Le groupe
Biographie :

Dropkick Murphys est un groupe de punk celtique formé en 1996 à Quincy, à côté de South Boston (Massachusetts), États-Unis. Il mêle des influences de musique irlandaise traditionnelle, punk hardcore, oi! et folk rock. À ses débuts, la formation comprend Mike McColgan (chant) Ken Casey (basse, chant), Rick Barton (guitare, chant) et Matt Kelly (batterie). Au fil de sa carrière, Dropkick Murphys acquiert une réputation importante grâce à de nombreuses tournées dans le monde entier et à l'organisation des week-ends de la Fête de la Saint-Patrick à Boston durant lesquels le groupe joue durant 7 jours de suite, et auxquels des milliers de fans provenant des quatre coins du globe assistent chaque année. Le groupe se fait également connaître avec la reprise de bon nombre de chansons traditionnelles irlandaises, telles que "Finnegan's Wake", "The Fighting 69th", "Black Velvet Band" ou encore "The Auld Triangle". Enfin, il connaît le succès commercial avec l'album "The Warrior's Code" et notamment le tube "I'm Shipping Up To Boston", multi-diffusé sur les radios américaines et utilisé dans le film de Martin Scorsese, Les Infiltrés. La devise du groupe évoque l'importance de la famille et de la fierté à l'égard de ses origines. Il se présente souvent comme la voix des ouvriers et s'implique beaucoup dans les œuvres caritatives dans le Massachusetts. Par ailleurs, plusieurs des chansons rendent hommage à certaines personnes disparues, proches ou non de la formation, à l'image du sergent Farrar, fan du groupe et mort en Irak. Leurs influences vont de Thin Lizzy à Stiff Little Fingers, en passant par The Pogues, The Clash, The Dubliners ou encore AC/DC.

Discographie :

1998 : "Do Or Die"
1999 : "The Gang's All Here"
2001 : "Sing Loud, Sing Proud!"
2003 : "Blackout"
2005 : "The Warrior's Code"
2007 : "The Meanest Of Times"
2011 : "Going Out In Style"
2013 : "Signed And Sealed In Blood"
2017 : "11 Short Stories Of Pain & Glory"
2021 : "Turn Up That Dial"


Les chroniques


"Turn Up That Dial"
Note : 16/20

The boys are back ! Ah les Dropkick Murphys... Pour moi c'est déjà une longue histoire d'amour musical avec les plus Irlandais des Américains. Ce disque "Turn Up That Dial" vient quatre ans après "11 Short Stories Of Glory And Pain" qui était bien plus grave, mélancolique même que tous les autres disques que le gang de Boston a pu sortir. Ici, on sent le retour vers une nouvelle page plus positive, légère, et ça fait du bien ! Dropkick Murphys, une bonne arme anti-morosité en période de confinement et tout ce qui s'en suit depuis plus d'un an. Ils nous livrent ici un album réussi, qui ne sort pas des sentiers battus, mais qui fait largement plaisir à l'écoute. Les premières notes du morceau d'ouverture et éponyme (nom très bien choisi !) vous enverront directement dans un pub irlandais une pinte à la main, so let's go Murphys !

De bons morceaux il y en a, en commençant par les deux tubesques "Mick Jones Nicked My Pudding" et "Smash Shit Up" déjà dévoilés dans un deux titres numérique l'année dernière. Avec ces deux titres, on pouvait s'attendre à un disque bien vénère. Depuis l'été dernier, ces morceaux ont bien fermenté dans nos oreilles et aux premières écoutes du disque on peut se sentir un peu déçu de ne pas retrouver que des titres super entraînants. Pourtant, à force de passer le disque encore et encore, on se rend compte que pour ce dixième album il y a quand même de sacrés bons morceaux. Avec "Smash Shit Up", on va mettre tout le monde d'accord car on y retrouve tous les éléments du célébrissime "I'm Shipping Up To Boston" sans pour autant l'atteindre. On sent un côté nostalgique des plus jeunes années où leur vie était sûrement moins rangée, le clip est encore plus parlant que les paroles. Avec son refrain qui entraînant, nul doute que le groupe va encore déplacer les foules ! En parlant de déplacer les foules, avec tous les chœurs présents sur l'album, préparez bien votre voix avant le concert, ils vont compter sur les milliers de voix disponibles sur ce titre et aussi sur le vol de dessert !

Ken Casey ne s'en cache pas, les Dropkick Murphys sont et resteront les AC/DC du punk celtique. Clairement, on ne va pas s'en plaindre tant que les morceaux sont de qualité et que les concerts restent de mémorables moments de festivités au son des "Let's go Murphys !". Leur style est imparable, attendu, mais l'humour, l'espoir, la bonne humeur, les riffs saupoudrés de cornemuse et autres instruments plus folkloriques les suivent depuis 25 ans. Sur ce disque, on manque clairement d'un morceau de la trempe d'un "I'm Shipping Up To Boston" mais l'ensemble est homogène, entre les mid-tempos et les riffs plus électriques il y en aura pour tout le monde. Dans cet album, on sent bien d'ailleurs le clin d’œil prononcé à leurs aînés qui les ont inspirés, on peut aussi bien y retrouver The Clash que The Pogues et donc globalement une humeur plus légère que sur le précédent disque. On y retrouve notamment un bel hommage à leur joueur de cornemuse préféré, "the world's best piper", Lee Forshner. C'est d'ailleurs amusant de voir la réaction du principal concerné lorsqu'il découvre que ce morceau lui est dédié, secret le plus long conservé au sein du groupe. Là réside tout l'esprit des Dropkick dont le cœur est basé à Boston ("City By The Sea").

Ce qui est fascinant avec les DKM, c'est ce côté populaire, cette envie de jouer le collectif, qu'ils ont conservé, malgré les années, malgré le succès, malgré les albums. C'est un de leurs points forts pour cette musique qui reste sincère et très efficace. Selon les thématiques mises en avant, c'est évidemment toujours plus ou moins sérieux mais avec "Queen Of Suffolk County" on voit que le groupe peut toujours nous emmener là où il veut, on suivra ! C'est ce qui leur fait garder et même agrandir le nombre de fans. Une musique trop "naïve" pour certains quand les sujets traités sont plus sérieux comme sur "Chosen Few" qui dépeint leur vision actuelle des États-Unis, Donald Trump et la gestion de la pandémie, tout un programme qui taille dans le gras. En parlant de gestion de la pandémie, on finit (pour une fois chez les DKM) sur un morceau bien plus solennel avec "I Wish You Were Here" au titre bien explicite, Al Barr ayant perdu son père du Covid-19. Le groupe laisse donc une trace en respect aux disparus de cette pandémie. Un point aussi que l'on ne leur retirera pas, ce sont les $750 000 qu'ils ont récoltés en grande partie pour des œuvres caritatives mais aussi pour leur équipe depuis le début de la crise sanitaire. Ils n'en sont pas à leur coup d'essai dans le genre mais ça fait toujours du bien de le rappeler !

Les fiers Dropkick Murphys nous ont donc sorti un dixième album solide, qui aurait pu gagner en puissance mais ce serait injuste de dire pour autant que c'est un mauvais album. Oui, ce n'est clairement pas du même "niveau" que ce que le groupe a sorti en 2005 avec l'indétrônable "The Warrior's Code" mais il faut bien évoluer et on reste toujours sur un album qui file la pêche ! Ce disque fait vraiment écho à la période que l'on traverse pour beaucoup, en attendant de les retrouver sur scène il reste l'album à écouter encore et encore alors on monte et le son et on profite... until next time !


Antoine
Juin 2021




"11 Short Stories Of Pain & Glory"
Note : 18/20

Putain putain putain ! Les Dropkick qui reviennent, et me voilà déjà excité comme une puce au salon du chien, comme un Pakistanais au salon du tapis, comme un Français au salon de la grève, comme une femme au salon du fer à repasser, comme un homme au salon de la télécommande, comme un chat au salon de la boite en carton, comme un sachet de thé au salon du mug... Bref, il est là, tout beau, tout chaud, et j'étais déjà fan avant de l'écouter. Je pourrais longuement m'étaler sur tout le bien que je pense de ce groupe, mais pour faire plus simple, je vais dire que c'est très certainement LE groupe qui apparaît le plus souvent dans mes suggestions YouTube, tant j'ai retourné leurs albums sur cette plateforme.

Bon, pour ceux qui veulent connaître l'historique du groupe, je vous laisse vous promener sur Google & Cie. On est ici face à ce qui se fait de mieux en matière de punk celtique. Ouais, on va l'appeler comme ça, parce que si je dis "punk rock celtique", je vais perdre du monde, vu que l'appellation rock fait peur, y compris à moi-même en général. Mais indéniablement, cet album sonne parfois un peu plus rock que les autres ("You'll Never Walk Alone" par exemple). Une chose est sûre : nos Irlandais made in Boston, Massachusetts, USA, n'ont pas vieilli. Enfin, ils ne vieillissent pas du tout j'ai l'impression. C'est toujours aussi dynamique, aussi entrainant, on a envie de se prendre par les épaules, de se promener nu sous son kilt et de faire des câlins à des roux barbus en buvant de la Guiness.

Bon, prenons le premier morceau, "The Lonesome Boatman" : intro assez mystérieuse, puis ça se lance dans un délire qui sonne très Paddy And The Rats (groupe quasi inconnu du genre et pourtant génial, album dispo sur YouTube, fonce te régaler mon loulou), on a envie de conduire un bateau pirate en tirant sur tout ce qui bouge façon Assassin's Creed. Puis, ça chante comme dans ton bistro préféré, en mode "woooohooo hooohoooo woohoooo", toujours avec cette mélodie agréable derrière.

J'ai déjà envie de conclure, alors je citerai simplement la meilleure piste : "First Class Loser". Un vrai bijou. Il suffit d'une écoute pour véritablement tomber amoureux. En plus, les paroles sont claires et faciles à comprendre (oui, ça aide quand, comme moi, tu n'es pas très bon en anglais). Non seulement elle reste vite en tête, mais on a vraiment envie de chanter le refrain à voix haute avant la fin de cette fameuse première écoute. Pour le reste, Dropkick fait du Dropkick, et franchement, c'est exactement ce que j'attendais d'eux !


Grouge
Janvier 2017




"Signed And Sealed In Blood"
Note : 14/20

Dropkick Murphys est devenu un groupe très populaire en délaissant le côté punk rapide pour faire place à une facette folk. Le dernier album en date reflète cette image qui pourtant a très bien marché, mais qui est de qualité moyenne. "Signed And Sealed In Blood", tout nouvel effort des gars de Boston, voit le jour début 2013. Alors est-il mieux que son prédécesseur ? Voyons voir le résultat.

"The Boys Are Back" ouvre le bal avec un côté très folklorique, acoustique et ces belles cornemuses, avec une suite bien plus punk rock qu’on reconnaît chez eux. Une très bonne ouverture qui n’étonne pas, mais qui est très bien ficelée. "Prisoner's Song" et son banjo qui est présent tout au long du morceau vous donnera envie de danser et de descendre des pintes dans votre pub préféré. "Rose Tattoo", chanson phare de l’album avec son instrumentale très belle, mandoline, accordéon en fond et ces chœurs très efficaces que vous scanderez avec une bière en fin de soirée, un tube comme Dropkick Murphys sait en pondre. Après, la galette a son lot de chansons de punk rock rapide tout en gardant une touche folk, notamment avec "Burn", "The Battle Rages On", "My Hero", de très bons passages qui permettent de créer un bon équilibre entre les morceaux de l’album, ce qui donne au final un skeud très varié. Malgré toute la qualité contenue dans "Signed And Sealed In Blood", on peut reprocher qu'il soit trop classique, qu'il n'étonne pas, et que le groupe reste sur ses acquis. Par exemple avec "Jimmy Collins Wake" et "The Season's Upon Us", dire que ces titres sont mauvais serait mentir mais ils sont trop classiques et banals pour un groupe de cette envergure. L’introduction de "Don't Tear Us Apart" aura le mérite de retenir notre attention par son style atypique, mais le reste de la chanson a du mal à convaincre. Nous avons des passages redondants mais qui accrocheront toujours avec "Out On The Town" pour son côté très rock 'n' roll et folk par la suite. La fin arrive avec "End Of The Night" tout en douceur, avec des chants et une musicalité tout à fait appropriés pour conclure cet album.

En conclusion, Dropkick Murphys a pondu un album plus que bon mais trop classique, pas assez étonnant, peut-être qu’il est sorti trop rapidement. Ce groupe reste grand mais tout de même beaucoup moins qu’avant, cela se ressent aussi pendant les concerts. Ecoute très conseillée, vous passerez de très bon moments, mais vous ne serez pas transportés.


Joe D Suffer
Février 2013


Conclusion
Le site officiel : www.dropkickmurphys.com