Il aura donc fallu attendre huit ans (et pas un de moins) pour que les Californiens de Downset. se décident enfin à sortir un nouvel album. Formé en 1986 sous le nom de  Social Justice  avant de devenir Downset. en 1992, le groupe de rap metal n’aura donné naissance qu’à six albums en tout, ce qui est assez peu en trente-six ans d’existence. Cela étant dit, à l’écoute de "Maintain", le constat est sans appel : le quatuor de L.A. a plus que jamais la rage chevillée au corps comme en témoigne la verve des nouveaux morceaux qui composent cette nouvelle galette sortie sur le label allemand Nuclear Blast.

Dès le premier morceau éponyme de l’album ("Maintain"), on se rend compte que les ingrédients qui ont fait le succès du groupe dans les années 90 n’ont pas disparu et sont même encore très vivaces : l’alchimie parfaite entre chant rappé, son saturé et groove typique du metal fusion nous rappelle que Downset. n’est pas le genre de formation à se compromettre. Les fans de Suicidal Tendencies, Infectious Grooves, Body Count, Stuck Mojo ou Biohazard se délecteront de morceaux groovy et enragés comme "New Respect", "Won’t Forget" ou "Wreck It", d’autant plus que les slappings à la basse rajoutent une touche proprement fusion voire funk. Le rythme se fait parfois mid-tempo avec le magnifique "On Lock (Only The Defest)".

A l’instar de Body Count, les pionniers du rap metal que sont Downset. ont le goût des textes directs et des slogans à l’emporte-pièce. Downset. est un goupe né dan la rue et leur musique s’en ressent. Avec des titres comme "Your Power" ou "Positive Mind", les Californiens confirment leur statut d’orfèvres du rap metal. Le tempo s’accèlère, frôlant le thrash, avec l’excellent "Hear Me Now" puis le groupe persiste et signe avec le très Slayerien "Deeper". Le groupe puise son inspiration dans les genres qui ont influencé ses membres et parmi lesquels on trouve en première place le rap, le thrash, le hardcore new school et le crossover.

Cerise sur le gâteau, le morceau "Ready For This" clôt en beauté un album qui, à défaut d’être vraiment innovateur, redonne ses lettres de noblesse à un genre en perte de vitesse aujourd’hui comme le rap metal, le tout avec une production bien supérieure à ce qui se faisait dans les années 90. Incontournable pour tous les fans de Stuck Mojo, Biohazard ou Body Count !

Dans la lignée des come-back inattendus, Downset. est donc de retour avec un nouvel album, 10 ans après leur dernier opus "Universal". Le premier extrait éponyme de l'album laissant penser que le groupe n'a rien perdu de son côté incisif, voyons-voir ce qu'il en est du reste de ce "One Blood".

C'est donc sur le single "One Blood" que s'ouvre l'album. Un titre sans fioritures, un poil répétitif , mais néanmoins efficace, le genre de morceau qui met la pêche. "Without" prend la relève, avec un côté plus mélodique, notamment au niveau du chant, tout en conservant le côté incisif du groupe. "Champion" est le genre de morceau à écouter pour se bouger les fesses, c'est d'ailleurs le message véhiculé dans les paroles. L'instru est cool et on sent une implication qui fait plaisir dans la voix. Tout commence par un bon larsen, et voici "All I Got" dans un registre plus "dans ta face". Il y a des mises en place sympa, et le refrain est carrément cool ! ""It's Your World" nous ramène à quelque chose de plus "festif". Couplets rappés et méchant riff principal, avec une percée sympathique de la basse durant le pont à la moitié du morceau. Ce titre aère agréablement l'album. "Why We Can't Wait" arrive comme un coup de poing. Downset. nous sert ici un titre énervé à souhait qui fera le bonheur des gens du pogo ! Changement de registre linguistique avec "Tu Corazon" (en espagnol, donc), un titre plus lourd avec un son très gras qui aboutit sur un final calme et mélodique. Un titre qui apporte sans conteste une touche d'originalité. Une courte intro pour "Who's Trippin" et le morceau démarre sur la piste suivante. Un morceau dans la lignée de ce que sait faire Downset. : direct et énervé. Le titre suivant "Passion" évolue dans un registre moins agressif, avec quelque chose d'assez stoner / doom au niveau des guitares, ce qui est fort agréable."No Doubt" démarre avec une intro un peu planante avant d'envoyer un bon vieux riff qui réveille. Ici aussi on retrouve des tonalités stoner / doom plutôt sympathiques. Nous voici à la dernière piste de l'album, "Know Me", qui est également la plus longue de l'album. Un titre efficace, qui donne envie de bouger la tête en rythme. On attend que ça pète mais malheureusement le morceau est assez "droit" et le moment où ça part en sucette n'arrive jamais... Il aboutit même sur un passage calme qui signera la fin de l'album, ce qui n'a rien d'une mauvaise idée en soi, mais il fallait juste que ça pète vraiment à un moment donné pour que le morceau puisse s'élever. Impossible pour ma part de ne pas être frustrée !

Pour conclure, il est indéniable qu'il y a sur cet album, une réelle volonté de bien faire. On notera que le chant a une place très importante, peut-être même trop... Mais on appréciera tout de même l'implication vocale de Rey Oropeza. Ce "One Blood" est un album sympathique, mais de mon point de vue ça ne va pas au-delà de ça. Il est toujours bon de retrouver ce côté old school, mais cependant, il aurait été intéressant que le groupe le fasse un peu évoluer. Il y a quand même de bonnes idées, et une énergie qui fait effet. Si on ne peut pas dire que c'est un retour fracassant, on ne peut pas non plus dire que cet album est un échec, ça n'est pas le cas, mais il très certainement difficile après autant d'années de carrière d'évoluer dans le même registre sans finir par trop l'exploiter.