Le groupe
Biographie :

Endezzma est un groupe de black metal norvégien formé en 2005 et actuellement composé de : Mattis Malphas (guitare / Bloodsworn, Carpathian Forest, Hagl, Svarttjern, ex-Coffin of Lament, ex-Energumen, ex-Vulture Lord, ex-Faun), Morten Shax (chant / ex-Dim Nagel), Nihil (guitare), Aske (basse) et Skriu (batterie). Endezzma sort son premier album, "Erotik Nekrosis", en Novembre 2012 chez Agonia Records, suivi de "The Arcane Abyss" en Mars 2017 chez Pulverised Records, et de "The Archer, Fjord And The Thunder" en Janvier 2021 chez Dark Essence Records.

Discographie :

2007 : "Alone" (EP)
2012 : "Erotik Nekrosis"
2017 : "Morbus Divina" (EP)
2017 : "The Arcane Abyss"
2021 : "The Archer, Fjord And The Thunder"


Les chroniques


"The Archer, Fjord And The Thunder"
Note : 17/20

Endezzma vient nous conter son nouveau voyage. Créé en 1993 sous le nom de Dim Nagel par Morten Shax (chant), le groupe change de nom en 2005 pour devenir Endezzma. Les débuts sont difficiles, mais le groupe composé de Mattis Malphas (guitare, Carpathian Forest, Svarttjern…), Nihil (guitare), Aske (basse) et Skriu (batterie) nous offre aujourd’hui "The Archer, Fjord And The Thunder", le troisième album du groupe.

Si les racines de la formation sont profondément ancrées dans un black metal malsain, le groupe l’étoffe facilement avec des tonalités différentes piochées dans d’autres styles. On le constate après la sombre "The Awakening", une introduction épique, avec "The Name Of The Night Is A Strong Tower", une première composition incisive mais assez mélodieuse. Côté voix, la patte du chanteur est reconnaissable entre mille, proposant des hurlements bruts, qui se posent sur ces riffs noirs, alors que "Anomalious Abomination" pioche dans un black / thrash dévastateur au blast incessant et aux riffs sanglants. A nouveau le groupe diversifie le son de sa musique avec des influences épiques prenantes pour "The Archer, Fjord And The Thunder". Ce soupçon de pagan metal lui donne un relief intéressant, et nous offre un refrain sur lequel on se voit bien hurler avec le chanteur.

"Formless And Void" repart sur des tonalités glaciales et un chant parfois soutenu de choeurs imposants ainsi que des éclats de violence pour compléter ce tableau dissonant avant "Garden Ov Heaven". Le morceau joue pleinement sur des tonalités inquiétantes mais majestueuses afin de répandre sa noirceur, mais encore une fois le black metal du groupe nous fait voyager. La douce mais inquiétante introduction de "Wild Glorior Death" nous offre un moment de répit avant de rejoindre cette tempête mélancolique. La dissonance glaciale nous offre ces tonalités tristes, qui contrastent avec la rage noire des riffs, puis "Open Your Eyes And Stab The Sight" renoue avec la fureur pure. Les riffs effrénés et criards du groupe rencontrent un mur de blast avant de s’apaiser pour se parer de tonalités aériennes oppressantes, puis c’est une ambiance lancinante qui entoure "Arrows Of Equilibrium". Un voile sombre et impénétrable, qui accélère soudainement après un rapide break, et qui durera jusqu’à la fin, tout en nous offrant quelques parties lead perçantes. L’album prend fin avec "Closure", une outro ambiante qui reprend les mêmes tonalités que l’introduction pour refermer la boucle.

Endezzma nous offre un voyage dans les différentes tonalités du black metal avec "The Archer, Fjord And The Thunder". Parfois mélodique, parfois perçant, parfois pesant mais toujours sombre, l’univers de la formation sait se diversifier et se renouveler tout en gardant sa touche personnelle.


Matthieu
Février 2021




"The Arcane Abyss"
Note : 18/20

Endezzma est un groupe norvégien de black metal originaire de Hønefoss. Si vous suivez un peu mes chroniques, j’ai déjà évoqué cette ville de Norvège qui a développé une scène bien à elle, la "Hønefoss Militsen" où évoluaient notamment Urgehal ou encore Beastcraft. Eh bien Endezzma fait partie intégrante de ce petit univers. Le groupe avait développé un son bien à lui, avec le timbre spécial du vocaliste et tête pensante d’Endezzma, Morten Shax, tout en insistant sur un de leurs thèmes favoris : la dépravation. Que celui qui n’a pas écouté "Erotik Nekrosis" en comprenant presque directement qu’on ne ferait pas état de concepts comme l’invention du presse-citron, mais plutôt une étude approfondie de la coprophagie, se dénonce. Bien entendu, tout ceci est très imagé mais cela peut vous donner une idée globale de l’ambiance recherchée par Endezzma.

Pour ma part, j’ai toujours apprécié les productions du groupe. Le côté déglingué décadent d’Endezzma a toujours réussi à m’enjailler. Et cet enjaillement bienveillant a atteint son paroxysme quand j’ai vu le groupe en live lors du Blastfest à Bergen. Je me rappelle avoir été impressionnée par leur prestation, et m’être alors précipitée sur Internet pour savoir quand leur prochain album sortirait. Et voilà, l’heure est arrivée. Et comme à chaque fois que j’attends quelque chose avec insistance, il y a toujours le risque d’être déçue. Voyons donc ce qu’il en est.

Pour en revenir au côté décadent, l’album va s’ouvrir sur "Intro" qui nous présente des femmes qui hurlent, et un... tribun local en pleine cérémonie ? Contenu intriguant, mais pas non plus innovateur. Les choses sérieuses débutent avec "Malferno" et j’ai juste envie de jurer. Endezzma n’a rien perdu de son venin, bien au contraire. Chaque parole prononcée par Morten Shax est comme un coup de poignard. Me voilà réjouie et satisfaite. Autant le dire, ce titre est probablement mon préféré de l’album et il est intervenu si tôt dans mon écoute que cela m’a rendue joie pour le reste de l’album. Endezzma partait donc avec un sacré pouce en l’air. Avec "The Arcane Abyss", on a de nouveau affaire à un titre diaboliquement efficace. On sent que le groupe a pris le temps de se poser et de réfléchir cet album. Chacune de leurs propositions sonne avec une justesse effarante. Nous voilà donc partis sur une lancée victorieuse, avec "Gates Of Mephisto". Et le groupe reste très fidèle à son identité musicale et à ses racines black. En réalité, toute la production d’Endezzma est cohérente et c’est un concept qui me fait extrêmement plaisir. J’ai cette étrange impression qu’on pourrait se passer la discographie complète, et que ça serait comme lire un vieux grimoire rempli de malédictions plus ignobles les unes que les autres mais qui appartiennent tous à ce même vieux volume poussiéreux. Oui, décidément, ça me plaît. Mon enthousiasme va d’ailleurs continuer avec "Morbus Divina", et c’est l’occasion de souligner le travail abattu par les deux guitaristes du groupe, qui ne se relâchent pas l’espace d’un instant et qui imposent le respect. Le tout a une structure solide, et on se prend à battre la mesure en rythme. Suit ensuite "Sick Kulta Lucifer" qui se permet d’instaurer une ambiance un peu plus pesante. Le tout reste très lourd, très incisif... très black. Il y a quelque chose d’indiscutablement norvégien chez Endezzma, mais je ne saurais pas mettre la main dessus. Cette impression se confirmera avec "Serpent Earth". Suivront "Esoterisk Mystagon" et "A Grave So Deep" qui achéveront de me convaincre que le groupe nous présente ici son album le plus abouti.

Il y a un côté bizarrement jouissif avec Endezzma qui ne cesse de m’enthousiasmer. Ce groupe a un son tellement particulier, tellement marqué... et il fait mouche. Le groupe est réellement fidèle à ses racines, et ne se renie en rien avec ce nouvel album. Au contraire, il continue d’affirmer son identité et de tracer un chemin plein d’immondicités et de débauche. Et je trouve ce principe génial. Musicalement, cet album m’a convaincue et j’y vois un potentiel certain pour le côté live. Endezzma fait ses preuves, et s’impose en force. Une véritable réussite.


Velgbortlivet
Juin 2017


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/endezzma