de ce one-man band. A base de guitares, électrique ou non, mais toujours claires et pures, de tendres instruments à cordes frottées, d’une batterie marquant nos pas dans cette (dé)marche vers la (re)conquête de soi, des autres, du temps, de tout ce qui peut être perdu et regretté et d’un piano, père de paradoxales illusions. Impossible de ne pas se perdre dans les méandres de son esprit et de sa propre imagination. Le voyage approche (un peu trop rapidement) de la fin et, derrière le fatalisme de l’outro, se cache plutôt une renaissance, une fleur qui s’ouvre après le dur froid de l’hiver, ou le papillon déployant pour la première fois ses ailes à l’extérieur de sa chrysalide.

Cet opus est une longue éclosion en sept étapes avec ses tourments et ses espoirs. Damien Dufour, le nom de l’homme qui se cache derrière Ending Satellites, connaît et maîtrise le poids des notes. Ces mêmes notes, avec la musicalité qu’il en tire se suffisent à elles-mêmes et ce qui se rapproche d’un post-rock n’a nul besoin de paroles et de chant pour amener l’auditeur là où il souhaite aller. Ta première destination c’est le site officiel de Ending Satellites où tu pourras télécharger (gratuitement si tu n’as pas de cœur) cet opus. Bon voyage.


Kévin
Mai 2014




"7 Billion Passengers, Only One Flight"
Note : 19/20

Tu es un étudiant fauché et tu galères déjà pour finir le mois alors les voyages tu n’y penses même pas. Tu viens de poser un gros billet sur le comptoir du garagiste, tu sais le gros billet qui te faisait espérer de belles glissades à la montagne dans un chalet avec ceux que tu aimes. Bref, toi qui n’as pas de thunes et qui a bien les boules, je te propose une épopée d’un peu plus d’une heure, celle de la compagnie Ending Satellites, qui vous propose – sans mauvais jeu de mots – une mise en orbite sidérale, aérienne… jouissive. Un album apporté sur un plateau d’argent intitulé "The Long & Quiet Flight Of The Pelican ", un morceau instrumental qui nous installe dans l’ambiance que veut imposer le groupe.

Fin prêt à savourer la suite nous découvrons "The Next Exit", un titre un peu plus pressé avec une très bonne voix sortie tout droit de la cavité buccale de Londres. Un même featuring, que l’on retrouve un peu plus loin ("Drive Through This Ghost On The Side Of The Road"), avec un piano plutôt nerveux accompagné par un chant doté d’un flow proche d’un bon hip-hop. On retrouve d’ores et déjà un clavier venimeux et pourtant si doux sur "Halifax", sans voix cette fois. Nouveau tournant sur l’album avec "Il Y A Un Corps Qui Tremble" et son chant en Français. J’ai personnellement eu besoin de plusieurs écoutes pour savourer pleinement ce qu’Ending Satellites propose ainsi. Depuis le début l’ambiance post-rock n’est pas très loin et c’est "Untitled #01" qui nous confirme cela avec ses cordes un peu plus dures et une batterie plus appuyée également. Mais ce qui est sensiblement poignant dans ce que propose Ending Satellites c’est l’harmonie des arts, le sens de l’œuvre complète à l’image de cette série de photos accompagnant l’album. Un titre, un cliché, et s’il est toujours agréable de se laisser porter par sa propre imagination c’est également de nouvelles sensations que de décortiquer les images en même temps que le morceau s’invite dans nos oreilles et se laisser happer par un tout autre imaginaire. La musique et la voix de "I’m A White Horse" nous ordonne de partir très loin comme ces chevaux qui paraissent avoir retrouvé la liberté. Quelques cris, un peu inattendus bien que se mariant très bien au reste, s’invitent sur le titre. On retrouve le piano pour les deux minutes de "Interlude IV", un titre instrumental, avant de repartir sur "The Last Dance" au post-rock progressif, touchant. Touchant, c’est le terme avec "Nulle Part Le Temps" dont la musicalité envoûtante dévoile un texte bien écrit, doté d’une voix à la fois sereine et fragile. Tout en douceur "Draw The End Until You Have Crashed", reprend le flambeau dans un même esprit mais avec sa propre personnalité. Le groupe n’abuse pas du chant, et l’utilise à bon escient, la musique seule se suffisant souvent à elle-même.

Mais ne vous y méprenez pas, Ending Satellites n’est pas un somnifère et sait donner du rythme au bon moment et nous faire ressentir quelques palpitations pour les plus réceptifs d’entre vous. Effleurant presque la berceuse accompagnée d’un ours en peluche qu’on imagine avoir été aimé d’un enfant, "Saetur Drauma Astin Min" nous porte tendrement vers "Palos De La Frontera" à la guitare sèche à la fois chaude et nostalgique. L’album s’achève sur "Parcelles D’incertitudes Quotidiennes", qui malheureusement est la piste qui interpelle le moins. Laissez-vous prendre au jeu. Prenez le temps d’écouter, de regarder et de vivre surtout ce qu’Ending Satellites a à vous proposer. Un commentaire supplémentaire serait des plus inutiles. Ce n’est pas un simple enregistrement. C’est une expérience que chacun vivra à sa manière et vous venez de lire la mienne.


Kévin
Avril 2012


Conclusion
Le site officiel : www.endingsatellites.com