Emerald Mind est un groupe de power / prog qui nous vient de St Petersbourg, et si vous n'en avez pas entendu parler, il existe pourtant depuis 2008. "Civilization" est leur second opus. Ayant perdu quelques membres en cours de route, il ne reste plus que la chanteuse Svletana et le compositeur principal Alexey.

Cet album nous emporte dans l'univers de l'homme, chaque morceau apportant une pierre à l'édifice des questions existentielles : qui sommes-nous ? Vers quoi allons nous ? Quel est notre but ? La civilisation humaine est la seule à se poser ce genre de questions, et c'est ce qui la rend unique – pas supérieure - mais particulière. Dans le doute et la peur de savoir -ou non- ce qui régit tout ça, ce qui nous définit et construit notre avenir. La voix de timbre classique de Svletana, pleine d'émotions, raconte les histoires une à une avec douceur. Elle est très bien accompagnée car la musique d'Emerald Mind est très minimaliste quant aux samples et laisse la part belle au jeu de guitare. Le piano ou les sons de synthé ne sont pas accompagnés de nappes ou de chœurs grandioses, et il en ressort quelque chose de très épuré mais non vide pour autant. Comme cette petite fille qui fait de la balançoire dans le ciel sur la couverture de l'album, c'est aérien. Les compositions s'enchaînent, efficaces, posées. A l'instar d'un "Another Life" très rythmé et progressif comme introduction et très mélodique aussi, on peut entendre des sonorités très rock avec "Civilization", par exemple, de par les guitares acoustiques présentes. "Early Morning" donne des sonorités un peu jazz avec des solos de trompette et une basse omniprésente. Et à la fin, on retombe toujours dans le style progressif dont se targue le groupe, mélangeant ses influences à sa patte personnelle sans souci.

En bref, "Civilization" regorge de différentes inspirations dans tous les styles de musique et nous offre un univers très varié, qui sort un peu des sentiers battus d'un album concept ou souvent, le bât blesse dans la composition et nous offre des morceaux qui se ressemblent trop. Point de ça ici, chaque morceau est à découvrir, avec délice et patience, car il peut sembler fade au premier abord. C'est un album à s'approprier. Nous entrons dans l'intimiste et le minimaliste au niveau des instruments mais ceux-ci sont bien présents et placés judicieusement, du coup rien ne manque. A découvrir d'urgence !