Le groupe
Biographie :

Eisregen est un groupe de dark / death metal allemand formé en 1995 et actuellement composé de : Yantit (batterie / Ewigheim, Marienbad, ex-Panzerkreutz, ex-Transilvanian Beat Club) et Blutkehle (chant / Eisblut, Goat Funeral, Marienbad, ex-Panzerkreutz). Eisregen compte quinze albums studio à son actif dont les onze derniers sur le label Massacre Records.

Discographie :

1998 : "Zerfall"
1998 : "Krebskolonie"
2000 : "Leichenlager"
2001 : "Farbenfinsternis"
2004 : "Wundwasser"
2007 : "Blutbahnen"
2008 : "Knochenkult"
2010 : "Schlangensonne"
2011 : "Rosrot"
2013 : "Todestage"
2015 : "Marschmusik"
2017 : "Fleischfilm"
2018 : "Fegefeuer"
2020 : "Leblos"
2023 : "Grenzgänger"


Les chroniques


"Grenzgänger"
Note : 14/20

En toute honnêteté, encore une fois, c’est la première fois avec cette chronique que j’entends parler d'Eisregen. En préparation de celle-ci, j’ai bien évidemment lu la biographie accompagnant l’album et fait quelques recherches sur le net. Ayant vu que le groupe avait deux albums bannis en Allemagne, et que la bio décrit le groupe comme extrême, je m’attendais à un troublant album. Quelle ne fut pas ma surprise lors de l’écoute de "Grenzgänger", car oui, sans doute que les paroles sont répréhensibles (je ne comprends pas l’allemand) mais dans l’ensemble, la musique d'Eisregen, en termes de metal, est plutôt inoffensive.

Je dis inoffensive en me basant sur la musique seulement, qui se veut une forme de gothic doom / death, à l’inverse de leurs débuts plus black. Cependant, de ce que j’ai conclu de mes recherches, c’est plutôt au niveau des textes que le groupe se veut violent, abject et lugubre. Sans être brutale ou rapide, la musique d’Eisregen reste funeste de par les arrangements orchestraux, par exemple, proches des trames sonores de vieux films d’horreur de série B. "Die Frau Im Turm", par exemple, aurait très bien pu se trouver dans L'Exorciste, avec son rythme lent et son piano inquiétant. Vocalement, l’on se retrouve dans les mêmes eaux que Cradle Of Filth, un genre de growl grinçant, pas nécessairement mon approche préférée.

Au final, sans avoir la compréhension complète des textes, on se retrouve devant un album de metal gothique / doom, avec des voix death, sous un fond plutôt simple et pas très engageant. Le rythme prend son envol sur "Auf Galgengrund" et ses influences pop / black metal, si cela peut avoir un quelconque sens. Ces moments un peu plus déjantés reviendront quelques fois en cours d’écoute, mais beaucoup trop peu à mon goût.

Honnêtement, la musique d’Eisregen est comme un film d’horreur que l’on écoute en plein jour sans le son… Rien de vraiment effrayant en fin de compte. Pour les amateurs de metal curieux qui veulent élargir leur horizon musical, sinon, j’imagine bien diplomatiquement que cet album plaira sans doute aux fans du groupe sans plus.


Mathieu
Février 2023




"Leblos"
Note : 18/20

On a pas tous les jours vingt-cinq ans, et cette fois-ci c’est le tour d’ Eisregen. Créé en 1995 en Allemagne, le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe n’a absolument pas chômé… Blutkehle (chant / paroles, Eisblut, Goat Funeral, Marienbad, ex-Panzerkreutz) et Yantit (batterie / guitare / composition, Ewigheim, Marienbad, ex-Panzerkreutz, ex-Transilvanian Beat Club) nous offrent non pas un album supplémentaire, mais bien un album et un EP pour célébrer cet anniversaire. Aidés de Markus Stock (basse), ils enregistrent le quatorzième album, "Leblos", ainsi que "Die Räudigen Rennsteigrebellen", un EP. Et les deux arrivent tout de suite.

L’album ravira les fans à coup sûr. Entre black metal malsain, death metal puissant, ambiances gothiques et influences industrielles dans la composition, le groupe avance en terrain connu avec des compositions maîtrisées de bout en bout. Sur chaque morceau, on retrouve un pan de l’univers sombre des Allemands, qu’ils développent depuis ces vingt-cinq années, mais il est parfois plus fort comme dans "Ruhet Sanft" ou "1000 Jahre Nacht". Le fait que le groupe chante en allemand, chose qui lui sied à merveille et qui ne déroge pas à la règle des albums précédents, renforce également cette impression de noirceur et de violence, comme en témoignent "Pechschwarz" et "Erstschlag". Si la composition est soignée, les ambiances le sont aussi, notamment les claviers et orchestrations qui donnent de la personnalité à des titres un peu plus simples comme "Leblos". D’un titre de death / indus sombre, le morceau éponyme se métamorphose en véritable hymne entraînant. "Schlachtraum" m’a également marqué grâce à son introduction digne d’un film d’épouvante, à laquelle on ajoute la violence du metal. L’accalmie viendra sur "Atme Asche", tout en conservant cet aspect sombre, l’énergie refait surface pour "Mein Leichenwerk", et l’album continue son cours. Les ambiances gothiques sont omniprésentes pour "Wangenrot", ainsi que sur "Mutter Schneidet", deux morceaux à la personnalité forte et aux influences dérangeantes, et c’est finalement "Drauß' Vom Häuten Komm' Ich Her" qui referme l’album. Noirceur, oppression, violence sous-jacente et surtout folie seront au programme.

Mais le groupe sort totalement de sa zone de confort sur "Die Räudigen Rennsteigrebellen" et nous offre une dizaine de minutes de joie et de bonne humeur sauce black / death, faisant se rejoindre leurs influences sombres, leur son violent et cette dose de folk allemand aux sonorités festives. Le groupe ne délaisse pour autant pas la voix saturée, bien que ce soit une voix claire qui occupe la plupart du temps le devant de la scène. "Zeit Zu Saufen" rejoint déjà plus leur univers habituel, mais cet écart est intéressant !

Après toutes ces années, Eisregen est toujours aussi prolifique ! "Leblos" s’inscrit à merveille dans leur imposante discographie, et le bonus "Die Räudigen Rennsteigrebellen" permet de marquer leur vingt-cinquième anniversaire en beauté ! Les Allemands sont loin d’être à court d’idées, et ils nous le prouvent à nouveau !


Matthieu
Juin 2020




"Fegefeuer"
Note : 18/20

Toi là ! Oui, toi. Tu ne connais probablement pas Eisregen, et c’est plutôt dommage, car si comme moi tu es adepte d’un black / death aux ambiances gothiques, laisse-moi t’annoncer que tu as raté quelque chose depuis 1995 ! Très controversé (quelques albums interdits à la vente et en concert), le groupe s’articule autour de ses deux fondateurs Blutkehle (chant, Goat Funeral, ex-Panzerkreutz, ex-Marienbad) et Yantit (batterie, Ewigheim, ex-Panzerkreutz, ex-Marienbad). Pour les lives, ils sont accompagnés de West (basse, Ewigheim, Hämatom, ex-Panzerkreutz) et El Hoppelo (guitare), mais leur line-up live semble assez flou et changeant. Dans tous les cas, les Allemands peuvent compter sur treize albums et sept EPs pour vous retranscrire cette ambiance malsaine qui les caractérise, et leur dernier méfait s’appelle "Fegefeuer". Prêts ? Non ? Tant mieux.

On commence par "Vorhölle", une introduction au clavier qui va vous faire tressaillir de peur avant "Fegefeuer". Vous pensiez à un titre calme ? Eh bien tant pis, car vous allez être soufflés par les riffs impitoyables couplés à un chant black en allemand. La rythmique est assez simple, mais les choeurs et les ambiances au clavier la transforment en quelque chose de réellement prenant, et ce côté malsain qui resurgit à chaque instant… C’est tout simplement grisant. Après ces quelques frissons du premier contact arrive "Knochentorte" et son ambiance plus martiale mais toujours aussi sombre qui alterne entre passages violents et riffs plus calmes mais tout aussi incisifs, surtout du côté de la guitare lead. Les orchestrations comblent également les parties où le chanteur est seul, mais c’est au final un réel univers qui se crée, et qui sera à nouveau violenté par un "Oben Auf Dem Leichenberg" qui reprend les codes du black metal avec une scénique que j’imagine parfaitement être horrifique à souhait.

"Alice Im Wundenland" part très clairement sur le côté gothique du groupe, autant par le nom de la chanson que par sa rythmique, à la fois sale, prenante et aérienne. Le chant dénote tellement avec les orchestrations qu’il est aisé d’entrer dans l’univers du groupe, sans jamais en sortir, même lorsque "Axtmann" démarre. Un black metal puissant, incisif et surtout sombre comme on l’aime tous. Côté chant, Blutkehle troque parfois ses hurlements vomis pour quelques paroles en chant clair grave d’une beauté insoupçonnée qui revient sur une saturation tout aussi sublime. Plus axée sur les orchestrations, "Es Lauert" est le titre qui vous fera headbanguer grâce à une batterie imposante, mais aussi à une ambiance inquiétante. La combinaison des deux est impressionnante, car aucun des deux côtés ne prend le dessus sur l’autre jusqu’au hurlement final qui nous mène à la dansante "Opfer". On reste toujours dans un metal gothique, mais le titre semble plus léger.

Vous voulez de la lenteur ? Alors "Die Bruderschaft Des 7. Tages" est faite pour vous. A chaque frappe, j’ai eu l’impression de m’enfoncer dans des sables mouvants, attendant la mort toute proche qui ne venait pas me frapper, alors que "Fahlmondmörder" sonne comme une sorte de libération. En effet, les puristes diront que c’est un black metal pur et dur, mais… en réalité non. Il y a toujours ce côté théâtral que le groupe arrive à mettre en place et qui nous tient en haleine. Dernier titre, "Ich Mach Dich Bleich" est probablement le morceau qu’il faut absolument écouter lorsque vous marchez seul en forêt la nuit. Ca ne vous arrive jamais ? Eh bien vous devriez essayer, car la sensation de plénitude qui arrive en écoutant ce titre dans les bonnes conditions est incomparable.

Pardon, j’ai dit “dernier titre” ? Je voulais dire “dernier avant les covers bonus” ! Car en effet, le groupe a choisi de reprendre l’oppressante "The Gate Of Nanna" de Beherit , "Black Magic Mushrooms" de Mysticum et "Das 4. Tier Aß Den Mutterwitz" de Bethlehem. Difficile de lutter contre de tels monuments me direz-vous. Et vous avez raison ! C’est pourquoi Eisregen n’ont pas eu envie de les rendre plus violentes, plus sales ou quoi que ce soit, mais simplement de transposer la lenteur de "The Gate Of Nanna" à son univers, la modernité de "Black Magic Mushrooms" à ses riffs malsains et ses orchestrations à "Das 4. Tier Aß Den Mutterwitz". Et ça, c’est du génie.

Vous avez eu peur du combo black / death / gothique ? Je comprends, mais je vous assure qu’Eisregen est un groupe innovant qui sait mélanger à la perfection les trois univers, qui ne sont pas si éloignés que ça, avec "Fegefeuer". Mon piètre niveau en allemand ne m’a pas permis de comprendre les paroles, et puisque je considère la voix comme un instrument supplémentaire… C’est simplement mon ressenti que vous avez avec mes mots, mais je suis plutôt curieux, et je ne peux m’empêcher d’aller regarder les paroles… Faites de même !


Matthieu
Novembre 2018




"Fleischfilm"
Note : 16/20

Si le metal gothique est un style très riche, il est tout à fait possible de mélanger ce style imposant avec quelques racines industriel, black ou death. C'est d'ailleurs dans cette optique que Yantit (batterie, aussi connu sous le nom de Ronny Fimmel et jouant avec Ewigheim) et Blutkehele (chant, aussi connu sous le nom de Michael Roth et chantant pour Goat Funeral) ont fondé Eisregen en Allemagne en 1995. Certains de leurs albums sont interdis à la vente dans leur pays, et quelques titres ne peuvent être joués sous peine de sanctions juridiques... Mais rien n'empêche les Allemands de composer leur douzième album, "Fleischfilm", qui sort le 5 Mai 2017. Pour les lives, les deux fondateurs sont accompagnés de West à la basse (Ewigheim, Hämatom, Marienbad) et d'El Hoppelo à la guitare pour jouer leurs riffs sordides et puissants. Tous les textes sont chantés en allemand, une langue qui collera parfaitement à l'univers froid du groupe. Qu'est ce que vous attendez ? Installez-vous, ils vont commencer !

Le combo entamera l'album avec "Drei Mütter". Un titre parsemé de sons électroniques qui seront rapidement couverts par une rythmique imposante, qui tire parfois dans les harmoniques pour instaurer une ambiance pesante mais énergique. L'allemand, que ce soit avec la voix de Blutkehele ou les choeurs contribue à l'atmosphère inquiétante de la composition. "Hauch Des Todes" débute avec un son de cloche et d'orgue qui déboucheront sur une chanson qui mélange le metal industriel au style gothique du groupe. Les racines black metal sont présentes, ainsi que de nombreux claviers. L'accumulation et la diversité des sons joue en faveur du groupe : sans connaître le morceau, il est impossible de deviner ce qui va nous tomber dessus ! Le son de "Jenseits Der Dunkelheit" est beaucoup plus expérimental, puisqu'il repose énormément sur les claviers, sans renier la rythmique guitare / basse / batterie qui soutiendra avec brio un chant torturé, alors que "Die letzte Reise Des Alan Yates (Metamorphose 2)" est une composition en apparence plutôt calme, mais qui sera énergisée par une batterie progressive et des harmoniques de guitare. On repasse sur un son axé atmosphérique avec "Auf Den Spuren Der Säge". Si les musiciens réussissent à instaurer une ambiance, c'est en partie grâce aux talents de Blutkehele qui nous tient en haleine jusqu'au bout de la chanson, où ce titre devient réellement intéressant.

Vous en avez assez du son saturé et des riffs tranchants ? Bien, alors je vous conseille "Tiefrot" qui n'en contient presque pas. Un long break acoustique sur le milieu du titre qui contraste nettement avec le reste de l'album, et le groupe continuera à produire un son lent et lancinant sur "Nahe De Friedhofsmauer". Ce sont encore une fois les tonalités acoustiques qui prédominent, et c'est un rythme enjoué qui surgira de nulle part avant de renouer avec la mélancolie latente. Qu'est-ce qui sort d'un esprit qui combine sonorités victoriennes et des riffs sombres au possible ? "Menschenfresser". Un titre encore une fois surprenant, mais vraiment très prenant. Amateurs d'EBM réjouissez-vous car ce titre est pour vous ! "Syndikat Des Schreckens" semble sorti de la scène darkwave allemande des années 90. Apportant un nouveau souffle à l'album, "Im Blutrausch" mettra un peu de temps à démarrer, mais une fois l'ouragan lancé il ne s'arrêtera que trois minutes plus tard avec le début de "Satan Der Rache", que l'on croirait venu du Far West. En effet, ce titre au con clair semble reprendre les ambiances si particulières des westerns pour impressionner l'auditeur. Dernier titre, "Nachts Kommt Das Delirium" met clairement la basse en avant, et on découvre une facette de la voix de Blutkehele qui nous était jusqu'alors inconnue. La folie semble s'être emparée de l'homme pour ce dernier titre qui fait parfois froid dans le dos.

Vous vous attendiez à un album de metal gothique au son lourd et profond ? Eh bien c'est en partie le cas. Ce n'est pas parce qu'il contient beaucoup de titres tournés vers l'acoustique et qui oublient parfois un peu trop le son saturé que cet album est mauvais, bien au contraire ! Son originalité marque les esprits autant qu'il lui permet de séduire un public large. Les influences sont diverses, mais toutes coïncident avec l'univers sombre du groupe allemand. Un univers que j'espère voir porté à la scène dans notre pays, mais je sais que leur langue et leur style les dessert grandement pour une visite sur nos planches... Le rideau se ferme.


Matthieu
Mai 2017




"Marschmusik"
Note : 12/20

Pour ses vingt ans de carrière, Eisregen sort un nouvel album, "Marschmusik", chez Massacre Records. C'est donc son onzième depuis ses débuts en 1995, mine de rien ! Et donc qu’ont les Allemands à nous offrir cette fois ?

Cet opus contient douze titres donc à priori de quoi nous en mettre plein la panse, mais en fait ces titres, ou du moins la plupart d'entre eux, se trouvent être assez plats et manquent affreusement de contenu. Ils ne sont pas vraiment mauvais pour autant, ils s’écoutent sans problème, mais ils sont vite redondants et on perd vite le fil comme avec "Leichensack", "Gott Der Panzer" ou encore "Fleischbrand". Pourtant, ils sont assez courts, entre trois et cinq minutes…

On trouve des morceaux plus intéressants comme par exemple "Marschmusik" qui ouvre l’album avec des riffs froids et de la vigueur bien allemande ! "Blutkreis" et "Adlerkorst" sont pas mal non plus, avec une basse bien lourde mise en avant. Le reste des titres n'est pas exceptionel et est même assez bateau au final, heureusement que nous avons les efficaces "Bunkertur" et "Foltergeist". Le son est assez éraillé avec parfois des passages aériens de synthé ("Mein Leben Auf Deiner Haut"), ce qui est plutôt étrange voire dérangeant.

Et pour terminer, que dire des trois titres OVNI de l’album ? En effet, il se termine par "Was Von Dir Bleibt" qui est un titre de type vampire disco, "Panzerschokolade" façon cirque russe et le bonus, "Pervertin Peter", qui est lui aussi déroutant.

Même si certains titres sont entraînants et plutôt agréables, cela reste assez pauvre. Au final, "Marschmusik" n’est pas percutant, pas accrocheur et même, il faut le dire, mou. On s’attendait à mieux d'un groupe qui fête ses vingt ans de carrière !


Nymphadora
Septembre 2015




"Todestage"
Note : 12,5/20

C'est avec un artwork très particulier de manga horrifique que les Allemands d'Eisregen nous présentent leur dixième album, "Todestage", chez Massacre Records. Après dix-huit années d'existence, le groupe a légèrement changé d'horizon avec un black metal plus moderne.

"Waldgott" est le premier titre de cet opus, les parties de violon et de piano donnent une musique horrifique raffinée. En effet, la délicatesse de ces instruments est à l'opposé du chant hybride et du reste plus rentre-dedans. Ensuite, "Todestag" et "Mitternacht" sont des hits typiques du groupe, simples mais avec une énergie efficace. Groovy avec une ambiance sombre, "DSDSL" montre un autre aspect du groupe, la musique est plus extrême et moins moderne. "Hollenfahrt" et le court morceau "Familienbande : Vater Tad & Mutter Nacht" prennent une tournure plus sombre et rapide avec un black metal dynamique restant mélodique. Aériens et composés dans un but de légèreté, "Lang Bebe Die Nadel", "Oh Wie Sie Schrie" et "Oststern Am Narbenhimmel" s'écoutent facilement et passent très bien ! Avec un tempo rock, "Elotenmongo" est un morceau bien plus "pop metal". Cela n'est pas déplaisant mais c'est assez, voire un peu trop, différent du reste de l'album. Et pour finir, "Tod/Untot" fait ressortir le côté glauque et morbide du groupe, tandis que "Seele Mein" se révèle plutôt niais... En effet, c'est un peu mou et les riffs sont trop gentillets.

Eisregen a toujours pratiqué une musique à part donc les différences entre les titres ne sont pas étonnantes. Mais voilà, même si cet album est loin d’être mauvais, il est tellement particulier que cela ne plaira pas à tout le monde et il s'adressera surtout aux fans du groupe.


Nymphadora
Novembre 2013




"Rosrot"
Note : 09/20

Seulement un an et demi après un "Schlangensonne" fort sympathique, Eisregen revient avec son petit dernier "Rosrot", comme annoncé à l'époque suivant la tradition du groupe. Avec son style si particulier, il était difficile d'imaginer l'évolution du groupe, pourtant toujours en mouvement, même sur des périodes très courtes. Reste à savoir si cette évolution s'est faite dans le bon sens ou pas...

Dès le premier titre qui sert d'intro à l'album, on retrouve le son propre au groupe avec des accords qui ne trompent pas : on est bien en train d'écouter un album d'Eisregen !!! Rassurant... Et pourtant, dès le deuxième titre, les Allemands vont partir sur un black-metal de bonne facture, même s'ils ont tendance à lorgner du côté des Anglais de Cradle Of Filth dans leur période la plus récente. Malheureusement, leur musique semble moins accrocheuse... D'ailleurs, le chant allemand nous rapprocherait plus d'un Agathodaimon première période.

Attention quand même, si vous êtes amateurs de metal extrême, le titre suivant va vous dérouter avec ses atmosphères très gothiques et ses rythmiques mid-tempo. Un peu de piano, quelques riffs accrocheurs et le tour est joué... Mais, ôtez-moi d'un doute, la recette ne serait-elle pas un peu facile ? Et là, après plus de 7 minutes, on repart sur un black-metal symphonique un peu plus speed et entraînant... Pas déplaisant mais loin d'être suffisant pour nous sortir de la torpeur dans laquelle le précédent titre nous a plongé !!!

Trois minutes bien répétitives et sans âmes viennent de s'égrainer timidement pour faire place à une nouveau morceau gothique mid-tempo ennuyeux au possible... Ainsi, même si le son de l'album est plutôt sympathique, il peine à donner vie à une musique moribonde qui semble errer sans but entre les sillons du CD !!! Et même si Eisregen enchaîne avec un morceau résolument rock / goth, ce "Rosrot" ne parvient aucunement à décoller, au grand dam de mes cervicales qui ne demandaient qu'un bon headbanging...

Malgré cette alternance de morceaux black-sympho et gothiques censés donner du relief et de l'intérêt à l'album, c'est bien face à une mer d'huile qu'on se trouve et au fond de laquelle Eisregen nous entraîne au fil de ses dix nouveaux morceaux. Comme les filles d'Alerte à Malibu, les Allemands essayent de nous porter secours, mais comme chez elles, tout sonne faux !!! Au final, on se retrouve coulé par des vagues de riffs clichés et malheureusement démodés comme les maillots une pièce rouges...

Avec "Rosrot", Eisregen a choisi la facilité, mais dans un style où Cradle arrive encore à être efficace et accrocheur, eux s'avèrent plats et sans aucune saveur. Un album hyper répétitif qui mettra donc vos nerfs à rude épreuve et qui offre une facette peu glorieuse d'un Eisregen à court d'inspiration... Même si le dizème album est déjà annoncé, il faut espérer que les Allemands prendront plus de temps pour le composer afin de nous donner a posteriori la claque qu'on était en droit d'attendre ici !!!


Carcharoth
Février 2012




"Schlangensonne"
Note : 16/20

Bientôt 15 ans d’existence pour les Allemands d’Eisregen et pourtant, le groupe reste assez méconnu au sein de l’hexagone malgré leurs 10 albums. Il faut dire qu’avec son chant allemand très prononcé, le groupe se destinait avant tout au public Germanique, tout comme Die Apokalyptischen Reiter, mais à la veille d’un tel anniversaire, il est temps pour Eisregen de conquérir le reste du monde !!! "Schlangensonne" commence par une petite berceuse maléfique histoire de nous mettre dans l’ambiance avant une véritable déferlante de riffs assassins !!! Et oui, même s’il est difficile à classer, Eisregen est avant tout un groupe de metal extrême… Mais qu’importe le style pour l’instant, il faut d’abord laisser pénétrer les notes du quartet allemand dans notre âme damnée !!! Car malgré des morceaux pleins d’énergie qui pourraient même faire headbanger le chien de ma grand-mère, le groupe arrive à distiller de manière assez sournoise une mélancolie infinie, un mal-être indicible qui glace le sang !!! La froideur du son, la beauté mortuaire des mélodies et les parties de piano y sont pour beaucoup c’est certain, et le côté agressif du chant allemand, qui apporte une dimension haineuse et violente, fusionne à merveille avec le reste pour donner naissance à ce joyau de metal sombre !!!

Car oui, on pourrait parler de dark-metal en évoquant Eisregen, mais le groupe est en fait un mélange de beaucoup de choses… Du black-metal bien sûr, très ancré dans le style des années 90, quelques relents goth renforcés par les atmosphères développées par le clavier et le chant clair présent ici et là, des ballades, des passages au groove impeccable, sans oublier des influences new wave, c’est tout cela qui fait la musique d’Eisregen !!! Ainsi, le groupe sait rester à la frontière des styles et des mondes afin de mieux créer sa propre identité, sa propre dimension, aussi personnelle qu’universelle, aussi malsaine qu’élégante !!! La musique d’Eisregen ouvre les portes de notre esprit vers de nouveaux horizons, lui permettant de vagabonder sans pour autant oublier d’où il vient… Cette si belle noirceur possède votre âme bien au-delà de la simple écoute de ce "Schlangensonne" et n’imaginer pas la récupérer intacte !!! Armé de toute sa noirceur et de toute sa froideur, Eisregen a su user de tous les sortilèges du metal sombre pour donner naissance à cette véritable pièce maîtresse de leur discographie. Rares sont les albums de metal extrême aussi variés que celui-ci : pour une fois, il y a toujours quelque chose à découvrir au fil des écoutes !!! Eisregen nous propose un album véritablement dense, mais pourtant très facile d’accès qui comblera donc les connaisseurs comme les nouveaux venus… Une vraie prouesse de nos jours où l’originalité d’autrefois fait partie des mythes et légendes !!!

Bref, nous voilà face à un grand album au feeling incroyable, d’une grande richesse émotionnelle, capable en une écoute de noircir un peu plus nos âmes si cela était possible. Mais malgré le côté à la fois décadent et mélancolique de la musique d’Eisregen, on décèle ici et là quelques notes d’espoir salvatrices… Nous pouvons donc reposer en paix !!!


Carcharoth
Mai 2010


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/eisregen.official