Alors que bien des groupes s'obstinent à produire plus d'albums qu'une poule nous chie des oeufs, il existe bien des formations qui galèrent pour nous sortir un premier véritable album. Ainsi, Dissolution, après douze ans d'âge et une démo, nous offre enfin son premier album, dans la joie et la douleur, mais sans véritable déception.

Comme souvent dans ce genre de bordel, c'est le line-up qui part en pistache. Après moult péripéties, nos amis tchèques ont notamment trouvé Martin Panek au chant (ex-Barracuda, Godless Truth, Innvervate), Jakub Grunt à la basse (Mr. Scarecrow, Godless Truth, Awrizis, Angels fate, Act Of god), Svany à la gratte (encore Godless Truth, décidément).

Sous cette pochette futuriste d'un goût assez moyen, on découvre pourtant un death fort charmant, dont la technique tend vers un métal plus mélodique que brutal. Néanmoins, après une courte et inutile intro, "The Beginning" commence par "Dissolution", sûrement le morceau le plus rapide de l'album et qui ne fait pas dans la dentelle, raison pour laquelle je le placerais sur la première marche du podium. Arrive ensuite le très bon "Watching Her Burn", plus lent, plus atmosphérique mais tout aussi réussi. Malgré leurs origines européennes, on sent chez Dissolution un style très américain, parfois proche du deathcore, naviguant entre chants growlés et hurlements plus stridents. Quant au côté plus mélodique, on le remarque mieux sur "I Am Machine", qui offre une voix plus discrète, laissant place à des riffs bien travaillés et une batterie toujours aussi adroite. On sent de nombreuses influences, de Morbid Angel à Deicide, en passant par Cattle Decapitation ou Carnifex, le tout en version pays de l'Est…

Malgré cela, on sent que l'album peine parfois à assurer un ensemble parfaitement réussi. Sans pour autant être mauvaises, certaines pistes n'apportent rien d'excitant à "The Beginning", rien qui puisse l'aider à se démarquer. Par exemple, "Autopsy Of The Living", du death pur et dur, ni plus ni moins, sans surprise, mais bordel, j'ai l'impression d'avoir déjà entendu cent fois cette piste auparavant. On a comme l'impression que cela vient combler une production peut-être réalisée dans la précipitation, avant que le line-up ne se casse la gueule.

Au final, l'ensemble reste largement correct, ça s'écoute sans problème. Tantôt brutal, tantôt mélodique, le death produit par Dissolution est très influencé par les piliers du genre venus du pays de l'oncle Sam, mais j'aurais préféré qu'il sache se démarquer grâce à un concept un peu plus original, comme savent le faire d'autres groupes du même label, Nice To Eat You Records (Poppy Seed Grinder, Mucopus, Goreinhaled, Backyotomy etc…).