Le groupe
Biographie :

Eminenz est un groupe de black / death metal allemand formé en 1989 et actuellement composé de : Mindworm (basse), Darkman (guitare, basse / ex-Andras), Lorenzo (clavier / Opacity, ex-Carcinoma, ex-Andras, ex-Facehugger), Leviathan (chant / Pentan, ex-Facehugger), Black Abyss (guitare / Andras, ex-Moonshine, ex-Ebitalium, ex-Pentdragon), Bealdor (batterie / Hatul, ex-Skilfingar, ex-N R C S S S T) et Northem (batterie / Ashgarden, Herbstnebel, Confire, ex-Stormfleed). Eminenz sort son premier album, "Exorial", en 1994 chez Lethal Records, suivi de "The Heretic" en 1996, de "Anti-Genesis (On The 8th Day I Destroy Godcreation)" en 1998 chez Last Episode, de "The Blackest Dimension" en 2000, de "Eminenz" en 2007 chez Miriquidi Productions, de "Nemesis Noctura" en Août 2011 en autoproduction, et de "Diabolical Warfare" en Décembre 2021 chez Northern Silence Productions.

Discographie :

1994 : "Exorial"
1996 : "The Heretic"
1998 : "Anti-Genesis (On The 8th Day I Destroy Godcreation)"
2000 : "The Blackest Dimension"
2007 : "Eminenz"
2011 : "Nemesis Noctura"
2021 : "Diabolical Warfare"


La chronique


Avec une formation en 1989 et une première démo en 1990, Eminenz est un des groupes de black / death les plus anciens de la scène allemande, si ce n'est LE groupe le plus ancien. Et il revient avec son septième album "Diabolical Warfare" dix ans après "Nemesis Nocturna", un album qui sent bon le old school et le caveau putride. Pour situer la bête, le groupe a toujours pratiqué un mélange de black atmosphérique et mélodique à l'ancienne et de death puissant, gras et old school là aussi pour une ambiance particulière à cheval entre la beauté et la crasse.

Avec "Diabolical Warfare", Eminenz ne change pas son fusil d'épaule et nous livre une fois de plus une formule dont il a le secret et qu'il est un des seuls à pratiquer de nos jours. C'est le morceau-titre qui démarre l'album avec plus de huit minutes au compteur et près de deux bonnes minutes de sons de bataille et de guere en guise d'intro. Un morceau très mélodique qui renvoie aux grandes du black atmo' et dont les mélodies développent une sorte de mélancolie vaguement lumineuse, presque de la nostalgie en fait. Globalement accrocheur, il a tout de même des passages plus lourds qui viennent durcir un peu l'ensemble, mais ce début d'album reste très mélodique et développe déjà une ambiance à part. Les différents soli de guitare qui interviennent tout au long du morceau sont eux aussi assez lumineux et plutôt sympa d'ailleurs. La suite va prendre le contre-pied total puisque "Lucifer Awakening" qui suit ce premier morceau ne perd pas de temps et blaste à fond dès le départ, enfin après une intro d'une minute là encore. Les claviers sont toujours présents en fond pour appuyer les mélodies et amplifier l'ambiance plus sombre mais Eminenz décide sur ce morceau de se montrer bien plus brutal. Le death ressort d'ailleurs sur certains passages et les riffs se font plus durs, plus puissants avec ce matraquage de blasts qui intervient régulièrement lui aussi. Chaque morceau a droit à sa petite intro à base de samples, un procédé à double tranchant puisque s'il permet d'enrichir l'ambiance il peut parfois couper un peu le rythme. Rien de dramatique cependant sur "Diabolical Warfare" qui garde une bonne intensité et qui montre une variété suffisamment étoffée pour nous accrocher tout du long.

La puissance du death et la froideur du black sont bien équilibrées et ce nouvel album se montre suffisamment dynamique pour ne jamais perdre d'impact, il se montre lourd quand il faut et fonce dans le tas quand il risquerait de s'enliser. Le parti pris old school ne plaira évidemment pas à tout le monde mais fait justement sentir l'honnêté d'un groupe présent sur la scène depuis bien longtemps. Eminenz fait ce qu'il a envie de faire et le fait plutôt bien depuis une bonne paire d'années et si son nom n'est pas forcément le plus mis en avant sur la scène internationale, il mérite pourtant le respect et son savoir-faire n'est plus à prouver. Comme d'habitude, sa musique ne s'adresse pas à ceux qui recherchent la violence, la brutalité ou les ambiances malsaines, Eminenz pratique une variante plus mélodique et épique tout en restant puissante. Il ne réinvente pas la roue (peu le font dans le black metal de toute façon) et si "Diabolical Warfare" ne deviendra pas non plus un classique du genre, il se montre efficace et perpétue un style que tout le monde ou presque a abandonné de nos jours. Rien que leur ténacité mérite que l'on jette une oreille à leur musique, les bougres faisaient quand même partie des groupes présents sur scène le soir où Mayhem a enregistré son fameux "Live In Leipzig" ! Petit bémol sur la production qui est certes claire et puissante mais qui laisse entendre une batterie un peu trop faible et sèche à mon goût, rien qui puisse gâcher l'écoute pour autant cependant.

Eminenz revient donc après dix années d'absence avec un nouvel album efficace dans la droite lignée de ses prédécesseurs, donc un black / death mélodique et old school qui laisse de la place aux claviers et qui s'illustre dans un style délaissé par la plupart des groupes de nos jours. Pas de grosses surprises mais pas de déception non plus quand on connaît le style de ces vétérans.


Murderworks
Mars 2022


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.facebook.com/eminenzofficial