Le groupe
Biographie :

Disentomb est un groupe de brutal death metal australien formé en 2009 et actuellement composé de : Henri Sison (batterie / ex-Cadaverine), Jake Wilkes (guitare / ex-Cadaverine), Jordan James (chant / ex-Cadaverine) et Adrian Cappelletti (basse / Anal Plug, Incinerated, Involuntary Convulsion, Lurid Panacea, Rawhead, The Seaford Monster, ex-EyeAmAnal, Shit! I'm Alive?). Disentomb sort son premier album, "Sunken Chambers Of Nephilim", en Décembre 2010 chez Amputated Vein Records, suivi de "Misery", en Octobre 2014 chez New Standard Elite, et de "The Decaying Light" en Juillet 2019 chez Unique Leader Records.

Discographie :

2010 : "Sunken Chambers Of Nephilim"
2014 : "Misery"
2019 : "The Decaying Light"


Les chroniques


"The Decaying Light"
Note : 17,5/20

L’Australie n’est pas uniquement le pays des kangourous et du didgeridoo (attention : cliché alert), c’est aussi un vivier de groupes de metal extrême aussi originaux que prometteurs ! Portal, Bestial Warlust, Psycroptic, Cemetery Urn, il y en a pour tous les goûts. En ce qui concerne Disentomb, il propage son brutal death metal dense et intense depuis 2009 et en 10 ans d’existence, le niveau de maturité atteint démontre une dévotion sans faille dans l’art de créer une musique dévastatrice mais finement exécutée.

Après une intro qui déploie une atmosphère inquiétante et pessimiste, Disentomb balance son gros brutal death sombre, très proche des climats que proposent des groupes comme Immolation, mais avec une approche moderne des mélodies à la Ulcerate (des voisins à eux). Les compositions, malgré la rapidité et la complexité, restent très accessibles et sont structurées de manière assez raffinées. Au niveau de la dynamique, celle-ci est assez linéaire tout au long de l’album, mais malgré tout, les musiciens de Disentomb proposent de subtils changements rythmiques, des moments réellement pessimistes, des riffs bourrés de rebondissements, bref, il y a de quoi s’en mettre dans les oreilles. La production est claire et compacte, on distingue aisément tous les éléments et le chant, sensiblement en retrait dans le mix, est parfaitement à sa place et n’est pas envahissant comme dans la plupart des albums de brutal death. Le drumming est réellement prenant, grâce à une multitude de breaks, de relances et de changements audacieux. La batterie justement, sonne assez naturelle et n’a pas du tout ce côté plastique pourtant très prisé dans le milieu. La basse a également un rôle fondamental, clinquante, elle sait s’extraire du mix pour donner de l’intensité à ses interventions. D’ailleurs, le mix de l’album est finalement assez chaleureux, les instruments sonnent très bien, et Disentomb parvient judicieusement à mélanger du classic brutal death avec des éléments résolument actuels.

Grâce à un enchevêtrement de riffs resserrés à la Deeds Of Flesh, et cette manière très personnelle de gérer l’espace sonore, Disentomb pratique une musique qui exige plusieurs écoutes avant d’en apprécier les moindres nuances. "The Decaying Light" propose une nouvelle vision du brutal death, dans le sens où le skeud préserve la densité et le foisonnement propre au genre, tout en y ajoutant une bonne dose de climats sombres et chaotiques, chaque passage s’immisce et s’imbrique au suivant avec la frénésie d’un serpent blessé qui se tord sur lui-même, la spirale sonore infernale générée par Disentomb possède un charme brutal attrayant.

"The Decaying Light" est un disque assez étonnant, la direction artistique entreprise par la formation australienne est assez originale, car le groupe n’hésite pas à miser sur les ambiances, le climat, cela s’ajoutant à une sensibilité progressive. À ce sujet, l’album est très homogène, et même si les morceaux ont tendance à se ressembler quelque peu, le disque, dans sa globalité, développe de nombreux moments prenants qui vous plongeront dans des lieux sombres et inquiétants, à l’image de la pochette, sobre mais parlante, dans les mêmes tons que le skeud précédent, "Misery". "The Decaying Light" est une des grosses sorties de l’été que tous les fans de death attendent, avec le nouveau Visceral Disgorge et le prochain Devourment !


Trrha'l
Juillet 2019




"Misery"
Note : 16/20

Le retour du brutal se fait avec fracas ! Disentomb, un de mes groupes favoris de gros death metal terrassant, pointe son nez pour la fin d’année avec un album dantesque ! C’est sous un ciel chargé d’électricité venue d’Australie que j’entame la chronique, les furieux de Disentomb auront-ils le droit à mes foudres ou bien tomberai-je sous les coups de boutoir des blasts échevelés de l’infatigable batteur ?

"The Genesis Of Misery" introduit ce qui est pour ma part l’album le mieux produit de la carrière du groupe. Le son qui sort des enceintes suinte le brutal death jusqu’au plus profond de mes murs qui commencent déjà à trembler. Cette intro laisse présager une buterie sans nom, pour mon plus grand plaisir. "An Edifice Of Archbeastial Impurity" entame au marteau piqueur les murs porteurs, je pense que je vais devoir faire appel à des mecs pour venir soutenir la charpente car c’est sûr, elle ne tiendra pas toute la durée du skeud. Ils ont bien fait de citer dans leurs influences Disgorge (US) car l’évidence est frappante dans les parties rapides, par contre ils citent aussi Suffocation et là je retrouve aussi mes dieux dans les parties lentes. Les fanas du death ultra guttural connaissent ces deux groupes donc je ne ferai pas l’affront aux amateurs de finesse de décortiquer le style Disentomb, je vais juste dire que la mère tape-dur a bien dû se pencher sur le berceau du groupe vu la puissance affolante qui se dégage de chaque morceau. Disentomb a fait son maximum pour ne pas tomber dans le répétitif de Disgorge, il y parvient parfois, mais la plupart du temps, l’inévitable se produit et les plans "Deeds Of Flesh" / "Disgorge" refont surface. Je me suis donc penché sur les sublimes passages plus calmes des chansonnettes proposées sur "Misery". Tout l’album fait la différence durant ces parties à tempo réduit, la puissance sourde d’un morceau comme "The Promethean Altar" ou de "Vultures Descend" sublime littéralement l’album, car la double grosse caisse couplée au riffs quasi slam devient une tornade ébouriffante de bonheur. En fait, toute la brutalité de "Misery" réside dans ce que Disentomb fait de ces parties lentes. Effectivement, le groupe redimensionne le style brutal death à sa mesure pour en faire du sur-mesure grâce à son appréhension de ces passages "lents". Dès lors, quand on se penche vraiment sur les riffs et la rythmique éléphantesque de "Misery", la tournure de l’album devient plus qu’intéressante et relègue le choc de la violence au second plan. "Chthonic Gateways" cède donc sa place au doomesque interlude : "Megaliths Of Despair" qui, une fois passé, cède lui aussi sa place, pour un retour dans le massacre brutal death slam, à "Forced Adornment Of The Funerary Crown".

Le grand moment que je viens de passer avec le retour de Disentomb dans le cercle de l’infamie du death ultra clôture quasiment le mois d’Octobre avec un énorme album de pur blasting death metal, mais pas seulement...Disentomb, ces assassins du riff, restaurent avec brio les chaises branlantes laissées à l’abandon par Disgorge.


Davidnonoise
Novembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/disentomb