Lorsque les groupes font déjà l’énumération des formations auxquelles ils se comparent, cela me facilite la tâche, et permet également de ne pas insulter lesdits groupes. Le problème, je pense, avec cette méthode, dans le cas particulier qui nous concerne ici, c’est que cela demeure un pari risqué. Elettra Storm est donc la nouvelle sensation power metal de Scarlet Records et prétend être dans la mire des amateurs de Stratovarius, Rhapsody Of Fire, Unleash The Archers et Frozen Crown. Je ne m’éterniserai pas sur les deux premiers, cependant les deux autres formations sont quand même les plus grandes sensations du power metal avec chanteuse en ce moment. Qui plus est, Fozen Crown a sans doute sorti le meilleur album de power metal symphonique des dix dernières années en Italie.

Alors qu'en est-il, suivant cette bien trop longue prémisse, d'Elettra Storm et ce premier album, "Powerlords" ? Disons, de prime abord, que les comparatifs sont justifiés. Le groupe plaira sans problème aux fans des formation susmentionnées. Le problème majeur, encore une fois, ne provient ni de l’exécution des musiciens ni du talent de Crystal Emiliani, mais bien des compositions dans leur ensemble. Il est malheureusement très facile de faire le jeu du "bingo" avec cet album, avec le but de complété sa carte chaque fois que l’on peut identifier un passage qui rappelle ce qui a déjà été maintes fois entendu dans le passé. On retrouve donc un peu de tout, dans l’ensemble des clichés du genre, double caisse rapide, duos de guitares, solos de clavier, et beaucoup de mélodie, mais rien de mémorable au final.

C’est dommage, je déteste lorsqu'un album aussi prometteur ne me fait ni chaud ni froid. Surtout lorsque le talent est indéniablement au rendez-vous et que la production (encore une fois des mains de maître de Simone Mularoni) est impeccable et puissante.

Au final, tout est une question de première impression et d’émotion. Je vois mal les "vrais" amateurs du genre ne pas saliver à l’écoute de cet album. Pour ma part, les grands frissons du power metal ne me sont pas passés par l’échine avec "Powerlords". Si le groupe se découvre une véritable identité, qui sait ce que le futur lui réserve, mais pour l’instant, je suis prêt à gager qu’il ne fera que passer, et je serai le premier à faire mon mea culpa si je me trompe.