"Another Kind Of Black"
Note : 12,5/20
Avec "Another Kind Of Black", Dustbowl nous offre un album au visuel bien soigné. L'artwork présente vraiment bien et joue parfaitement son rôle puisqu'il donne immédiatement envie de découvrir l'album.
Le groupe tire principalement ses influences du gothic metal et du rock.
C'est, pour ma part, dans les parties les plus metal et notamment le chant growl que le pari est le plus réussi.
Les parties de chant clair m'ont, dès le premier titre "C.Compressus" laissé une sensation étrange, principalement dans le choix des harmonies.
Cependant, dans des titres comme "Ego Of The Sun", le côté metal prend toute son ampleur et on se laisse beaucoup plus facilement embarquer.
Les riffs de guitare de "Ashes Of Devotion", flirtant toujours avec l'aspect le plus metal du groupe, sont bien travaillées et s'enchaînent bien avec le solo ainsi que les parties plus calmes.
Ceci reste un ressenti personnel, mais le choix des lignes mélodiques vocales et l'utilisation de la voix (qui rappelle fortement Bowie et Metallica) au sein du mix n'ont pas réussi à m'emporter au sein d'une ambiance dans laquelle j'aurais pu me laisser embarquer.
Cet album reflète cependant une dose de travail et d'engagement indéniable de la part des musiciens.
Les parties instrumentales sont bien pensées et des titres comme "Exploded View" dévoilent un potentiel riche à exploiter.
Les bons ingrédients sont présents pour nous fournir un opus de qualité, mais la touche originale de subtilité, cette magie qui nous laisse voyager au fil des minutes, bien que sous-jacente, reste en puissance et donc à développer.
En gardant sa qualité musicale et en ne changeant rien de son aspect metal, le groupe pourra s'assurer, en affinant encore son côté "cold rock" planant, en travaillant les atmosphères et la perfection tout autant que l'originalité du chant lead un univers bien plus efficace et ô combien plus marquant pour nos esprits.
"In Recoil"
Note : 17/20
Ah, voilà un CD qui apporte de l’eau à mon moulin… vous avez, vous aussi, j’en suis sûre, des amis qui vous disent que le metal, c’est du bruit, qu’il n’y a aucune musicalité, aucune sensibilité et que non, ces gros bœufs ne passeront pas par eux ! Ah, vous les visualisez, hein, les potes !
Alors voilà, "In Recoil" fait partie de ces albums qui plaisent à l’amateur de grosses guitares mais peuvent en même temps toucher le néophyte par des mélodies accrocheuses et de beaux moments de sensibilité. J’aime ce genre de choses car ma volonté de faire comprendre à l’humanité (oui oui, carrément, j’y vais pas avec le dos de la cuillère à pot…) que le metal est de l’excellente musique à de nombreux points de vue est intarissable. N’allez pas croire pour autant que ces paroles signifient que Dustbowl n’est pas pour vous, amis chevelus ! Nous sommes bien ici face à un album de metal, et d’excellente facture, qui plus est.
Alors, venons-en donc au cœur du sujet : que nous propose ici Dustbowl ?
Finalement, je trouve la dénomination "Heavy Cold Rock" assez parlante… de gros riffs, des solos, des incursions electro, une rythmique imparable, des ambiances froides, des sons synthétiques et une très bonne voix tour à tour dans la puissance et dans la douceur, caressante, agressive ou glaçante.
Le premier parallèle auquel j’ai pensé est Oomph ! : de nombreux passages me font penser à leurs titres récents, notamment dans "Irony" ou "Starblossom". Cette dernière a d’ailleurs un fort potentiel et si elle n’est pas la chanson la plus personnelle de l’album, elle est en revanche foutrement accrocheuse, filant à l’auditeur une pêche d’enfer. metal, pop et electro créent ici un mélange détonnant auquel il est difficile de résister. "Starblossom" fait headbanguer dans les chaumières !
Autre morceau remarquable : "Thou Shalt Suffer". Le duo avec Manuel Munoz, chanteur de The Old Dead Tree, prend aux tripes par sa beauté presque déchirante. L’accord des voix sublime le morceau aux lourdes guitares saturées et offre un très beau moment, froid et désenchanté. On retrouve d’ailleurs des ambiances proches de TODT parsemées ci et là, notamment dans "Irony".
"Losing Ground", morceau au tempo lent et à la voix caverneuse, accompagnée d’un chant féminin pourrait se situer à mi-chemin entre Type O et Lacuna Coil.
Dans "Dust Collector", des chœurs - limite chants Grégoriens, intervalles païens en sus - apportent une solennité au titre et une grande force lors de leur rencontre avec les guitares.
Les titres nerveux, directs et efficaces alternent avec des mélodies plus douces, plus subtiles, bien que toujours pesantes de cette lourde froideur qui fait la patte du groupe.
Ainsi, "Lastwave" est un morceau au tempo lent et hypnotique où les chœurs de Nicolas et les claviers apportent une belle profondeur. "When We Finally Fall" est également un très beau morceau avec une rencontre très réussie entre les voix masculine et féminine. Un certain désenchantement apporte ici tout son sens au terme Heavy cold rock, amplifié par les guitares saturées.
Le dernier titre, le sublime "Forever Silent (Dalibor’s Violin)" évoque par moments Katatonia d’un point de vue instrumental, et clôt parfaitement l’album. L’alternance entre chant clair et chant death, les envolées heavy, les breaks rythmiques offrent un condensé du style Dustbowl.
Sans rentrer dans les détails sur l’ensemble des chansons, je peux dire qu’elles ont toutes leur personnalité et que les différentes facettes du groupe au talent protéiforme sont mises en valeur tour à tour.
Après "Drops Of Chaos", Dustbowl transforme l’essai et nous livre un album beau, froid et puissant, aux ambiances sombres et prenantes. Personnellement, je suis conquise !
"Drops Of Chaos"
Note : 15/20
Encore un groupe français qui mérite de franchir nos frontières nationales, il faut deux ou trois écoutes de l’album pour pénétrer dans l’univers complet que nous livre Dustbowl.
Pas de tubes faciles ou de mélodies commerciales mais un voyage très prenant entre metal, rock, gothique, des sensations de Nihil, David Bowie (au début), des pénétrations aériennes à la Tool, Paradise Lost.
Un album riche en sonorités avec l’intro "Drops Of Chaos", du metal gothique proche de 69 Eyes ou Sisters Of Mercy sur "Throw To You", "Stay Cold Under Colors".
"For My Own Sake" reste pour moi le meilleur de cet album au niveau sensation mélancolique et puissance instrumentale, de belles harmonies de voix et un son global riche en ingéniosité.
Du Alice In Chains façon metal sur "Unworthy You" avec un finish au violoncelle de toute beauté.
"Glory Doors" très profond est dans un esprit N.I.N, Tool, des lignes basses / guitares bien pensées.
Une bien belle production, l’album se tient bien du début à la fin, une sensation de voyage avec des images qui défilent dans la tête tout le long de l’écoute.
"Bound(s)"
Note : 14/20
Dustbowl nous a proposé un trois titres sampler en attente du maxi. Ce groupe de la région Parisienne se situe dans la mouvance electro metal gothique mais avec de nombreuses influences rock 'n' roll. Dés la première écoute on sent une aisance, une bonne maîtrise de leur style, les trois titres sont chantés en anglais, une voix très claire, mélodique, proche et lointaine à la fois, que l'on pourrait rapprocher à pas mal de voix allemandes au niveau du style. Les guitares varient entre l'acoustique et de gros riffs assez puissants pour booster le morceau mais à chaque fois bien placés. La production est de qualité, aucun reproche à faire.
Ce qui ressort à l'écoute de ces compos, c'est une unité, pas un titre rock 'n' roll puis un éléctro, non tout est dans la même lignée, on ressent une mélancolie ambiante que l'on retrouve sur chaque morceau, ils arrivent à nous entraîner dans leur univers, un univers assez sombre mais explosif.
Dans l'attente de leur maxi qui j'espère sera du même niveau et de la même qualité, la France est un pays difficile pour ce style en dehors de la région Parisienne et notamment dans le Sud-Est que je connais pas mal... il faut continuer... l'étranger ne tardera pas à les connaître. Comme d'habitude, la France est toujours en retard...
"Not The Same"
Note : 12/20
Dustbowl nous propose quatre titres que je qualifierais plus rock que metal. Quelque part entre Muse et Nihil, les compos sont dans l'ensemble assez lancinentes. Les violons et les ambiances electro ne font qu'accentuer le phénomène. Leur musique aurait plutôt tendance à nous faire évader qu'à nous faire sauter sur place. Certains passages musicaux et vocaux nous replongent un peu dans le rock / metal des années 90, avec des groupes comme The Gathering. La production est assez moyenne mais le but semble être atteint, celui de nous envoûter, comme le fait très bien "Made Of Flesh". On remarquera tout de même une certaine linéarité dans les compos qui fait qu'elles ne décollent jamais vraiment. Il manque ce petit plus qui les rendrait un peu plus percutantes, bien qu'elles soient agréables à écouter. Cette petite étincelle apparaît dans le premier morceau "Glory Doors" mais très vite les parties planantes reprennent le dessus. Le chant en anglais est ici de plutôt bonne qualité mais comme toujours il crée une barrière qui nous empêche d'être pris à 100% dans les émotions dégagées. On attend de voir ce que donnera la suite...
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