Le groupe
Biographie :

Electric Wizard est un groupe de doom metal et de stoner metal formé dans la ville de Wimborne Minster dans la région du Dorset, au Sud-Ouest de l’Angleterre. Le groupe s’est formé en 1993 et a enregistré huit albums dont deux qui ont révolutionné le genre à savoir "Come My Fanatics…" et "Dopethrone". Ces deux albums ont permis à Electric Wizard de devenir l'un des piliers de la scène du doom stoner. La caractéristique sonore du groupe est qu’il intègre des sonorités de sludge et de stoner à son doom metal. À travers les paroles de leurs chansons, on retrouve des thèmes récurrents comme les films d'horreur, l'auteur H. P. Lovecraft ou encore la drogue. Depuis 2014, le groupe se compose de Jus Oborn au chant et à la guitare, de Liz Buckingham à la seconde guitare, de Clayton Burgess à la basse et de Simon Poole à la batterie.

Discographie :

1995 : "Electric Wizard"
1997 : "Come My Fanatics..."
2000 : "Dopethrone"
2003 : "Let Us Prey"
2004 : "We Live"
2007 : "Witchcult Today"
2010 : "Black Masses"
2014 : "Time To Die"
2017 : "Wizard Bloody Wizzard"


Les chroniques


"Wizard Bloody Wizzard"
Note : 14/20

En vingt-cinq ans de carrière, Electric Wizard en a sorti des pépites pour rapidement s’imposer comme le magicien électrique du doom dans le saint royaume de la couronne britannique et bien au-delà d’ailleurs. De l’éponyme "Electric Wizard" sorti en 1995 au "Time To Die" de 2014, huit albums ont défilé. Et désormais, avec "Wizard Bloody Wizzard", sonne le glas de la barre de la presque dizaine d’opus, à savoir le seuil du neuvième album. Pas de raisons d’avoir des craintes musicalement, Electric Wizard avance toujours son doom à la patte reconnaissable et parfois irritante. Mais que nous réserve ce presque dixième album ? Qui sait, peut-être une sorte de remake de Bloody Mary version doom’n’heavy voire Marie sans culotte...

Et bien pas vraiment, et cela n’en déplaisent au goût pour la SF et l’horreur du sieur Oborn. "Wizard Bloody Wizzard" est tout simplement un album de plus d’Electric Wizard, pas de quoi sauter au plafond mais pas de quoi cracher dans la soupe non plus. Les inspirations et sonorités restent inchangées, les riffs sont toujours entêtants et la durée des compositions a toujours tendance à s’étirer de bout en bout (quarante-trois minutes pour six titres seulement). Il est donc assez logique que les fans du Sorcier s’y retrouve aisément et que les adorateurs de doom tout autant (mais peut-on être adorateur de doom sans connaître Electric Wizard ?). Quoi qu’il en soit, les notes se laissent sonner, les accords également et la voix de Jus Oborn résonne par-dessus cet ensemble comme un écho torturé venu d’ailleurs ("Hear The Sirens Scream", "See You In Hell"). En cela, Electric Wizard parfait une nouvelle fois des riffs répétitifs et aux tempos relativement variés ("Necromania", "Wicked Caresses"). Au-delà de ces quelques constations, force est de constater que "Wizard Bloody Wizzard" n’arrive pas à la cheville d’un "Dopethrone" ou d’un "Come My Fanatics... " même si cette patte old school se laisse toujours traîner ("The Reaper"). Mieux vaut ne pas s’y méprendre pour autant et crier à l’infamie, "Wizard Bloody Wizzard" n’est pas une catastrophe non plus, certains passages retiennent particulièrement l’attention et incorporeront à coup sûr les playlists Electric Wizard. En fait, simplement, Electric Wizard donne à ses fans de quoi se rassasier avec un son, une tendance et une inspiration qu’ils connaissent déjà fort bien et sur lesquels ils ne prendront aucun risque à se ruer. En plus, l’artwork est carrément classe et en jetterait pas mal au milieu des autres sorties d’Electric Wizard !

Alors que dire de ce nouveau conte six titres d’Electric Wizard ? Eh bien pas grand-chose si ce n’est qu’il tourne rapidement en rond (et ce par choix artistique). Pour le reste, "Wizard Bloody Wizzard" et ses six apprentis sorciers prennent des recoins assez inattendus et tentent tant bien que mal de devenir de vrais mages. Mais malheureusement, Electric Wizard nous a habitués à mieux. "Wizard Bloody Wizzard" sent quelque peu le réchauffé et l’essoufflement. Pour le reste, "Wizard Bloody Wizzard" n’est pas mauvais pour autant, dommage qu’il se contente du minimum à fournir sans vraiment rechercher les folles exubérances que son passé a pu lui faire connaître...


Rm.RCZ
Mars 2018




"Time To Die"
Note : 17/20

Après plus de vingt ans d’existence sous le nom d’Electric Wizard (avant des débuts sous les patronymes successifs de Lord of Putrefaction, Thy Grief Eternal et Eternal entre 1988 et 1993), la bande à Jus Oborn continue de répandre la désolation sur Terre avec ses messes noires auditives. En 2014, cette terreur sonore prend la forme de "Time To Die", huitième chapitre de la bible démoniaque écrite par le groupe du Dorset. Bonne nouvelle pour les fans old school du groupe, le batteur Mark Greening est de retour au bercail après 10 années d’errances misanthropiques avec Ramesses et 11 Paranoias.

Oubliez les notions d’albums, de chansons, de musique. Ce blasphème sonore entièrement dédié au Grand Cornu est la voix du chaos primordial qui enfanta toute la crasse humaine infestant les eaux marécageuses de ce ridicule rocher que l’on nomme Terre. Oubliez la mélodie, la musicalité, la composition. Ici, les basses et les guitares se confondent en un bloc massif et ténébreux où des riffs antédiluviens viennent corrompre vos esprits, progressant en d’interminables bœufs cacophoniques et dissonants. La voix hallucinée du grand maître de cérémonie Jus Oborn vous ordonne, pauvres fanatiques, de vous convertir et de prier celui qui est assis sur le trône de dopes.

Expression d’une démarche artistique sincère et reflet d’un état d’esprit et d’un mode de vie d’écorchés vifs mais néanmoins profondément honnête, la musique d’Electric Wizard est beaucoup plus subversive et perverse que 99% des groupes de black metal de cette planète, avec leur satanisme de pacotille. De même, cet album envoie au tapis toutes ces jeunes formations modernes où derrière leur surenchère technique et leurs productions clinquantes et boursouflées, ne font preuve d’aucune âme ou identité ni même d’authenticité artistique voire de talent.

L’essence même de notre musique fétiche se retrouve dans ce disque crade, rampant et maléfique. Des lignes et des lignes de prose pompeuse sont inutiles, cette musique est une injure au monde moderne que vous ne pourrez que partager ou rejeter. Un chef d’œuvre occulte à la noirceur abyssale.


Man Of Shadows
Novembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.electricfuckinwizard.com