Le groupe
Biographie :

Groupe toulousain existant depuis 2001, End. évoluait à la base dans un style power metal trop commun. Ils décident donc en 2002 de faire table rase de leurs compositions et radicalise leur musique. Nouveau départ en 2004 à l’arrivée de Mathieu au chant, et End. part alors à la conquête de la scène : Gojira, Sybreed, Fat society, Zubrowska… En 2009, le groupe change de nom ("End." pour "Eryn Non Dae.") et sort son premier album "Hydra Lernaia" chez Metal Blade Records. En 2012, le second effort, "Meliora", voit le jour chez M&O Music au mois d'Octobre. Le troisième album, "Abandon Of The Self", sort en Mars 2018 chez Debemur Morti Productions.

Discographie :

2004 : "The Never Ending Whirl Of Confusion" (EP)
2009 : "Hydra Lernaïa"
2012 : "Meliora"
2018 : "Abandon Of The Self"


Les chroniques


"Abandon Of The Self"
Note moyenne : 15/20

Six ans après la sortie de l'excellent "Meliora", la formation toulousaine revient avec un nouvel album, "Abandon Of The Self", et n'a rien perdu de sa capacité à nous plonger dans son univers.

L'album s'ouvre avec "Astral" et on reconnaît d'emblée la patte du groupe, avec une ambiance planante, profonde, sombre, et cette faculté à être agressif et aérien à la fois. Puis, "Stellar" s'ouvre sur une intro poisseuse et génère une certaine tension, avec une gravité bien maîtrisée qui explose de manière assez épique à la fin du morceau. "Omni" poursuit sur cette tension palpable qui s'insinue de manière très progressive et semble jouer avec les attentes de l'auditeur en ne décollant vraiment qu'à mi-chemin pour nous en mettre plein la face, tandis que, dans un registre plus fluide, "Eclipse" nous attrape dès le debut et sonne comme une explosion. Mélodie et lourdeur sont au rendez-vous, et nous prennent aux tripes. L'atmosphère ne s'allège pas avec "Halo" qui nous maintient dans l'ambiance qui se construit depuis le début de l'album, tandis que "Fragment" amène plus de légèreté et de mélancholie mais toujours avec la même poigne. "Abyss" démarre en crescendo, et dégage quelque chose de vraiment particulier, comme une flamme vascillante, terminant l'album sur une note plus posée.

Il est difficile pour moi de vraiment considérer les titres de cet album de manière individuelle, tellement un fil rouge semble relier le tout. "Abandon Of The Self" est comme un songe prenant et chaotique dont chaque piste représente un chapitre. Ce songe emmène l'auditeur dans une contemplation très profonde, hors du temps. Eryn Non Dae. prouve une fois de plus sa capacité à haper l'autre dans son univers si particulier, où mélodie et lourdeur se côtoient, où de profondes nappes de guitares se mêlent à des patterns de batterie venus de l'espace, où la voix se fait parfois brutale et parfois calme, mais où le resultat est toujours intense. Le tout dégage une ambiance en clair obscur profonde et poignante.

Il faut admettre qu'Eryn Non Dae. évolue dans un registre qui n'est pas des plus accessibles, et peut-être que certaines personnes n'arriveront pas à se laisser prendre dans leur univers, mais pour ceux qui feront le voyage, il est certain qu'il sera riche en émotions !


So Faya
Juillet 2018
Note : 18/20

Encore une découverte musicale pour moi avec ce groupe de post-metal français qui sort son troisième album cette année. Un album qui s'est avéré assez éprouvant à chroniquer. En effet, Eryn Non Dae. ne fait pas dans la variété populaire. Cet album propose une musique sombre, abyssale, qui semble vouloir entraîner l'auditeur dans un chaos lugubre et asphyxiant.

A travers sept longs morceaux, les Toulousains développent un univers hypnotisant à base de batteries très déstructurées et de guitares dissonantes nourries à grand renfort de pédales d'effets. Musicalement, tout est déconstruit, détruit, réduit en pièces et à néant. On obtient alors une sorte de magma sonore sur lequel viennent se poser des textes en anglais tantôt déclamés, parfois chantés, souvent hurlés. Cette démarche jusqu'au-boutiste et atmosphérique peut parfois s'assimiler à de l'electro indus très sombre ("Omni") mais on reste souvent plus proche de l'esthétique sludge. Les morceaux "Eclipse" et "Fragment" sortent un peu du lot en se révélant un peu plus dynamiques et abordables que les autres, mais dans l'ensemble, l'absence totale de mélodies ou riffs accrocheurs au milieu de cet abîme sonore fait de ce "Abandon Of The Self" un album que je trouve vraiment difficile à apprécier.

En tant qu’œuvre artistique et conceptuelle qui va au bout de son propos, on peut dire qu'il s'agit d'une réussite. Cependant, je n'y ai pas trouvé mon compte en termes de plaisir musical. Et vous ? Aurez-vous l'audace de vous y aventurer ?


Zemurion
Juillet 2018
Note : 12/20




"Meliora"
Note : 17/20

Le souvenir d’eux dans une loge après la version 2011 d’un festival Impetus où le groupe avait complétement écrasé de décibels et de puissance un concert, encore bien présent, c’est avec une certaine délectation que je glisse cet album des Toulousains dans mon lecteur CD. Tout d’abord avant de passer à la partie purement musicale de la chose je m’attarderai sur l’atwork simplement sublime du groupe. Reflétant parfaitement l’esprit du CD, il est véritablement travaillé de façon intéressante.

Eryn Non Dae. a su passer encore un pallier avec ce "Meliora", après un premier EP en 2005 et une première galette saluée par la critique. "Meliora" reprend les formules qui ont su faire la force du groupe, des mid-tempo, des riffs en saccade, des dissonances et du sens de la mélodie. La section rythmique schizophrénique est digne des plus grands et le tout est renforcé par le chant d’un frontman qui a encore gagné en présence, puissance et maîtrise. Le groupe fait bien sentir ses influences telles que Meshuggah, par exemple, mais réussit à se détacher de celles-ci pour proposer quelque chose de beaucoup plus chaotique et puissant. Le chaos semble véritablement être la ligne directrice du groupe avec des constructions hallucinantes et et massives. Tel un uppercut directement dans l’estomac, chaque morceau s’enchaîne violamment, le chant déchiré et déchirant du frontman est vraiment une des grandes forces du groupe, en plus de la capacité de composition que Eryn Non Dae. a su développer. Le groupe, non content de proposer une galette hyper chaotique et puissante, a su également poser des passages calmes à des moments-clés en toute intelligence. Un veritable pallier a été franchi. Complétement impressionné par tant de puissance lors de leur passage en live au cours du festival Impetus 2011, il m'apparaît qu'Eryn Non Dae. s’appuie sur ce qui a fait sa force et sa spécificité : un chant omniprésent, sidérant et une qualité de composition, des sonorités métalliques et des arrangements de haute volée.

Se démarquant de la plupart des groupes par un aspect ultra chaotique, Eryn Non Dae. place la barre encore plus haut avec ce "Meliora", autant dans la production que dans la capacité de composition avec notamment des morceaux assez longs (6-7 minutes) mais ne s’avérant être jamais lassants. Eryn Non Dae. pourrait, grâce à cet album et ce pas franchi, être l’un des prochains fers de lance du metal français avec des groupes comme Gojira ou encore Klone.


Sam
Novembre 2012




"Hydra Lernaïa"
Note : 16/20

Wahouu ! A peine inséré dans mon lecteur, le son m’explose en pleine face ! J’écoute attentivement les premiers titres du nouvel album d’Eryn Non Dae. "Hydra Lernaïa" ; il n’y a pas de doute, ça va envoyer du lourd ! Tout est puissant dans la musique de ces 5 artistes Toulousains. Rien qu’à la pochette étrangement lugubre de l’album, on peut deviner à quoi s’attendre. Mais ne nous arrêtons pas au visuel et parlons son ! La première chose qui claque dans nos oreilles est sans doute la force employée par le batteur pour balancer du gros son ; la frappe est colossale et la double maniée avec précision. Face à lui, les guitaristes sont de poids et lâchent des riffs tout aussi imposants, aux graves bien metal. La voix hurlée se marie aisément aux style musical, rageuse comme le reste de la musique. Des moments plus calmes apparaissent cependant (si si !), et réussissent à nous entraîner dans un monde certes brutal, mais quelque peu captivant, avec des atmosphères obscures envoûtantes créés par le jeu des grattes (mais très vite interrompues à nouveau par un son fracassant !). Force est aussi de constater que les structures sont complexes et pourtant très bien maniées. Seul petit défaut peut-être, le risque d’avoir parfois l’impression d’entendre toujours la même chose, avec des riffs de gratte légèrement répétitifs. Mais bon, quand on aime on ne compte pas, cela dépendra bien évidemment des auditeurs. En tout cas, dans leur nouvel album, les musiciens d’Eryn Non Dae. ont su créer une musique réfléchie de qualité et nous entraînent aisément dans leur monde, à la fois agressif et captivant. C’est donc un album à écouter, notamment pour les amateurs de sonorités nouvelles.


Angie
Juin 2009




"The Never Ending Whirl Of Confusion"
Note : 15/20

A l’image de nombreux groupes Toulousains, End. possède une certaine capacité à assimiler diverses influences, et à les transformer de façon suffisamment probante pour que l’ensemble en résultant devienne personnel et puissant, sombre et tyrannique. Le quintette propose ainsi une musique froide, polyrythmique, à la limite de l’envoûtement sonore. Ce qui déroute lors des premières écoutes, c’est que le groupe possède les qualités de ses propres défauts ! Ainsi, les parties sans cesse déconstruites de batterie, qui semblent maladroites aux premiers abords, sont en réalité oppressantes et bien senties ; la voix, linéaire et trop calquée sur la musique, permet d’asséner à merveille la puissance musicale du groupe. Rien ne semble laissé au hasard. Et si certains puristes désavoueront le côté trop mathématique (ce n’est pas non plus The Dillinger Escape Plan !!!), je me contente de penser qu’une touche de déconstruction, dans un son comme le leur, à la frontière du néo metal et du hardcore / mathcore, rend l’ensemble plus cohérent. Leur seule lourdeur sonore pâtirait sans aucun doute d’un manque de difficulté, et rendrait le tout bancal. Le côté mid-tempo de chaque morceau est ainsi sublimé, entre mélodies pessimistes de guitare et attaques sauvages de grosse caisse. Au final, End. frôle la perfection, dans ce courant musical bien sûr, et le groupe devra acquérir une dernière touche d’authenticité en live, ce qui ne devrait pas décourager les cinq compères, déjà à l’aise d’un strict point de vue technique.


Niaf
Octobre 2005


Conclusion
A écouter : Beyond The Senses (2004)

L'interview : Mickael André

Le site officiel : www.erynnondae.com