Le groupe
Biographie :

Devious eXperiment Of Synesthesis (DXS) est une jeune formation de metal française naviguant dans un univers mêlant la sophistication de la scène progressive actuelle et le côté criard et malsain du metal le plus extrême. Le groupe, composé de Julien (chant et guitares), Jean-Michel (claviers), Alex (basse et chant) et Olivier (batterie) propose un mélange détonnant de violence et de mélodie, une combinaison inédite d’influences et d’atmosphères qui ne vous laissera certainement pas indifférent. Avec son premier album "Cathar5y5", la formation avait fait découvrir son style unique, un monde post-apocalyptique à la fois sombre et hypnotique, laissant errer l’auditeur dans les méandres de l’esprit humain et de ses névroses les plus noires. Des rythmiques fracassantes et syncopées y côtoyaient complaintes lucifériennes d’orgues et de cordes et soli de guitare déchirants. Après quelques modifications au sein de la formation, DXS est remonté à bloc et vient de terminer la réalisation de son deuxième disque, un concept-album à l’histoire particulièrement torturée : "The Wretched Host". Mixé par Damien Rainaud au Darth Mader à Los Angeles, le studio du célèbre Logan Mader (Machine Head, Soulfly), ce nouvel album sortira sur le label AdArcA Records.

Discographie :

2010 : "Cathar5y5"
2011 : "The Musical Box" (EP)
2013 : "The Wretched Host"


Les chroniques


"The Wretched Host"
Note : 17/20

On avait parlé de DXS il y a quelques mois à l'occasion de la sortie de leur EP "The Musical Box", ils sont de retour avec cette fois un nouvel album nommé "The Wretched Host".

En tout cas le moins qu'on puisse dire c'est que le groupe nous prend à contre-pied dès le départ, parce que même si le fait d'avoir des influences orientées metal extrême est perceptible depuis leurs débuts, là ils ont quand même frappé fort ! On se prend des blasts et des growls dès le début de "Demise Of Time", et même si le refrain nous ramène dans des terres que l'on connaît mieux chez DXS, le tout reste assez surprenant. Globalement on reste dans un metal prog assez puissant, mélangé à des influences metal extrême donc, souvent mélodiques, assez techniques et plutôt sombres. Bref, la patte DXS est toujours là mais le groupe a encore évolué, un changement dans la continuité comme on dit. Leur musique joue toujours aussi bien si ce n'est mieux avec les contrastes, je pense en particulier au passage très latino salsa qui arrive en plein milieu de "Into The Mirror Black" et qui est tellement bien intégré qu'il ne choque même pas ! Et quand je parlais d'influences extrêmes, il faut aussi préciser qu'elles se font plus présentes sur "The Wretched Host", les blasts et les growls arrivent à plusieurs reprises et collent merveilleusement bien avec le côté très sombre et presque horrifique de l'album.

On retrouve aussi nos marques avec deux titres du précédent EP ici réenregistrés, à savoir "The Musical Box" et "Eyes Without A Face" qui s'intègrent parfaitement au reste puisqu'ils présentaient eux aussi une facette très horrifique. En tout cas en près d'une heure de musique, DXS ne montre pas vraiment de faiblesses, on écoute le tout avec plaisir sans jamais relâcher notre attention tant le groupe sait nous surprendre avec des sonorités totalement différentes. Parce que le passage salsa dont je parlais plus haut, il fallait quand même oser le placer au milieu d'ambiances aussi sombre ! Ce qui prouve bien que ce groupe sait ce qu'il fait et qu'il y a là un vrai talent de composition, ce n'est pas donné à tout le monde de maîtriser un tel mélange des genres ! Et niveau son c'est tout aussi pro et de qualité, c'est gros, puissant, clair et ça laisse assez place de s'exprimer à tout le monde. Heureusement parce que techniquement, ça envoie le pâté, entre les structures tordues et les duels claviers / guitares, on a de quoi s'amuser. Et comme d'habitude chez DXS, quand bien même le niveau technique est élevé le groupe ne s'en sert pas pour tartiner des notes partout et leur musique reste par conséquent plutôt accrocheuse.

Malgré le fait que les débordements démonstratifs ne sont pas de mise ici, il faudra tout de même une paire d'écoutes pour apprivoiser la bête, la musique que "The Wretched Host" propose est assez riche et variée pour ne pas livrer toute son essence en une écoute. C'est peut-être paradoxal dit comme ça mais la musique de DXS est complexe et directe à la fois, on a le côté très pointu du prog mélangé à une efficacité purement metal. Et même si les personnalités des groupes en question sont différentes, les amateurs des deux derniers Adagio ou d'Epysode (on va bientôt en reparler) pourraient y trouver leur compte pour le mélange metal prog puissant /ambiances sombres et froides.

Au final DXS vient de nous livrer un très bon deuxième album qui devrait combler tous les amateurs de metal prog à la fois mélodique et couillu !


Murderworks
Novembre 2013




"The Musical Box"
Note : 17/20

Encore un peu de prog parce que je sais que vous aimez ça, et Français en plus avec le EP "The Musical Box" de DXS qui fait suite à leur premier album sorti en 2012. Changement notable depuis l'album, c'est Julien Negro qui officie maintenant au chant, en plus de la guitare.

Musicalement on est comme je le disais dans le metal prog, sauf que là c'est du couillu. Les ambiances sont sombres, on a même du growl qui vient de temps en temps durcir le ton encore un peu plus. Les riffs aussi sont bien plus durs et gras que chez la plupart des groupes de prog, on sent clairement un héritage metal extrême dans la musique de DXS et ce n'est pas pour me déplaire. Le groupe peut se le permettre, le bagage technique est là et ces gens-là savent manifestement composer. D'ailleurs pour un EP la durée est assez conséquente, pas loin d'une demi-heure si on ne compte pas la version edit du morceau "The Musical Box". Tous les morceaux tapent au minimum dans les 6 minutes, et 4 morceaux suffisent à DXS pour nous montrer l'étendue de ses talents. Même si le fond est globalement le même sur tout l'EP, DXS arrive à varier suffisamment la forme pour nous surprendre.

Les ambiances d'ailleurs comme je le disais plus haut ne tapent pas vraiment dans le joyeux, on retrouve régulièrement des claviers fantomatiques ou des pianos poussiéreux qui viennent nous plonger tout droit en plein film d'horreur. Impression confirmée par les cris au début de "Amnesia", le mélange est intéressant, là où le prog tape souvent dans les mélodies très soft, pouvoir entendre un groupe qui attaque un peu plus est toujours sympa. D'autant qu'on ne peut pas dire que le créneau est surpeuplé, à part peut-être Epysode qui a installé plus ou moins le même genre de climat sur son premier album (que je vous conseille aussi d'ailleurs), il faut dire qu'il n'y a pas foule. Et ça permet d'ailleurs au groupe d'afficher une personnalité déjà bien affirmée, et vu que la France n'a pas l'air d'être un pays très réceptif au prog ça devrait lui permettre de sortir de la masse plus facilement.

Niveau prod', DXS a sorti le gros son qui va bien, une bonne chose puisque quand un groupe veut durcir le ton une prod' approximative ou faiblarde ça ne pardonne pas. Pas de soucis donc à ce niveau non plus, c'est gros, c'est gras, comme quoi pas besoin de sortir d'un studio à je ne sais combien de millions pour avoir un son correct. Pour ce qui est du chant comme je le disais il y a eu du changement, d'après ce que j'ai pu lire sur le net il n'a pas l'air de faire l'unanimité. Je n'en vois pas vraiment la raison, Julien Negro a un timbre qui colle plutôt bien avec la musique du groupe, un rien éraillé de temps en temps. Si encore il chantait faux je comprendrais, mais rien à redire non plus à ce niveau là c'est du très bon à tous les niveaux. Je conseillerais donc aux réfractaires de bien réécouter tout ça, c'est sûrement juste une question d'habitude.

Confirmation donc pour DXS qui nous montre un gros potentiel après un premier album qui montrait déjà des signes encourageants, en espérant que le groupe grossisse et se fasse remarquer de plus en plus à l'avenir. Je vous garantis que des groupes qui maîtrisent leur sujet comme ça dès leurs débuts il n'y en a pas des masses, je vous invite donc vivement à vous pencher sur leur musique, ça vaut le coup.


Murderworks
Juillet 2012




"Cathar5y5"
Note : 17/20

Devious eXperiment of Synesthesis, petit groupe de Cannes sortant cette année même son premier album. Malgré le côté résolument moderne de la pochette, très futuriste, et un patronyme sophistiqué n’étant pas sans me rappeler un certain N.e.m.e.syS (alias Nano Elements Metabolism blah blah blah…), à ma surprise – je l’avoue ! – n’y chercher rien d’electro, ou d’industriel : on est ici loin du compte.

Moi qui me prétendais être amatrice des biographies des groupes afin de pouvoir me faire une idée approximative de ce qui m’attend, cette fois-ci, effectivement, j’aurais dû être plus attentive : en parlant d’un mix de black metal et de progressif DXS (vous ne m’en voudrez pas si j’abrège, j’espère ?!) ne trompe pas son futur auditeur. Par contre, il ne peut s’empêcher de surprendre, malgré tout ! La réponse au "Pourquoi ?" est très simple : le potentiel de DXS est remarquable ! Je ne vais pas y aller par quatre chemins : "Cathar5y5", du haut de ses 45 minutes, est une sacrée claque ! Et ce de bout en bout. Pas de relâchement, pas d’essoufflement à mi-parcours, rien qui ne puisse laisser le public que nous sommes tous de marbre. Voyez, le groupe est jeune, enthousiaste, a des (bonnes) idées plus qu’il n’en faut, et déjà une belle dose de professionnalisme ne pourrait que laisser pantois. Combiner les riffs black agressifs à la recherche délicate du progressif ? Eh oui, croyez-le ou nom, c’est possible, et sans éviter l’écœurant, s’il-vous-plaît !

Loin d’être indigeste, le mix apporte plutôt à l’ensemble une sensibilité considérable, dûe notamment à la chanteuse Alienor et sa voix grave et chaude, joliment maîtrisée et captivante. Notons que les vocaux sont partagés entre la demoiselle et le bassiste Alexandre, officiant aux grunts (sans compter les quelques rêves parties de chant clair masculin). Le duo chant clair féminin / grunts est, il est vrai, maintenant classique, mais le résultat se montre ici intéressant et surtout justifié, ce qui lui permet d’aisément éviter de tomber dans de quelconques clichés. Mais après tout, quoi de plus normal ? C’est évident : DXS n’est pas à la recherche de la facilité. La complexité de ses morceaux - qui pourtant parviennent tous à rester logiques dans leur ensemble, sans partir brusquement dans tous les sens – le prouve rapidement, ainsi que concept intrigant de l’album. Les paroles de chaque titre traitent en effet chacune de problèmes psychiques développés par l’être humain, tels que l’amnésie, l’aphasie ou encore l’insomnie. Idée intéressante !

Varié, étonnant, complexe, technique et futuriste – de par la sonorité des claviers avant tout –, "Cathar5y5" rempli bien sa mission de premier album, c’est-à-dire attirer l’attention sur ses géniteurs. Parce que de l’attention, soyez-en sûrs, DXS en mérite ! Comme quoi l’originalité, ça paye toujours !


Gloomy
Juin 2010


Conclusion
L'interview : Jean-Michel

Le site officiel : www.facebook.com/dxsband