Le groupe
Biographie :

Einherjer est un groupe norvégien de viking metal. Fondé en 1993 par Frode Glesnes et Gerhard Storesund, Einherjer est considéré comme l'un des pionniers du genre. Les mythes et légendes nordiques anciens sont un thème récurrent dans les textes du groupe. Après un certain nombre de changements de line-up, les membres actuels sont : Ulvar (batterie, clavier / Battered, ex-Beelzebub), Grimar (basse / Twilight Of The Gods, Battered, ex-Beelzebub), Aksel Herløe (guitare / Battered) et Ole Sønstabø (guitare / Fear Theories, ex-Hillbilly Blitzkrieg). Einherjer est actuellement signé chez Indie Recordings.

Discographie :

1993 : "Aurora Borealis" (Démo)
1995 : "Leve Vikingånden" (EP)
1996 : "Aurora Borealis" (EP)
1996 : "Dragons Of The North"
1997 : "Far Far North" (EP)
1998 : "Odins Owns Ye All"
2000 : "Norwegian Native Art"
2003 : "Blot"
2011 : "Norrøn"
2014 : "Nidstong" (EP)
2014 : "Av Oss, For Oss"
2016 : "Dragons Of The North XX"
2018 : "Norrøne Spor"


Les chroniques


"Norrøne Spor"
Note : 16/20

Einherjer fait partie pour moi de mon triumvirat préféré du label Indie Recordings avec Aura Noir et Obliteration. Groupe de viking metal existant maintenant depuis un peu plus de 25 ans, il ne cesse de sortir des albums plus ou moins bons assez régulièrement. Cependant, je n’ai jamais été réellement charmé par leur musique. Voyons si leur dernière sortie, "Norrøne Spor" va me contredire.

Déjà, une première surprise arrive à mes oreilles. Nous avons droit à des passages orientés pagan et black. Le premier titre est le meilleur pour moi, et ce qui est dommage pour la suite. Je retrouve ce que j’aime dans du black efficace, agrémenté de quelques passages inspirés d'Ensiferum. On suit à peu près le même schéma durant deux-trois chansons. C’est comme si on se baladait près d’une mer grisâtre tourmentée. Des choeurs façon "Twilight Tavern" se font entendre mais les émotions se font moins présentes. Aucune transition, on passe directement à du "From Afar" englobé dans des riffs continuels, comme des épées qui s’entrechoquent sans cesse. Remarquons qu’au fur et à mesure le chant norvégien nous laisse nous immiscer dans cette mythologie scandinave, nous aidant à nous focaliser sur ces éventuels rituels mystiques et batailles guerrières.

On peut aussi y voir des contrastes intéressants. "Mot Vest" nous raconte un voyage à la fois sombre et empli de rage. Alors que "Tapt Uskyld" nous fait part de la nostalgie d'une bataille perdue ou gagnée, amplifiée par les riffs. Je préviens quand même vos oreilles délicates de légers passages power ou rock qui m’ont fait crisser les oreilles, tellement la différence d’environnement sonore est marquée. Cette galette se conclut par une ambiance pesante, illustrée parfaitement par les différents guerriers dans le ciel sur la pochette. L’esprit au centre va trouver son repos et moi aussi d’ailleurs…

Tout cela pour dire que cette nouvelle sortie n’est pas mauvaise, il manque juste selon moi une recette homogène qui aurait harmonisé ces différentes ambiances éparpillées qui ont perturbé mon écoute.


Pierre
Février 2019




"Dragons Of The North XX"
Note : 16/20

Einherjer est un groupe auquel je reviens toujours... Ce groupe ne figure pas dans ma playlist quotidienne, mais je suis toujours ravie de le retrouver quand l’occasion se présente. C’est un peu comme rentrer chez soi et s’enrouler dans un plaid. Un contentement simple et réconfortant... Et je trouve que c’est une métaphore bien choisie pour cet album en particulier. "Dragons Of The North XX" est en effet un ré-enregistrement de l'album sorti en 1996. Ca fait quand même un sacré bout de temps. Et souvent face à ce genre de projets, on a deux réactions possibles : râler parce que les classiques on y touche pas OU se frotter les mains, se transformer en Mr Burns et trouver ça excellent. Et personnellement, j’étais plutôt Mr Burns.

D’ordinaire, je détaille un album morceau par morceau, mais ce ne sera pas le cas ici... pour la simple raison que ce sont des titres qui sont sortis il y a plus de 20 ans, et que je ne suis pas là pour faire un jeu de différences entre les deux versions. Je n’y vois pas vraiment d’assez productif, et je pense que ça serait très vite ennuyeux. Je vais donc donner un avis global sur la chose. On aurait pû reprocher à la version de 1996 sa production. Ici, on retrouve un groupe qui a évolué avec son temps, et qui a acquis au fil des années une véritable maturité. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est le respect avec lequel a été traité le matériel d’origine. Einherjer aurait pû nous sortir un ré-enregistrement sans âme, mais je trouve que ce n’est pas le cas ici. On sent clairement un groupe qui est en accord avec son passé, et qui en est fier. Et il est étonnant de voir que les compositions n’ont pas vieilli : franchement, je ne serais pas choquée si un tel album sortait aujourd’hui. La preuve que certains titres sont des classiques immortels. Même si, à mon sens, Einherjer a depuis sorti de meilleurs albums, ce petit passage nostalgique reste très appréciable. Et j’ai toujours autant de joie à écouter ces morceaux, à me perdre dans leurs passages épiques et à m’imaginer moi aussi en plein milieu d’un raid viking et... non j’en fais trop. Ce qu’il faut retenir de cet album, c’est donc le bonheur de retrouver Einherjer sur de vieux titres qui font plaisir.

Pour les fans de l’ancienne version, la nostalgie sera victorieuse. La production est meilleure, sans aucun doute, et on a quelques petits "ajouts" par rapport à la version originale. Pour ceux qui découvrent cet album, je pense que l’expérience sera profitable. Les morceaux fonctionnent toujours à la perfection, et même si il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard, on plonge avec plaisir dans l’aventure que nous propose Einherjer. Un bon moment tout en simplicité, proposé par un groupe qui ne déçoit pas. Ne crachons donc pas sur ce cadeau, et profitons-en !


Velgbortlivet
Février 2017




"Av Oss, For Oss"
Note : 16/20

Einherjer est un groupe norvégien, originaire d’Haugesund. Présents dans la scène black depuis des nombreuses années, ils s’y sont notamment illustrés par leur profond respect pour la mythologie scandinave. Rien que leur nom est en soi révélateur de leurs centres d’intérêt. Einherjer, c’est souvent un groupe considéré comme une valeur sûre. Avec ce nouvel album "Av Oss, For Oss", j’en attendais beaucoup. Parce que merde, ce n’est pas n’importe qui.

L’album s’ouvre sur "Fremad" et du vent qui souffle, et des vagues qui s’écrasent. C’est une introduction qui se veut majestueuse et qui n’hésite pas à en rajouter dans le "dramatique". J’interprète presque ça comme une marche guerrière personnellement. "Hammer I Kors" ouvre les hostilités, avec dès le début un son résolument rock. On y retrouve les vocaux traditionnels d’Einherjer, et globalement... tout ce qui fait du groupe ce qu’il est. Le tout est entraînant, et se révèle convaincant. Et la batterie est ici d’une redoutable efficacité. Avec "Nidstong", le groupe continue sur sa lancée. Il y a toujours ce petit côté "hymne" qu’on peut reprendre en choeur, et personnellement j’aime bien. On observe aussi un petit côté simpliste, ce titre étant sans doute le plus minimaliste de l’album. Il pourrait donc se révéler ennuyant, mais il n’en est rien. Il n’y a pas besoin de fioritures pour convaincre, et Einherjer maîtrise le sujet. Des petites mélodies subtiles permettent également de "gommer" ce côté simple et répétitif. En fait, ce titre mérite plus d’une écoute, juste pour en percevoir les subtilités, pas si évidentes au premier abord. Le même schéma se répète avec "Hedensk Oppstandelse". J’y retrouve une nouvelle fois ce côté presque saccadé, avec ces paroles en norvégien quasiment scandées. Et c’est sans doute une faiblesse de ma part, mais j’y succombe à chaque fois. Poursuivons avec "Nord Og Ner". Et là, j’adore le refrain. Les vocaux y deviennent plus tranchants, plus insistants, et c’est très bien amené. C’est encore un de ces titres où tu te retrouves à chanter / agiter la tête / faire des mouvements bizarres (rayez la mention inutile) quasiment dans un automatisme effrayant. La recette du succès, peut-être ? Et ça sonne vraiment norvégien. Parce que oui, il y a un son norvégien, j’en suis convaincue.

Avec "Nornene", je crois que je tiens mon coup de coeur de l’album. C’est peut-être parce qu’il s’agit de la chanson la plus mélancolique, jouant avec habileté avec la puissance vocale et la nostalgie subtimenent dissimulée. Quoi qu’il en soit, je valide entièrement, et je recommande si vous étiez un peu frileux concernant Einherjer. Le morceau suivant "Trelldom" (d’ailleurs en passant, Trelldom est aussi un groupe auquel il faut jeter une oreille) en rajoute une louche. Une fois de plus, c’est maîtrisé, propre et intéressant. Le groupe a depuis longtemps trouvé ses marques, les exploite avec talent et propose un contenu riche. Mais maintenant, je dois vous parler de "Av Oss, For Oss", titre long d’une dizaine de minutes et qui conclut vraiment l’album de la meilleure façon qui soit. Toute l’âme norvégienne se retrouve dans ce titre. Einherjer se fait vraiment plaisir ici, et enchaîne les variations en tout genre, pour nous proposer un titre des plus convaincants. Et paf, deuxième coup de coeur de l’album. Rien que pour l’atmosphère typiquement nordique qui s’en dégage, ce titre vaut à lui seul le détour.

Je n’ai pas grand-chose à dire de mal sur cet album. Einherjer sait depuis longtemps où ils vont, et se tiennent à ce chemin. On ressent toujours cette immense respect pour la culture norvégienne et ses anciennes traditions. Plus qu’une réussite, je dirais que cet album est l’album de la maturité. L’album où Einherjer ne se perdra pas en fioritures inutiles, en surenchère sans âme. Ils tiennent le bon bout, et je m’en réjouis.


Velgbortlivet
Novembre 2014




"Norrøn"
Note : 14/20

Pas moins de 8 ans après "Blot", les Norvégiens d'Einherjer se décident enfin à ressortir un album, "Norrøn". Le dernier opus ayant placé la barre assez haut, on peut légitimement se demander si son successeur est à la hauteur. Assorti d'une superbe pochette, "Norrøn" reste fidèle aux thèmes vikings si chers au groupe. L'album ne comporte que 6 titres, mais certains sont assez longs, surtout le premier qui dure presque 13 minutes.

C'est un "Norrøn Kraft" particulièrement accrocheur qui ouvre l'opus. Il s'agit d'un morceau très varié, en mid-tempo, avec une puissance et une intensité réelles où les influences black se font sentir. C'est une composition riche et aboutie qui inclut également un interlude atmosphérique très doux, avec des chœurs et des claviers, puis un passage acoustique au son folk. Ce premier morceau est de loin le meilleur, et c'est justement le problème. En effet, les titres suivants n'atteignent pas son niveau, même s'ils ont leurs atouts. Peut-être que si l'ordre avait été différent, cette impression aurait été moins forte... Vient ensuite le sympathique "Naglfar", un morceau épique au rythme saccadé, scandé par une batterie aux accents martiaux. Changement de registre avec le surprenant "Alu Alu Laukar", où les chœurs apportent une certaine légèreté qui contraste avec le chant guttural. Le côté répétitif et le rythme m'ont fait penser à Satyricon. "Varden Brenne" revient à un son plus habituel, teinté de mélancolie, avec des chœurs qui se font plus épiques. La guitare a la part belle, les soli apportent un côté mélodique. "Malmting" adopte un rythme plus traînant, mené par une guitare omniprésente. Le morceau s'achève sur une note complètement différente, avec une guitare acoustique qui crée une ambiance très folk, très douce. Et c'est "Balladen Om Bifrost" qui clôt l'album. Il s'agit d'une ballade folk sur fond de guitare acoustique et de chœurs, dynamisée par le chant black de Frode Glesnes.

"Norrøn" marque donc un retour d'Einherjer. Si l'opus a de réels atouts et est agréable à écouter, il n'égale pas le niveau de son prédécesseur. Le décalage entre le premier titre et le reste de l'album contribue probablement à cette légère impression de déception. Quoiqu'il en soit, le groupe a déjà prouvé de quoi il est capable, et on peut espérer que le prochain album retrouvera le niveau des meilleures compositions d'Einherjer.


Brünhild La Viking
Avril 2012


Conclusion
Le site officiel : www.einherjer.com