"Silhouettes Of Disgust"
Note : 19/20
Le sixième album de Downfall Of Gaia est arrivé. Annoncé pour 2023 chez Metal Blade
Records, il fête également les quinze ans du groupe allemand composé de Dominik
Goncalves dos Reis (guitare / chant), Anton Lisovoj (basse), Michael Kadnar (batterie, So
Hideous, Brannthorde) et Marco Mazzola (guitare).
"Existence Of Awe" nous plonge immédiatement dans cet océan de noirceur intense et
profond avant que les hurlements saisissants n’émergent de ce paysage angoissant. Les
patterns old school collent parfaitement à la rage viscérale tout comme à ces leads aériens
ou à ces rares moments de quiétude, tout comme aux éléments les plus virulents que l’on
retrouve sur "The Whir Of Flies", un titre assez direct qui laisse les hurlements bruts orner une
rythmique sauvage. Les cris se montrent également plus sombres, presque étouffés, et le
break nous permet de respirer avant de se faire à nouveau engloutir par la vague de
noirceur lancinante, suivie par "While Bloodsprings Become Rivers", un titre assez long qui
permet au groupe de développer ses riffs aériens couplés à un blast incessant. Le break
intervient plus tôt, et il sera toujours hanté par les racines incisives, laissant à nouveau la
rage s’exprimer avant un final très doux, mais "Bodies As Driftwood" ne tarde pas à laisser la
mélancolie se parer à nouveau de noirceur.
Le duo basse / batterie laisse des harmoniques
oniriques nous bercer avant que la tempête ne frappe à nouveau, suivi par ce nuage de
hurlements en arrière-plan, puis par ce voile entêtant et sombre qui nous mène à "Eyes To
Burning Skies" dont l’introduction mystique dévoile des sonorités différentes accompagnées
par des choeurs inquiétants. Mais à nouveau, la déferlante n’est jamais loin, et elle frappera
sans prévenir avant de se parer de leads transcendants, ne revenant dans la violence que
sur le final, juste avant que "Final Vows" ne nous ensevelisse sous une dissonance saccadée
et glaciale. La rythmique devient plus uniforme pour nous écraser et nous étouffer, ne nous
laissant reprendre notre souffle qu’un peu avant qu’"Unredeemable" ne débute avec un son
très progressif, laissant les instruments construire lentement cette chape de noirceur
mélancolique dans laquelle ils nous enferment solidement entre leurs mélodies. L’album se
referme avec "Optograms Of Disgust", un titre à l’approche assez similaire au précédent mais
qui se révèle beaucoup plus sombre et inquiétant, faisant une fois de plus appel à une base
rythmique agressive pour créer un contraste avec ces hurlements possédés et les guitares
dissonantes jusqu’à ce final saisissant.
Bien que l’univers de Downfall Of Gaia joue sur un son très contrasté entre ses différentes
influences, le groupe a toujours su gérer sa complémentarité sonore, et "Silhouettes Of Disgust" ne fait pas exception à cette règle en nous captivant du début à la fin.
"Ethic Of Radical Finitude"
Note : 14/20
C'est avec plaisir que nous retrouvons le groupe international Downfall Of Gaia avec un cinquième opus sorti chez Metal Blade Records.
Et on se rend vite compte que, sans non plus tout changer, le groupe a choisi d'aller vers une musique plus pêchue et plus dynamique.
Cela se ressent tout au long de l'écoute et surtout dans "We Pursue The Serpent Of Time" qui se révèle être martial, avec des percussions qui ne laissent pas de marbre et cet effet de cavalcade.
C'est assez désordonné et organique, ponctué de passages plus posés, qu'on retrouve également dans "The Grotesque Illusion Of Being".
Il y a aussi de beaux instants d'explosion de lumière et un gros côté épique qui prend le dessus.
L'énergie développée nous irradie totalement !
C'est un morceau palpitant qui nous nous comble du début à la fin.
"Guides Through A Starless Night" est aussi un titre lumineux de prime abord, puis le chant tonitruant et les riffs éclipsent vite le côté léger du morceau,
mais la ligne mélodique reste bien en avant et contrebalance avec la violence qui en ressort.
Ensuite, le plus court "As Our Bones Break To The Dance" nous donne quelque chose de plus direct mais aussi de plus banal, çai passe mais ça n'a rien de vraiment spécial.
Ce qui n'est pas le cas de "Of Withering Violet Leaves" avec son ambiance mélancolique et le fait qu'il soit pratiquement instrumental nous emmène dans son univers riche et planant.
Downfall Of Gaia fait toujours la musique que l'on attend.
"Ethic Of Radical Finitude" est de nouveau un bon album, complet et bien produit, qui mérite que l'on y jette une ou deux oreilles.
C'est juste un peu dommage que le groupe soit resté dans la facilité,
on aurait aimé un eu plus de risques et de magie pour faire décoller l'univers de cet album qui semble un peu manquer d'inspiration au final.
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