Le groupe
Biographie :

Dragonfly est un groupe de heavy / power metal formé en Argentine en 2010, puis délocalisé en Espagne, et actuellement composé de : Juanba Nadal (basse, chant / Bernallium Project, Leyenda, ex-Local 9, ex-Outer Heaven, ex-Sabaöth), Isauro Aljaro (clavier / ex-Outer Heaven), Pablo Solano (chant / ex-Vahladian, ex-Opera Magna, ex-Quelonio, ex-Outer Heaven), Víctor González (guitare) et Jorge Alcázar (batterie / ex-Skill To Kill). Dragonfly sort son premier album, "Domine", en Mars 2006 chez Avispa Records, suivi de "Alma Irae" en Mars 2009 chez Pägana Records, de "Non Requiem" en Septembre 2011 chez Dragonfly Records, de "Atlas" en Octobre 2013, de "Génesis" en Juillet 2017, de "Zeitgeist" en Octobre 2019 chez Art Gates Records, et de "Domine XV" en Novembre 2022.

Discographie :

2006 : "Domine"
2009 : "Alma Irae"
2011 : "Non Requiem"
2013 : "Atlas"
2017 : "Soy" (Compilation)
2017 : "Génesis"
2019 : "Zeitgeist"
2022 : "Domine XV"


Les chroniques


"Domine XV"
Note : 15/20

En matière de power metal, pour moi, la référence demeure l’Italie, suivie de près par la Finlande, et bien sûr l’Allemagne. Cependant, un de mes plus grands plaisirs coupables demeure le power metal hispanophone, peu importe la région. Je ne sais pas pourquoi exactement, mais il y a quelque chose de magique, qui fonctionne pratiquement à tous les coups avec cette combinaison de metal mélodique et d’espagnol. Sans entrée dans une éternelle analyse, je crois en partie que les langues latines ont cette facilité de produire des mélodies plus poétiques, ce qui est parfait pour le power metal. Que ce soit Avalanch, Tierra Santa, Warcry ou bien Tierra de Santa, et les grands Mago de Oz, le power metal hispanophone est en très grande forme. Cependant, je n’aurais pas eu comme premier réflexe d’inclure Dragonfly dans cette liste qui, pourtant œuvre sur la scène metal depuis maintenant près de vingt-deux ans.

Le groupe argentin nous présente donc ici, pour commémorer les quinze ans de celui-ci, une toute nouvelle version réenregistrée et remixée de son tout premier album, "Domine". Cet album se décline en deux versions, la version réenregistrée ainsi qu’un autre volume, avec des collaborations cette fois-ci. Avant de discuter de la musique du groupe, parlons tout de même un peu de ce concept de réenregistrement. Je comprends en quelque sorte le désir de certains groupes de se réapproprier leur travail d’antan, mais lorsque le nouveau résultat n’est pas vraiment mieux que l’original, à quoi bon à vrai dire ? C’est un peu le cas ici. Pour avoir comparé les deux versions, la première n’avait pas à proprement dit de problème de production, malgré l’âge de l’album. Malgré un excellent travail de Simone Mularoni (DGM), je ne vois pas vraiment d’amélioration notable et la légitimité de cet exercice demeure contestable.

Pour ce qui est de la musique à proprement dit, l’on pourrait d’écrire Dragonfly comme étant du power metal symphonique aux influences également néoclassiques, rappelant un mix entre Labyrinth et Symphony X. Kamelot fut un nom qui m’est également venu en tête lors de l’écoute de cet album. En effet, tout comme les albums de la bande floridienne à Younblood, "Domine XV" est en dents de scie, avec des moments très forts et d’autres plus ennuyeux, ce qui vient ternir un peu l’expérience. Pablo Solano, au chant, se rapproche des artistes typiques de sa confrérie, à l’image de Victor Garcia (Warcry, ex-Avalanch) ou bien José Andrëa (ex-Mago de Oz) avec un timbre à la fois puissant et mélodieux.

Je peux comprendre que le groupe soit fier de nous faire redécouvrir ce premier album puisqu’à l’époque, et même encore aujourd’hui, il s’inscrivait dans la ligne de ce qui était le plus populaire en matière de power metal, que soit les refrains magistraux, les guitares hyper rapides appuyées par des claviers en grande quantité, et une double caisse à la batterie ne relâchant pratiquement jamais le tempo.

Découvrir un groupe avec son meilleur album en carrière n’est jamais une mauvaise chose, il en va de soi, maintenant, à savoir si au final, il était vraiment nécessaire de le réenregistrer, bien à vous d’en juger.


Mathieu
Novembre 2022




"Zeitgeist"
Note : 14/20

Mesdames et messieurs, préparez-vous à accueillir Dragonfly pour la sortie de leur nouvel album ! Créé en 2000 en Argentine, le groupe se relocalise en Espagne en 2001, et poursuit l’aventure en Europe ! Malheureusement, en 2010 la formation composée de Pablo Solano (chant), Juanba Nadal (chant puis basse / chant), Isauro Aljaro (claviers), Víctor González (guitare) et Jorge Alcázar (batterie) ne contient plus aucun membre fondateur. Mais peu leur importe, puisque la formation s’appuie sur six albums de heavy / power mélodique afin de répandre son message en espagnol, fait assez rare pour être mentionné ! C’est donc avec "Zeitgeist", leur dernière oeuvre que les Espagnols refont surface. Prêts ?

Le premier morceau, "Zeitgeist", est un sample qui mêle passages épiques et electro. Surprenant, n’est-il pas ? Eh bien attendez les premières notes de "El Guardian Del Tempo", la première composition de cet album. Un son de basse très présent, des claviers qui font flirter sonorités épiques et symphoniques… le chanteur pose sa voix typée heavy sur le tout, et c’est finalement une voix suraiguë qui introduit le refrain. Difficile d’accès pour une première écoute, mais ces cris s’intègrent au mélange, qui laisse place à chaque instrument pour une mixité appréciable. On continue avec la basse ronflante d’"Estrella Fugaz", qui annonce un titre plus pêchu. Et c’est en effet une rythmique plus axée heavy et bénéficiant d’un son plus lourd qui prend la suite, sans jamais négliger ce côté mélodique, notamment grâce aux choeurs en arrière-plan. Continuons avec "Alter Ego", un morceau un peu plus enjoué, et surtout plus riche en orchestrations. A nouveau cette rythmique martiale accompagne le chant, et c’est finalement un break au piano qui viendra redonner un second souffle au morceau.

"La Travesía", sorte de power ballad, prend la suite de l’album, et c’est après quelques secondes seulement qu’un duo basse / batterie fait accélérer la rythmique. La guitare suit évidemment, et les claviers restent cantonnés à un rôle d’accompagnement pendant que les deux voix s’en donnent à coeur joie, alors que "Destino" met plus en avant ledit clavier, avec des riffs toutefois rapides et motivants. Une guitare acoustique nous suivra tout au long d’"Un Ultimo Adio", un morceau à deux voix qui peut paraître un peu longuet, mais qui colle également au style du groupe. Mais ce n’est pas sur une touche calme que le groupe souhaite terminer, puisque "Solo Depende De Ti", le dernier morceau, repart sur cette rythmique entraînante et à nouveau une voix forte soutenue par des choeurs parfois un peu trop présents pour réellement apprécier cette composition, qui pourrait pourtant être motivante en cas de baisse de morale.

Souhaitant rester fidèles à leur univers, Dragonfly continue dans cette lignée heavy / power à deux voix en espagnol. "Zeitgeist" ne révolutionnera pas le genre, mais il plaira aux fans de la formation ainsi qu’aux amateurs de power / symphonique et même heavy joyeux, mais certains passages chantés pourraient en rebuter plus d’un. Quoi qu’il en soit, le groupe est motivé, productif, et ça se sent !


Matthieu
Janvier 2020


Conclusion
Le site officiel : www.webdragonfly.com