Le groupe
Biographie :

Dysmorphic est un groupe de death metal formé en Février 2008 avec Quentin Regnault (batterie), Théo Ladouce (basse), Eric H-T (guitare), Clément (guitare) et Thibaud Destouches (chant). Un mois après la formation du groupe, Clément est remplacé par "Julio" Martinez (guitare). "Trauma" (Thibault Brunelière) remplace également plus tard Thibaud. La musique de Dysmorphic est autant influencée par la scène death américaine des 90s (Suffocation, Death, Morbid Angel...) que par la nouvelle scène (Decrepit Birth, Severed Savior, Kronos...). En Mars 2010, débute l'enregistrement d'un nouvel EP éponyme "Dysmorphic" voulant marquer définitivement la tournure "Technical Brutal Death" du groupe. En Avril 2010, "Trauma" annonce qu'il ne pourra plus chanter au sein du groupe pour raisons professionnelles, et durant l'été 2010, Théo part également du groupe. De Octobre 2010 à Mai 2011, Dysmorphic accueille deux nouveaux membres : Baptiste Boudoux et Johann Sadok, respectivement aux postes de chanteur et bassiste. Toujours vers un répertoire plus peaufiné et travaillé, Dysmorphic cherche aujourd'hui à faire entendre sa musique et son énergie à travers tout le territoire et au-delà de ses propres frontières.

Discographie :

2010 : "Dysmorphic" (EP)
2013 : "A Notion Of Causality"
2018 : "An Illusive Progress"


Les chroniques


"An Illusive Progress"
Note : 17/20

Bien que les dieux du death technique soient généralement américains, Dysmorphic est un groupe bien de chez nous ! Basé à Tours depuis 2008 (d’abord sous le nom de Necroticism pendant un an), le line-up du groupe a connu quelques changements mais il s’articule principalement autour d’ Eric H-T (guitare), ainsi que Thibault “Trauma” Brunelière (chant), Johann Sadok (basse), François Le Lyon (guitare) et Danny Lee (batterie). C’est d’ailleurs ensemble que les cinq musiciens ont enregistré "An Illusive Progress", le deuxième album du projet. Cinq ans après leur premier album, c’est à nouveau un grand coup que le groupe assène à la scène metal.

L’album débute lentement avec "Last Breath", une composition instrumentale qui pose les bases du son du projet : un environnement futuriste voir éthéré qui laisse présager le meilleur pour la suite. Et la suite, c’est "Bathos", avec des riffs aussi imposants que chiadés, avec un chant hurlé très propre. La basse est autant mise à l’honneur que les autres instruments, qui se distinguent tour à tour sans mal grâce à un mix impeccable. Un peu rapide cependant, car c’est "My Clay" qui prend la suite, avec une rythmique plus grasse. Des sons un peu dissonants provenant de la basse surpassent par moment les harmoniques perçantes du groupe, mais c’est ensemble que les musiciens reprennent l’assaut, dirigés par les hurlements du chanteur. Beaucoup plus lourds, les riffs permettent d’exploiter plus intensément les leads, ainsi que la basse (fretless ?).

La folie s’empare à nouveau de la rythmique pour "The Divine Mask" et sa pluie d’harmoniques. Les riffs se renforcent, mais les parties instrumentales restent très techniques, allant même jusqu’à alterner leads de basse et de guitare, puis repart sur une technicité plus planante avant d’exploser à nouveau. La longueur de la composition lui permet d’inclure quelques claviers sur la fin, juste avant de partir sur "Unmasked", qui reprend le dernier riff du titre précédent. C’est donc une introduction tranquille et planante, mais très progressive qui nous amène une basse très inspirée pour un court morceau instrumental. Le chant reprend avec "It Creeps" et sa rythmique endiablée. Vous pensez que le titre ne sera qu’une superposition d’instruments tous plus travaillés les uns que les autres ? Eh bien vous avez tort, car bien que la technicité et la maîtrise soient partie intégrante de ce morceau, le passage en plein milieu avec les choeurs hurlés est absolument magique, tout comme "Elements" qui combine cette atmosphère plus oppressante avec une pluie de blasts et des riffs sans pitié.

Alors que les musiciens nous laissent le temps de souffler sur l’introduction de "Seven Steps", avant d’enchaîner sur une autre démonstration technique orchestrée par chaque musicien alternativement. Je pensais que le climax de l’album avait été atteint plus tôt, mais "In The Mind Of The Sculptor" combine un son lourd et étouffant, une basse incisive bien qu’au son très chaud, et des passages plus que puissants. Soudainement, la pression retombe pour revenir graduellement et enfin nous exploser à nouveau en plein visage. "In The Palms Of The Sculptor" viendra enfoncer encore un peu le groupe dans une ambiance oppressante et violente, tout en accélérant de temps à autres la distribution de mandales. Après cette riche composition arrive "The Vow Of The Bees", le dernier morceau très syncopé, et son ambiance très particulière. Je ne suis absolument pas assez doué au niveau théorie musicale pour me lancer dans de grandes explications, mais il y a quelque chose au niveau de la composition de ce morceau qui lui donne un ton tragique, que ce soit dans le riff principal ou dans les parties lead.

Dysmorphic est loin d’être un groupe de death technique sans originalité, puisqu’"An Illusive Progress" peut nous faire passer par beaucoup de sensations, parfois même très différentes. Les musiciens ont pris le temps de solidifier à la fois les compositions et le line-up avant de nous offrir cet album, et leurs efforts sont récompensés. Reste à voir ce que la formation vaut en live, mais je ne me fais pas de souci pour eux.


Matthieu
Décembre 2018




"Dysmorphic"
Note : 14,5/20

"Technical brutal death metal", mais c'est clair que c'est bien ça, et pour une fois, l'étiquette n'est pas mensongère !! Dysmorphic sort humblement une démo / EP sans titre, composée de quatre morceaux et d'un morceau supplémentaire en bonus track. Indépendamment des problèmes de line-up qui semblent frapper le groupe (mais en même temps quand on cherche des musiciens dans ce style de death metal avec une technique relativement pêchue, ça devient difficile de choper le membre qu'il faut...), Dysmorphic est certainement ce qui depuis le début de l'année est sorti de mieux en matière de brutal death technique.

Enfin, bref, Dysmorphic c'est effectivement du gros ricain qui t'éclate en pleine face, du death brutal et évidemment technique, je le dis, et je le répète, parce que ça torche sévère. Dans la veine d'un Suffocation principalement, vient se faufiler Dysmorphic avec des guitares outrageusement subtiles dans la rapidité, dans les breaks incessants qui partent et qui reviennent, de la grosse artillerie... Je suis impressionné par la qualité de composition et même de la production parce que ce EP n'a pas spécialement de défaut et n'a pas à être jaloux de certains qui vont dans des soit disant studios pretigieux.

Les guitares de Julio et Eric, donnent une couleur agressive, mais qui reste dans un espace délimité pour ne pas aller se balader du côté de l'opportunisme coreux ou de la gentillesse mélodique. Non, Dysmorphic nous a pondu ici des morceaux tranchés dans la viande la plus tendre. C'est savoureux de brutalité, mais l'ambiance est tout simplement énorme : gros son, vitesse technique, pour te foutre deux ou trois baffes de plus. Putain, mais oui, les enfants, le death metal, c'est ça !! Il n'y a pas à chier par tous les trous, non, quand t'écoutes Dysmorphic, tu penses, comme on le relevait plus haut, à du Suffocation, du vieux Cryptopsy... C'est le death brutal dans toute sa splendeur avec ici un chant également old school, du guttural en veux-tu, en voilà, sans fioriture, sans chichis, un truc bien bestial. Dysmorphic prouve que l'ancienne méthode n'est pas morte. Question technique nous ne sommes pas dans le trip de Gorod, car les morceaux restent moins détaillés comme la dentelle guitaristique (je ne suis pas sûr que ceci veuille dire quelque chose), ce qui n'apporte pas de mélodie similaires. Mais les atmosphères sont plus mises en avant au profit de l'ensemble des instruments. Notamment sur "Through The Eyes Of Madness" elles m'ont refilé le frisson Morbid Angelien, une voix d'outre tombe, un death puissant et une ambiances sombre.

Oui, je suis à fond derrière ce groupe, parce que tout est cohérent. La pochette, genre truc des profondeurs, ténèbres qui sortent de l'abysse, est totalement en adéquation avec la musique de Dysmorphic. L'introduction "Qualms Of Humanity" met bien en scène le visuel de cette pochette, ce qui est un peu dommage dans le fond, parce que cette intro aura pris la place d'une chanson. "Justified Bloodshed" premier véritable titre de ce EP, me rappelle beaucoup l'album "Pierced From Within" voire même le titre de Suffocation, mais qu'importe, j'ai pris une bonne soupe de phalanges dans la tronche, un démembrement en règle, du brisage de genou, de nuque... à coups de batte de baseball...

Et en fin de parcours, du moins avant le bonus track (d'ailleurs je n'ai pas compris cette histoire de bonus track, fallait le mettre normalement, sans stipuler que c'était un bonus et en découpant le dernier morceau en deux, avec un blanc entre les deux, point barre), "Through The Eyes Of Madness" vient te nettoyer convenablement avec de la paille fer, comme si t'avais eu une énorme tourista à la Mexicaine, accompagnée de bourritos qui sont restés coincés où il fallait pas. Eh bien, ce titre, fait office de "Destop" pour finir le travail. "Through The Eyes Of Madness", c'est un étalage de riffs de tueurs, sauvages , avec une batterie de fou, car disons-le, depuis le début de ce CD elle n'a pas eu le temps de lâcher l'affaire. Il est clair que Quentin Raignault est encore un de ces batteurs, qui a la pile Duracell dans les jambes et qui te malmène la double comme cochon cherche la truffe dans la terre. Là aussi grosse qualité de batterie, blasts, régulés comme un horloger.

Bon alors le CD se termine avec ce bonus track "Suffer By Our Ancestors", titre avec un peu plus de mélodie dans l'harmonie des guitares, avec un solo nickel, mais surtout avec un basse peut-être plus présente au niveau du son que sur les autres morceaux. Titres que j'ai beaucoup apprécié également. Dysmorphic a largement les capacités de faire plaisir à un maximum de monde avec des titres de cette qualité là. Vu le prix du EP, je pense aussi qu'on peut largement faire l'effort de l'acheter, et n'allez pas dire "ouais faut que je le prenne, mais là, j'ai pas de thunes...". Oh, t'arrêtes deux jours, c'est le prix d'un paquet de cigarettes, et tu te commandes ce CD, le tour est joué. Je lève mon chapeau et je me courbe. Respect.


Arch Gros Barbare
Juillet 2010


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/dysmorphicband