Le groupe
Biographie :

Eisbrecher est un groupe allemand de metal industriel, particulièrement représentatif de la Neue Deutsche Härte, fondé en 2002 par Alexx Wesselsky (chant) et Noel Pix (guitare lead / programming), deux anciens membres de Megaherz, groupe ayant déjà connu à cette date un succès non négligeable en Allemagne et aux États-Unis. En 2004, ils sortent leur premier album intitulé "Eisbrecher", qui sera suivi de "Antikorper" en 2006 qui sera un grand succès. En 2008, il sortent leur troisième album "Sünde", suivi de "Eiszeit" en 2010, "Die Hölle Muss Warten" en 2012, "Schock" en 2015, de "Sturmfahrt" en 2017, et de "Liebe Macht Monster" en 2021.

Discographie :

2004 : "Eisbrecher"
2006 : "Antikörper"
2008 : "Sünde"
2010 : "Eiszeit"
2011 : "Eiskalt" (Compilation)
2012 : "Die Hölle Muss Warten"
2015 : "Schock"
2017 : "Sturmfahrt"
2020 : "Schicksalsmelodien" (Compilation)
2021 : "Liebe Macht Monster"


Les chroniques


"Liebe Macht Monster"
Note : 18/20

Toujours injustement détesté par les fans hardcore de Rammstein, Eisbrecher continue de mener son paquebot à travers les glaces artiques du metal industriel / Neue Deutshe Härte. Annoncé par le tonitruant "Fakk" et son clip à base de gangster allemand en jogging, ce nouvel et huitième album, "Liebe Macht Monster" est une parfaite réussite.

Quatorze titres, une magnifique édition collector et un son poussé à son paroxysme. "Nein Danke", "Dagegen" (avec Dero de Oomph!), "Himmel", autant de titres qui rejoindront à coup sûr les setlists live lorsque le Covid aura dégagé. Schématisons simplement la chose en avançant que "Liebe Macht Monster" reprend les choses amenées par "Sturmfart" (2017) et les pousse encore plus loin. Eisbrecher profite de ses désormais (presque) vingt années d’existence (ainsi que tout ce que Megaherz avait déjà amené à Alexx Wesselsky (chant) et Noel Pix (guitare)) pour réaliser un album que beaucoup de fans qualifieront de “parfait”. Riffs taillés, productions badass, refrains entêtants et... Oh et puis merde, il n’y a pas besoin de justifier davantage. "Liebe Macht Monster" regroupe ce pourquoi nous aimons Eisbrecher et l’indus allemand. L’amour engendre des monstres, tout comme le manque d’amour.

Alors aimons Eisbrecher, de tout notre coeur. D’autant qu’on sera tous particulièrement d’accord pour affirmer qu’Eisbrecher signe ici un de ses meilleurs albums, si ce n’est le meilleur.


Rm.RCZ
Janvier 2018




"Sturmfahrt"
Note : 18/20

"Sturmfahrt" de l’Allemand "Sturmfahrt" peut se traduire littéralement par "Sturmfahrt". Plus sérieusement, par une traduction de haute volée (à savoir Google Translate...) "Sturmfahrt" peut se comprendre comme "l’orageux voyage". Bon, il faut croire que sur ce coup, la machine de Larry Page et Sergueï Brin s’est fortement inspirée de l’artwork pluvieux et venteux de ce nouvel album d’Eisbrecher pour en tirer une signification... Quoi qu’il en soit, cet "orageux voyage" annonce la couleur de la nouvelle tempête industrielle signée Eisbrecher. Septième album des deux anciens Megaherz, Alexx Wesselsky et Noel Pix, "Sturmfahrt" confirme le statut incontournable d’Eisbrecher en matière d’indus et de Neue Deutsche Härte. Martial pour sûr, puissant évidemment mais également entêtant et mélodieux, ce nouvel opus ne déroge pas aux règles établies par ses prédécesseurs : frôler la perfection et friser des poils ou cheveux hérissés. Ne tardons donc plus et abordons de ce pas les quatorze nouveaux titres à se mettre sous la dent de nos oreilles. Tous à vos écoutilles, plongée imminente !

Quatorze titres donc pour près de cinquante-quatre minutes de son, ce "Sturmfahrt" ne fait pas les choses à la moitié. La durée ne rime toutefois pas avec manque d’imagination et besoin de combler un vide, Eisbrecher se réinventant dans ses sonorités par chaque piste de ce "Sturmfahrt". Le plus gros du disque sonne bien évidemment industriel à souhait en arborant et chérissant un son cadré d’une rigueur militaire ("Was Ist Hier Los ?" entamant la presque heure de musique en est l’illustration parfaite). Pour la suite, Eisbrecher n’hésite pas, question d’habitude, à varier ses plaisirs et inspirations. En cela, certains titres révèlent des allures bien plus rock ("Das Gesetz") pendant que d’autres seront plus gothiques ("Automat"). "Sturmfahrt" mêle l’énergie à l’émotion, les pistes coups de poing aux pistes plus calmes et "Besser" à "In Einem Boot" par exemple. Les riffs aux sonorités martiales se font bien évidemment remarquer, fortement ancrés par une batterie répétitive et minimaliste, ce qui dégage une atmosphère pensée au millimètre qui, quitte à sentir le préjugé, respire quand même bien l’air allemand, notamment du côté de Bavière ("Eisbar", "Herz Auf"). Pas vraiment la peine d’épiloguer donc, cet album s’écoute et se recommande à chaque amateur de musiques industrielles (en même temps, avec des titres comme "Krieger" ou "Wir Sind Rock’n’Roll"...). Ah et oui ! Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, "Sturmfahrt" est évidemment dans la langue de Goethe et de Diane Kruger (qui est aussi celle de Bill Kaulitz alors ne nous enflammons pas trop vite hein...). Outre être enrichissant musicalement, "Sturmfahrt" l’est également culturellement en ce qu’il permet aisément de réviser ses langues étrangères (qu’est-ce qu’on ne dirait pas pour se justifier d’écouter de l’allemand sérieusement...). Quoi qu’il en soit, l’allemand et ses airs de dialectes nasaux subliment à merveille l’indus’ et que celui qui n’adhère pas à cela me jette la première pierre... Mais comme nous ne sommes pas à l’âge de pierre ("Pierre ?" "Présent !"), évitons les lapidations gratuites et rassemblons nous plutôt autour de cet amour commun pour la musique. Sur cette phrase digne des Bisounours, revenons à nos moutons bavarois et rappelons de nouveau que ce v est un très bon album.

En bref, comme un sous-marin émergeant au beau milieu de flots déchaînés, ce "Sturmfahrt" soulève des litres de flotte et te promet une bonne grosse douche qui nettoiera les oreilles pour quelques temps. Même si "Sturmfahrt" ne réinvente clairement pas le son ou la méthode Eisbrecher, "Sturmfahrt" est un très bon album qui marque un peu plus l’excellence de ce groupe et de la scène allemande lorsqu’il s’agit de musiques industrielles. Les titres incontournables ne manqueront pas à l’appel ("Sturmfahrt", "Der Wahnsinn" ou "D-Zug" pour ne citer qu’eux), tout comme les titres percutants ou les titres qui marquent dès la première écoute. Un septième album largement réussi qui sonne bien rapidement comme une pièce maîtresse de la discographie de nos cousins Outre-Rhin. A dévorer par les tympans !


Rm.RCZ
Janvier 2018




"Eiskalt"
Note : $/20

Un an après l’énorme succès d’"Eiszeit", Eisbrecher enfonce le clou en sortant un best of, intitulé "Eiskalt". Démarche purement commerciale ? Sans aucun doute mais ce best of livré en 2 CDs propose non seulement un best of mais aussi son lot de remixes (grande tradition des groupes electro allemands) et d’inédits.

On retrouve 20 titres provenant des 4 albums du groupe, une sélection sans grande surprise avec "Eiszeit", "Adrenalin", "Bose Madschen", "Willkommen Im Nichts"… L’intérêt du fan du groupe se portera davantage sur les remixes du deuxième CD. Sans grande surprise là non plus car certains se trouvaient déjà sur les versions limitées. Certains d’entre eux sont très intéressants voire meilleurs que les versions originales ("Vergissmeinnicht (Phase III Remix)"). Sans être révolutionnaires non plus, les remixes restent fidèles aux versions originales, voire trop fidèles, ce qui n’apporte pas une plus value suffisante à cette compilation. Comme tout best of, cette compil' s’inscrit dans une démarche commerciale avancée. Pourquoi sortir un best of après 4 albums. Lorsque l’on connaît le succès énorme de leur précédent album, on se doute que cette compil' permettra d’enfoncer le clou auprès du large public et ainsi d’assoir la notoriété d’Eisbrecher en Allemagne mais aussi dans d’autres pays. "Eiskalt" reprend les principaux titres du groupe avec une vingtaine de titres de leur carrière. Pour les fans du groupe, ce CD reste superflu, pour les autres qui connaissent moins ou peu le groupe, cette compil' permet d’avoir une large palette de ce qu’ils peuvent faire. Dommage toutefois que les surprises se cantonnent à des remixes qui existaient déjà sur des versions limitées.

Difficile de noter ce best of car "oui" la musique est excellente, et les titres bien choisis mais "non" car la démarche semble peu convaincante.


Humphrey
Mai 2011




"Eiszeit"
Note : 14/20

Voici le quatrième album d'Eisbrecher. Continuant dans un registre rock metal industriel, on reconnaît dès les premières notes le savoir-faire allemand. Les Allemands sont reconnus pour leur savoir faire dans le domaine automobile. Il en est de même pour la musique : voix grave chantée en allemand, grosses guitares rythmiques, rythmiques electro et quelques notes de synthé pour les leads principaux... Les Allemands apprécient beaucoup ce type de gothique metal indus assez "easy listening". On peut penser que Rammstein est original en France mais en fait, il ne sont pas les seuls à oeuvrer dans ce domaine. D'autres groupes moins connus que Rammstein proposent ce type de musique tels qu'Unheilig, Oomph!, Eisheilig et Eisbrecher. Ne sortant pas des clichés du genre, Eisbrecher nous propose malgré tout un album efficace et accrocheur. Si vous recherchez l'originalité, passez votre chemin, mais si vous aimez ce type de musique que l'on qualifirait "genre Rammstein" entre "Mutter" et "Sehnsucht" alors arrêtez-vous écouter Eisbrecher.

L'album commence avec une énorme Bose Madchen, très classique mais hyper efficace qui n'est pas sans rappeler "Zombie Slam" de Pain. Gros riff d'intro, couplets axés sur les claviers avant de nous balancer un refrain envolé et hyper efficace. Le deuxième titre "Eisbrecher" suit la même trame que le premier et tout aussi efficace. Le troisième titre "Boom" pose une ambiance assez lourde et inquiétante assez bien senti. "GothKiller" ressemble davantage au single fait pour la radio, voix typée Oomph!, refrain léger et accrocheur pour jeunes minettes... Les autres titres s'enchaînent sans grande surprise et suivent la lignée des premiers, certains plus metal ("Der Hausch Des Leben"), d'autres plus pop ou electro ("Supermodel"). Pour les connaisseurs d'Eisbrecher et consoeurs, cet album sonnera très classique à vos oreilles. Pour ceux qui souhaitent découvrir la musique allemande rock metal indus, cet album est parfait. J'apprécie Eisbrecher depuis leurs débuts. Ils nous rouvent encore une fois la qualité de leurs compos. Il en reste qu'ils ne prennent que pas de risques malgré une carrière bien avancée et se satisfont de faire ce qu'ils savent déjà faire, sans rechercher à se démarquer de la concurrence. Pour un premier album je dirais que cet album serait énorme et très prometteur. Pour un groupe avec leur passif, cet album devient un album de plus, agréable avec quelques très bons titres mais qui manque encore de personnalité.

Pour le son : bonne prod', rien à dire.
Pour la qualité des compos : les morceaux sont bien pensés et efficaces.
Pour l'originalité : peu original et très voire trop proche des clichés du genre.


Humphrey
Mai 2010


Conclusion
Le site officiel : www.eis-brecher.com