Le groupe
Biographie :

Dream Death est un groupe de doom / death thrash metal américain formé en 1985, puis reformé depuis 2011, et actuellement composé de : Mike Smail (batterie / Penance, ex-Under The Sun, ex-Pentagram, ex-Cathedral, ex-Internal Void), Brian Lawrence (guitare, chant / ex-Penance), Terry Weston (guitare / Penance, ex-Doomwatch) et Richard Freund (basse / Penance, ex-Deathmass, Mole Hill). Dream Death sort son premier album, "Journey Into Mystery", en Octobre 1987 chez New Renaissance Records, suivi de "Somnium Excessum" en Février 2013, et de "Dissemination" en Mars 2016 chez Rise Above Records.

Discographie :

1987 : "Journey Into Mystery"
2013 : "Somnium Excessum"
2016 : "Dissemination"


La chronique


C'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de chroniquer le nouvel album d'un groupe qu'on adore et qui est, qui plus est, considéré comme culte. Ce terme ronflant désignant une obscure formation dont tout le monde se foutait à l'époque de sa première vie et ayant livrer aux mortels un album hors de son temps, à la marge ou foutrement excellent mais passé inaperçu, est très souvent utilisé de nos jours et n'est réellement culte que pour une poignée de personnes. Le cas nous intéressant aujourd'hui, Dream Death, ne parlera pas à grand monde. Seuls les doomsters les plus pointus connaissent ce groupe américain fondé en 1985 et auteur d'un magnifique album "Journey Into Mystery" en 1987 (époque ayant vu la naissance de très grands albums du style mais dont la réhabilitation fut tardive) avant de disparaître dans les limbes métalliques.

De retour en 2011 après que les membres aient poursuivi leur carrière musicale avec Penance, autre groupe doom très estimé, ou avec Cathedral ou Pentagram (le batteur Mike Smail a joué sur le "Forest Of Equilibrium" du premier et le "Show 'Em How" du second), c'est sous une configuration quasi intégralement originelle que Dream Death nous livre ce "Dissemination" qui fait suite à l'album du retour "Somnium Excessum" (2013). Ayant désormais quitté l'autoproduction pour s'établir chez Rise Above, Dream Death peut envisager un futur plus radieux.

Pour ce troisième effort, Dream Death a abandonné les longs morceaux progressifs et les ambiances étirées du précédent album et propose une série de titres de doom metal classiques courts allant droit à l'essentiel. Les constructions en chansons sont très dynamiques, les rendant accessibles et mémorables. Un doom metal comme on en écoute rarement, aux riffs acérés et tranchants, combinant avec aisance lourdeur, noirceur et puissance. Une petite pointe thrash apparaît de temps à autre, démontrant que si Deam Death est une formation aux contours doom, elle ne revendique pas le background afférant au style, s'éloignant des poncifs du genre, et demeure un groupe de metal extrême dans l'esprit.

Ce groupe est une sorte de progéniture bâtarde de Celtic Frost ("Neutral Ground") et Pentagram ("Expendable Boold Flow", "All In Vain"). Ce n'est pas toujours (voire jamais...) carré mais ce n'est pas voué à l'être. L'intro du titre final "In Perpetuum", kitsh mais bien réalisée, témoigne de ce fait et cette boiteuse sauvagerie noire comme l'ébène rend l'album atypique et intemporel. Dream Death démontre un savoir-faire admirable dans la composition de titres ténébreux et implacables. Sa science du riff acéré et démoniaque sort tout droit des forges de l'enfer. Autre aspect du disque que l'on apprécie, son côté cru et sale, évoquant les productions de Celtic Frost sur ses albums des années 80, en plus actuel bien attendu. Le groupe de Pittsburgh ne cherche pas à arrondir les angles et se montre aussi tranchant qu'une lame de rasoir.

Le chant possédé de Brian Lawrence, sorte de croisement entre un Lee Dorrian bestial et un Nick Holmes vénère, est l'une particularité du groupe et fait toujours son effet sur "Dissemination". Son interprétation est percutante. Possédé, rageur, le leader chante ses textes de façon acerbe et mordante, parfois hautaine. On l'imagine bien énoncer ses paroles au visage d'un pauvre type battu rampant au sol, le pointant du doigt et lui crachant à la gueule. Bref, c'est tout le contraire d'un Candlemass. Ses textes pessimistes prennent ainsi une ampleur inédite rarement entendue chez d'autres groupes et augmentent l'attrait que l'on porte à cet album.

Dream Death a la particularité d'avoir une discographie certes courte mais irréprochable et ce nouvel album "Dissemination" est une nouvelle réussite. Il n'y a plus qu'à espérer qu'il trouvera un auditoire et que ses géniteurs viennent en France le jouer sur scène. Au détour d'un festival clissonais par exemple ?


Man Of Shadows
Mars 2016


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/dreamdeathsludge