Les joyeux dangereux fous furieux troublions pyrénéens reviennent à l’attaque avec une bonne galette d’hybrid-metal , certes en retard sur celles des rois, mais qui ne manque pas de nous coller la fève. Première chose à dire, le son, énorme, est d’un professionnalisme rare. Ensuite, les six titres, dont deux lives et une intro, sont à nouveau agrémentés d’un espace "cd-rhum" sur le même support avec des vidéos, des blagues et des bonus qui rassasieront les fans insatiables. Et même si les deux titres enregistrés en live clôturant cet EP nommé "Strange World" sont de très bonne qualité, nous n’avons en fin de compte que 3 titres pour vraiment nous régaler de ce qu’Edge Of Mind est capable de réaliser dans un studio sérieux, dont les manettes furent entre les mains de Fryzzzer de Sidilarsen soit dit en passant. C’est court mais c’est bon tant l’accent a bien été mis sur la puissance des riffs, l’envoûtement des ambiances un tantinet psyché et les capacités élargies du spectre vocal du chanteur. J’apprécie beaucoup les nouveaux sons et samples qui ont sur cet EP beaucoup plus de place et sont d’avantage mis en avant. Cela renforce en effet l’aspect ambiancé de la musique en général, et même sur les parties bourrines, ce qui n’est pas évident à faire. Passons aux titres. Nous avons donc droit à une intro sobrement baptisée « intro », classique, mais qui amène en deuxième plage "l’Homme", nouveau titre qui n’a pas à rougir face à certains titres d’un dernier album de Soulfly, par exemple. Intro progressive à la guitare amenant à un riff rentre dedans terminant le titre sur une mosh-part chirurgicale et chaotique. La basse "vegrou vegra" (si vous ne savez pas ce que ça veut dire, consultez le dictionnaire Edge Of Mind dans la partie CD-Rom) tout le long du titre, et n’arrêtera qu’une fois le CD terminé. "LSD", troisième, est un titre qui déjà défonce en live, et là, il détruit tout. L’intro blaste à mort mais cède rapidement la place à un passage plus funky saupoudré de petits effets sonores très hip-hop ricain voire ovniesques. Mais rassurez vous le bourrin n’est jamais très loin et plusieurs passages lourdingues arrivent à grand renfort de doublettes de grosses caisses avant d’engager "Strange World", en quatrième place. Titre phare de cet EP dont il partage le nom, il nous fait parcourir en 3 minutes et demie l’ensemble du monde d’Edge Of Mind. La basse slappe et la voix entonne un refrain presque ragga après qu’une ambiance exotique et planante nous ait fait oublier qu’une grosse guitare allait arriver. Enfin, les deux derniers titres, enregistrés en live donc, "Delirium Tremens" et "Loxapack" qui figurent depuis bien longtemps dans le répertoire du groupe, n’ont pas perdu de leur violence ni de leur folie hybride avec des riffs inspirés de beaucoup de choses, mais qui vont toujours bien ensemble. Bref, Edge Of Mind a peaufiné sa recette et peut désormais être fier de sa marque de fabrique. Tout est carré, des intros très soignées aux effets, en passant par une section rythmique groovy et puissante, mais aussi des lignes de chant suivant allègrement la cadence quel que soit le style que le groupe entrelace autour d’un metal brut et sans concessions. Tout est dit, à vous d’écouter.

"Des Mots"
Note : 15/20

J'ai entre mes mains tremblantes la version promo de la démo d'Edge of Mind, comprenant "Délirium Tremens", titre non-masterisé en guise d'avant goût de la prochaine démo. Il y a également les titres "Guerre & Paix" et "Loxapack" enregistrés en live à la Gespe de Tarbes, et l'accrocheuse "Confusion", extrait d'une première démo aux rythmes endiablés. Tout ceci, accompagné de stickers et d'un "Cd-Rhum", dans un joli packaging, me plaît beaucoup. Surtout qu'Edge Of Mind, qui se qualifie de groupe de fusion / metal, ne ressemble pas à tous les autres groupes dits de fusion. Ils ne se contentent pas d'enchaîner péniblement les riffs de styles différents sans aucune finesse ou même logique. On dépasse ici le stade des chansons bourrines au refrain funky ou des rythmes reggae entrecoupés de mosh-parts. La lourdeur est savamment dosée et l'ajout de samples et bruitages par ordinateur ainsi que les effets apportés au chant aussi bien en live que sur CD apportent une musicalité supplémentaire qu'on ne remarque pas de suite mais qui fait son effet. La section rythmique groove à souhait et assure blasts et parties à la limite du dub, comme sur "Loxapack". J'aime beaucoup l'extrait de symphonie en intro de "Délirium Tremens", qui est donc un titre très prometteur en vue du futur EP dont le son sera réalisé par Fryzer de Sidilarsen. Nous espérons entendre très bientôt ce qu'ils nous réservent pour les temps à venir.

La Patte de l'Ours Août 2006